L’enjeu de la COP26 pour l’Afrique est essentiellement financier pour pouvoir s’adapter

 L’enjeu de la COP26 pour l’Afrique est essentiellement financier pour pouvoir s’adapter
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Le constat est cruel mais attendu : l’objectif de l’accord de Paris il y a six ans de limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique à horizon 2030 est inatteignable, convient-on à l’occasion de l’ouverture dimanche de la COP 26 à Glasgow en Ecosse et qui s’achèvera le 12 novembre.

Après la parenthèse en 2020 liée à la Covid et en espérant ne pas assister prochainement à un bis repetita, le boom économique mondial est à l’ordre du jour avec toutes ses implications sur les ressources naturelles, l’environnement et donc le réchauffement de la planète. Le charbon revient plus que jamais à l’ordre du jour, notamment en Chine dont le président a jugé bon de n’apparaitre que par écran interposé. « Depuis la mi-octobre, Pékin a relevé ses capacités quotidiennes de 1,1 million de tonnes de charbon par rapport à fin septembre », indique le quotidien économique français Les Echos. La situation du géant mondial est ambiguë car il est « à la fois le premier producteur mondial de charbon et le premier pollueur mondial. Il est aussi le pays qui investit le plus dans les énergies propres. »

Quid de l’Afrique ? L’enjeu est de taille car si « le continent est celui qui produit le moins d’émissions, il  subit le plus gros des conséquences », souligne Tanguy Gahouma-Bekale, président du Groupe africain de négociateurs sur le changement climatique.

Donc tout l’enjeu pour le continent n’est pas tant ses objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), puisqu’il ne contribue qu’à hauteur de 4 % au total de ces émissions mondiales alors qu’il représente 20% de la population mondiale. Son objectif est davantage financier pour lui permettre de pouvoir mettre en Å“uvre des stratégies d’adaptation au réchauffement climatique puisqu’il sera un des continents les plus impactés par ce changement.

Concrètement, à Glasgow, l’Afrique tente tout d’abord d’obtenir un engagement fort de la communauté internationale de respecter sa promesse d’une aide internationale climatique de $ 100 milliards par an entre 2020 et 2025 aux pays en développement. Il s’agit aussi, comme la rappelé vendredi, le ministre de l’Environnement et du développement durable de Côte d’Ivoire, Jean-Luc Assi, de travailler à rendre opérationnel l’article 6 de l’Accord de Paris signé il y a six ans. Cet article 6 prévoit des mécanismes autorisant chaque pays à réaliser des échanges de réductions d’émissions afin d’atteindre son objectif national de réduction d’émissions (ou CDN). Il s’agit donc de définir un prix du carbone et de progresser sur le concept d’un fonds d’adaptation aux changements climatiques.

L’Afrique réclame une taxe sur chaque transaction d’échanges de crédits entre un pays ou une entreprise qui a besoin de compenser ses émissions et un ou une autre qui a des crédits carbones à revendre, souligne Tanguy Gahouma, président du Groupe africain de négociateurs sur le changement climatique à la COP26, auprès de notre confrère Jeune Afrique. Et la boucle serait bouclée : Cette taxe alimentera le fonds d’adaptation qui financera les divers projets.

Parallèlement, comme l’a rappelé le ministre Jean-Luc Assi, il s’agit aussi de pousser aux transferts de technologies bas-carbone de qualité et à des prix acceptables des pays industrialisés vers l’Afrique. Il s’agit de prendre en compte « des initiatives d’envergure régionales portant sur l’agriculture, la forêt, la gestion des ressources en eau, les zones côtières et la gestion intégrée des déchets, le renforcement de la mobilisation et de l’accès au financement climat à travers les guichets dédiés tels que le Fonds Vert Climat, le renforcement du partage d’expériences, la coopération sud-sud et nord-sud dans l’action climatique et l’effectivité du transfert de technologies climatiques, afin que tous les pays aient accès à

Mardi dernier à Nairobi, le Centre mondial pour l’adaptation (GCA, Global Center on Adaptation), en partenariat avec le Groupe de la Banque africaine de développement, l’Union africaine et l’Initiative pour l’adaptation en Afrique, a présenté les conclusions de son rapport 2021, intitulé : « État et tendances de l’adaptation en Afrique : comment l’adaptation peut rendre l’Afrique plus sûre, plus verte et plus prospère dans un monde qui se réchauffe », dit STAT 2021. Rappelons que le GCA est une organisation internationale créée en 2018 et dont le siège est aux Pays-Bas. Il intervient comme « courtier en solutions ».  Le GCA dispose d’un réseau mondial de bureaux régionaux, celui de l’Afrique étant à Abidjan.

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