Le regard sur l’Afrique des équipementiers agricoles européens au SIMA

 Le regard sur l’Afrique des équipementiers agricoles européens au SIMA
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L'Afrique est à l'honneur au SIMA, le Mondial des fournisseurs de l'agriculture et de l'élevage qui s'est ouvert à Paris Nord-Villepinte dimanche 26 février et fermera ses portes demain, 2 mars.

Illustration de la perception que les équipementiers agricoles européens ont sur l'Afrique, les auteurs du dossier de presse du Salon soulignent que les "entreprises les plus agiles" pourront "jouer leur carte" sur ce continent qui "devrait connaître une croissance de 7,7% par an jusqu'en 2019" mais dont le "marché reste complexe avec 54 pays et des niveaux de développement très disparates."

Ces mêmes auteurs ont fait un zoom sur 6 pays africains dont les spécificités illustrent "un continent en marche". L'Afrique du Sud dont les importations de matériel agricole ont baissé à € 724 millions en 2014 contre 803 millions en 2013, ses trois principaux fournisseurs étant les Etats-Unis, l'Allemagne et l'Italie ; l'Algérie avec des importations de matériel qui ont grimpé à € 462 millions en 2014 contre € 358 millions un an avant, en provenance d'Inde, d'Italie et du Brésil pour les 'Top 3' ; le Kenya avec € 83 millions d'import (€ 77 millions) notamment de Corée du Sud, d'Inde et de Chine ; le Nigeria avec € 108 millions d'achats toujours en 2014 (€ 91 millions) de Chine, d'Inde et des Etats-Unis pour les principaux ; le Sénégal dont les achats ont baissé à € 19 millions (€ 22 millions) auprès, essentiellement, du Brésil, de la Chine et des Etats-Unis ; la Zambie avec € 55,5 millions d'importations (€ 57,7 millions) d'Afrique du Sud, de Chine et d'Inde. Notons que les géants de l'équipement agricole, John Deere, Massey Ferguson, etc. ont des implantations en Afrique du Sud.

Toujours à travers le regard des organisateurs du Sima, des points forts et des points faibles sont identifiés pour chacun de ces 6 pays ciblés. En Afrique du Sud, véritable "plateforme d'exportation vers les pays voisins", l'agriculture de précision serait en plein développement. Toutefois, le pays est confronté à de profondes distorsions sociales, une criminalité élevée et des faiblesses structurelles.

L'Algérie dispose d'un fort potentiel agricole avec 8 millions d'hectares cultivés sur 41 millions de disponibles, selon le SIMA, le "grand manque de main d'œuvre" favorisant la mécanisation. Ceci dit, le pays souffre d'un important morcellement des exploitations agricoles et d'un stress hydrique important, les dernières réformes agricoles n'ayant guère donné de résultats.

Le puissant système coopératif au Kenya est mis en avant par le Sima avec une production laitière qui devrait doubler d'ici 10 ans, notamment avec l'investissement de Danone qui y organise la plus grande industrie laitière, mettant l'accent sur la collecte en amont auprès de 120 000 petits éleveurs, a précisé Emmanuel Faber, PDG de Danone, lors de la conférence organisée lundi par le Cirad et l'AFD  au Salon

international de l'agriculture qui se tient également actuellement à Paris (nos informations à venir). Toutefois, lit-on dans le dossier de presse, l'agriculture au Kenya est très morcelée malgré les coopératives et l'accès au crédit est difficile.

Le Nigeria, première puissance économique d'Afrique, et pays le plus peuplé, considère actuellement l'agriculture comme son "nouveau pétrole" et bénéficie d'importantes ressources en eau, est-il noté. Cependant, son agriculture est à dominante vivrière et son contexte politique est instable.

La volonté politique du Sénégal d'augmenter la productivité de son agriculture est saluée par le SIMA, soulignant l'importance de son élevage et l'horticulture en plein développement. Mais ses deux filières majeures, l'arachide et le coton, sont "en proie à des difficultés structurelles."

L'agriculture est le moteur de la croissance de la Zambie, pays politiquement stable et bénéficiant d'un vaste réseau hydrique, tient à souligner les organisateurs du Sima. Bémol, le pays est enclavé, avec un manque d'infrastructure et "aucune politique de crédits en faveur des agriculteurs."

 

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