Conjuguer industrialisation et Afrique sans que cela soit “incongru”

 Conjuguer industrialisation et Afrique sans que cela soit “incongru”
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La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a connu un nouveau moment politique fort vendredi dernier, lors du Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur l’industrialisation, la diversification économique organisé à Niamey. Et lorsqu’on parle industrialisation, on parle aussi agro-industrie, valeur ajoutée au sein des filières et commerce.

« Partout en Afrique, nous devons transformer les fèves de cacao en chocolat, le coton en textiles et en vêtements, les grains de café en café infusé », a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente par intérim de la Banque africaine de développement (BAD). “Les zones de libre-échange qui ont donné la prospérité dans le monde entier l’ont été non pas par le commerce de produits de faible valeur, mais par la production industrielle.” Elle a rappelé que la Banque investissait $ 25 milliards pour transformer le secteur agricole du continent et débloquer le marché de l’agro-alimentaire qui devrait atteindre $ 1 000 milliards d’ici 2030.

« Il n’y a pas si longtemps, la juxtaposition des mots industrialisation et Afrique pouvait paraître incongrue. Aujourd’hui, l’interrogation qu’elle suscite est surtout celle des voies et moyens. Cela constitue en soi, la preuve que nous sommes sur la bonne voie. Un proverbe nigérien dit qu’on ne peut pas arrêter un fleuve », a déclaré, pour sa part, le président nigérien Mohamed Bazoum, hôte du sommet, selon le communiqué paru aujourd’hui.

Explorant les voies et moyens de développer l’industrie africaine, le président Bazoum a appelé les pays africains à renforcer l’État de droit pour faciliter l’éclosion du secteur privé africain, libérer les énergies des entrepreneurs africains et à simplifier l’environnement des affaires. Son homologue du Nigeria, Muhammadu Buhari, a mis l’accent sur l’importance de la jeunesse, tandis que le président Paul Kagamé du Rwanda soulignait l’importance d’investir dans l’énergie et les infrastructures pour développer l’industrie africaine.

En marge du sommet, la BAD, l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) ont publié un rapport commun dans lequel, elles indiquent que 37 sur 52 pays africains évalués, ont vu leur niveau d’industrialisation s’accroître au cours des onze dernières années (lire notre article : Des chaînes de valeur prioritaires pour l’Afrique et son industrialisation).

Au cours du sommet, les chefs d’État ont également examiné le rythme d’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine, qui est entrée en vigueur en janvier 2021, ainsi que ses liens avec l’industrialisation.

 

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