L’USDA confirme le dynamisme de la filière coton en Côte d’Ivoire

 L’USDA confirme le dynamisme de la filière coton en Côte d’Ivoire
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Dans le secteur coton en Côte d’Ivoire, le yeux sont rivés sur la prochaine campagne cotonnière 2019/20. La semaine dernière, Christophe N’Dri, secrétaire exécutif de l’Association professionnelle des sociétés cotonnières de Côte d’Ivoire (Aprocot-CI) évoquait une hausse de 16% , à 500 000 tonnes (t) de coton graines (lire nos informations). Un volume qu’est venu confirmer, peu ou prou, vendredi dernier, le Département américain de l’Agriculture (USDA) avançant le chiffre de 925 000 balles (480 lb) de coton fibre, soit 201 395 t, le ratio d’égrenage en Côte d’Ivoire étant de 42%.

L’USDA en a profité pour relever ses estimations de production de fibre sur l’actuelle campagne 2018/19 à 875 000 balles, soit environ 190 000 t, en hausse maintenant de 9% par rapport à la campagne précédente et d’une qualité qui s’annonce relativement semblable à celle-ci. Selon le Conseil coton-anacarde (CCA), 55% de la récolte  serait de qualité supérieure, soit une part semblable à celle de 2017/18 mais nettement plus élevée que les 39,7% en moyenne sur l’ensemble des quatre campagnes précédentes.

61% du coton aux mains de deux entités

Outre ces prévisions, l’USDA s’est livré à une analyse détaillée de la filière. Reprenant les statistiques d’InterCoton, il précise que le nombre de cotonculteurs cette campagne est le plus élevé depuis 2015/16, franchissant la barre des 100 000, à 103 336 cotonculteurs contre 88 407 en 2017/18 et 96 106 en 2016/17.

 

Deux organisations, Ivoire Coton (33%) et Compagnie ivoirienne de coton (COIC, 28%), contrôlent environ 61% de la production, les autres acteurs majeurs étant la Compagnie ivoirienne pour le développement du textile (CIDT, 16%), la Société d’exploitation cotonnière (SECO-Olam, 18%), la Société industrielle cotonnière des Savanes (Sicosa, 5%) et  Global Cotton.

Une demande nationale en hausse de 3 000 t

Côté marché, l’abondance de l’offre de fibre cette campagne en cours et la prochaine laisse entrevoir une hausse de la demande nationale avec, rappelons-le, des marchés essentiellement localisés à Agboville, Bouaké (Gonfreville) et Dimbokro. Ces achats pourraient atteindre quelque 13 000 t contre 10 000 t en moyenne ces dernières années.  Les entreprises évoquées ci-dessus opèrent une quinzaine de filatures qui totalisent une capacité installée de 655 000 t/an, soit une sous-utilisation massive,  la concurrence avec les tissus et textiles importés étant majeure. L’USDA souligne qu’aucun investissement nouveau, de rénovation ou d’implantation, n’a eu lieu cette année.

L’exportation de fibre en 2019/20 est, par conséquent, attendue à 190 000 t, un record, contre 163 300 t environ estimées pour l’actuelle campagne qui serait déjà en hausse de 20% sur la précédente. La principale destination du coton fibre ivoirien est l’Asie, notamment le Bangladesh, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie et le Vietnam, avec des ventes moindres vers la Chine, le Pakistan et la Thaïlande.

63 000 t de stocks en fin de campagne

L’USDA fait remarquer que l’essentiel du coton ivoirien étant exporté, le pays ne détient guère de stocks de façon coordonnée. En général, dès la récolte effectuée, le cotonculteur vend son produit qui intègre de suite la chaine de l’export. Ceci dit, étant donné l’offre abondante, les exportations se prolongent durant la campagne suivante créant des stocks de fin de campagne 2018/19 qui sont estimées être de l’ordre de 63 000 t. Ils seraient légèrement inférieurs en 2019/20, à 61 000 t environ.

Quant au prix au producteur ivoirien, il figure parmi les plus élevés de la région, à FCFA 265 ($ 0,45) pour le 1er choix et FCFA 245 ($ 0,42) pour le second, mais n’a pas été augmenté cette année (lire L’optimisme souffle sur les filières coton en Côte d’Ivoire et au Togo). Seul le Sénégal pratique une rémunération plus élevée, de l’ordre de FCFA 300 le kilo. Au Bénin, le prix du premier choix est identique à celui de Côte d’Ivoire mais bien inférieur pour le second (FCFA 215). C’est fin mai qu’on devrait connaître le prix pour la prochaine campagne.

Enfin, l’USDA rappelle l’effort entrepris, cette année plus particulièrement, pour approvisionner les cotonculteurs en semences de qualité à travers l’association interpofessionnelle InterCoton avec la COIC, Ivoire Coton et Seco Olam. En outre, InterCoton a lancé trois centres de services agricoles dans les régions de Korhogo, Boundiali et Mankono. Objectifs : faciliter la livraison aux producteurs de semences de qualité et l’accessibilité à la mécanisation.

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