A. Adesina, nouveau président de la BAD : “développer l’agriculture comme une entreprise”

 A. Adesina, nouveau président de la BAD : “développer l’agriculture comme une entreprise”
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Ce 1er septembre 2015 est un jour historique pour la Banque africaine de développement, qui voit l’investiture de son 8e président élu, L'ancien ministre de l'Agriculture et du développement rural du Nigeria, Akinwumi A. Adesina, a été investi hier, 1er septembre, 8ème président de la Banque africaine de développement (BAD).

Dans son discours d'investiture, le nouveau patron de la BAD a donné son analyse et ses objectifs de l'agriculture sur le continent.

"L'Afrique doit se nourrir par elle-même", a -t-il souligné." Il est inconcevable qu'un continent avec d’abondantes terres arables, de l'eau, une réelle diversité de ses ressources agro-écologiques et un climat favorable soit importateur net de produits alimentaires. Pourtant, l'Afrique compte 65 % des terres arables en jachère dans le monde, qui pourraient répondre aux besoins alimentaires de 9 milliards de personnes sur la planète d'ici à 2050. Il s’agit là d’un potentiel énorme inexploité, dont le continent ne peut pas profiter. C’est seulement en transformant rapidement le secteur de l'agriculture que l’Afrique pourra répondre aux besoins alimentaires croissants de sa population urbaine, tout en augmentant les revenus de ses millions d’agriculteurs – en majorité des femmes – et en créant les emplois nécessaires.

"Nous devons penser différemment : développer l'agriculture comme une entreprise, pour qu’elle devienne un secteur qui crée des richesses, pas un secteur qui gère la pauvreté. Cela incitera les jeunes Africains à y voir une activité viable. En cessant d’exporter les matières premières pour développer des zones industrielles agro-alimentaires dans les régions rurales, l'Afrique étendra sa capacité à exporter le cacao transformé et non pas les fèves de cacao, le café transformé et pas les fèves de café, du textile à la place du coton. L’Afrique ajoutera ainsi de la valeur à toutes ses ressources de base. L’Afrique prendra sa place dans la chaîne des valeurs, diversifiera ses économies, développera les recettes en devises, tout en réduisant la facture d'importation de produits alimentaires, et contribuera à la stabilité budgétaire et macroéconomique des pays. L’Afrique profitera enfin pleinement de ses richesses naturelles au-delà de ses hydrocarbures ou de ses ressources minérales. La Banque accordera la priorité à l'agriculture et à la sécurité alimentaire pour les pays membres régionaux."

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