Bénin Tracteurs, un pas franchi dans la mécanisation agricole mais des incertitudes demeurent

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En décembre 2014, le président béninois, Boni Yayi, inaugurait à Ouidah, la première usine de montage de tracteurs et équipements agricoles. Une usine, opérationnelle aujourd’hui mais dont le capital n’est pas encore défini !

Située à Ouidah, l’usine de tracteurs et d’équipements agricole, entre dans le cadre de la Stratégie nationale de mécanisation agricole (SNMA).En août  2012, le Bénin  obtient une ligne de crédit de FCFA 7,5 milliards (environ €11,4 millions) de l’État indien via Eximbank-Inde destinée à installer et rendre fonctionnelle une usine de montage et d’assemblage de tracteurs et autres équipements agricoles (remorques, charrues à disques, pulvériseurs, etc.). Implantée sur un domaine de 5 hectares à Ouidah, l’usine Bénin Tracteurs a été inaugurée en décembre 2014.

 

Selon l’Agence de développement de la mécanisation agricole (ADMA)- sous tutelle du ministère de l’Agriculture – l’usine dispose d’une capacité moyenne de montage de 10 tracteurs de 60 CV par jour et pourrait générer 180 à 200 emplois directs. Le pays y trouve donc son intérêt économique et social. En effet, fournir ces machines sur place va progressivement répondre à la demande croissante en tracteurs des producteurs des grandes zones de production du Nord et du Plateau Adja. Aussi, ces machines contribueront à redynamiser le secteur agricole et à attirer plus de jeunes vers le maillon de la production.

Partenariat indo-béninois

L’usine elle-même sera gérée par une société mixte dont les actions seront constituées en apports de 51% par la firme franco-indienne Angélique International Ltd (AIL) et de 49% par le gouvernement béninois. AIL qui produira en Inde les pièces détachées des tracteurs et équipements agricoles qui seront ensuite assemblées au Bénin. L’expertise technique est de son côté assurée par l’ADMA.

Le capital social de la société se négocie encore entre les deux parties. Par la suite, le gouvernement envisage de céder progressivement ses parts sociales en actions aux acteurs du privé, voire aussi aux collectivités locales.

Quelques interrogations subsistent…

Toutefois, certains médias à travers la voix des auditeurs dénoncent la lenteur observée dans l’établissement de la société Bénin Tracteurs depuis l’inauguration de l’usine, et le manque de transparence dans le choix de la firme AIL. L’ADMA nous a confié que le gouvernement s’active dans la constitution de la société pour la rendre fonctionnelle cette année.

Par ailleurs, des ingénieurs d’AIL mèneront le mois prochain une mission technique pour étudier avec le génie militaire local et l’ADMA les possibilités de confier à la firme indienne la gestion de six autres usines de transformation de jus installées au sud et au nord-Bénin.

Au sein des coopératives, on s’interroge plutôt sur la capacité des producteurs à acquérir un tracteur au prix envisagé à FCFA 10 millions (soit €15 200). Le gouvernement prévoie toutefois des mécanismes aisés de prêts et subventions aux producteurs par le biais d’une ou plusieurs banques agricoles. Ceci repose alors le débat sur la création de banques agricoles fonctionnelles au Bénin.

 

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