03 mars 2014 - 10:45 |

Un commerce mondial record de poisson

Une demande qui stimule de nouveaux investissements dans l’aquaculture en Afrique

Le commerce mondial de poisson n’a jamais été aussi florissant, selon la FAO,mais les pays doivent aider les petits pêcheurs et pisciculteurs à en tirer parti, souligne la FAO. La production mondiale des pêches de capture et de l’aquaculture devrait établir un nouveau record en 2013 avec 160 millions de tonnes (Mt), en hausse de 3 Mt par rapport à l’année précédente, tandis que les exportations atteindront $ 136 milliards, selon les données préliminaires publiées pour la réunion du Sous-comité FAO du commerce du poisson à Bergen (Norvège) qui s’est tenue du 24 au 28 février.

Ces chiffres record traduisent la forte croissance de la production aquicole et les prix élevés de plusieurs espèces, telles le saumon et les crevettes”, a indiqué Audun Lem, chef du Service des produits, des échanges et de la commercialisation à la FAO. Ces résultats sont le fruit d’une demande soutenue de produits de la pêche en provenance des marchés mondiaux”.

La production aquacole de 2012 devrait s’élever à quelque 67 Mt et les projections pour 2013 à 70 Mt, soit 44 de la production halieutique totale et 49 du poisson destiné à la consommation directe. ”La part du poisson échangé à l’échelle internationale est importante, environ 37% en 2013”, a indiqué M. Lem. ”Cela fait du secteur des pêches une des industries les plus mondialisées et les plus dynamiques de la production vivrière mondiale”.

La pêche artisanale sur le devant de la scène

Les pays en développement continuent à jouer un rôle essentiel dans l’approvisionnement des marchés mondiaux en poisson, avec 61% des exportations en volume et 54 % en valeur en 2012. Leurs recettes d’exportations nettes (exportations moins importations) ont atteint un montant de $ 35,3 milliards, supérieur à celles de l’ensemble des autres produits agricoles réunis, y compris le riz, la viande, le lait, le sucre et les bananes, selon le communiqué de la FAO.

Malgré tout, les avantages dérivant des échanges internationaux ne servent pas toujours les intérêts des communautés de pêche artisanale, même si les petits pêcheurs et pisciculteurs représentent quelque 90 % de la main-d’œuvre mondiale du secteur. ”Les marchés régionaux offrent actuellement des possibilités formidables car les économies émergentes (notamment Mexique, Brésil, Indonésie et Malaisie) ont une forte demande de poisson et se tournent vers leurs voisins pour y répondre”, ajoute M. Lem. ”Parallèlement, cette demande croissante stimule de nouveaux investissements dans l’aquaculture locale, y compris en Afrique”.

Les pays doivent offrir aux petits pêcheurs un accès aux services financiers, à l’assurance et aux informations sur les marchés, ils doivent investir dans les infrastructures, renforcer les organisations de petits producteurs et négociants et veiller à ce qu’ils ne soient pas laissés-pour-compte ou affaiblis par les politiques nationales, selon la FAO.

La transformation des sous-produits

Avec la transformation de quantités croissantes de poisson pour l’exportation, les sous-produits (têtes, viscères et arêtes centrales) peuvent être convertis en produits de valeur destinés à la consommation humaine, selon la FAO. ”Nous devons veiller à ne pas gaspiller ces sous-produits, aussi bien d’un point de vue économique que nutritionnel”, souligne M. Lem. “Les sous-produits ont souvent une plus grande valeur nutritionnelle que les filets, en particulier pour leur teneur en acides gras essentiels, en vitamines et minéraux. De ce fait, ils peuvent constituer un excellent moyen de combattre les carences en micronutriments dans les pays en développement”.

De nouveaux marchés de sous-produits sont en train de s’ouvrir, a-t-il ajouté, en soulignant la demande croissante de têtes de poisson sur certains marchés asiatiques et africains, tandis que les têtes et les os pourraient également servir à satisfaire la demande mondiale croissante d’huile de poisson et de suppléments en minéraux.

Les sous-produits présentent aussi un vaste potentiel d’utilisation dans la fabrication de farine et d’huile de poisson servant d’aliments pour l’aquaculture et l’élevage, ce qui pourrait offrir une contribution indirecte à la sécurité alimentaire, d’après la FAO, en détournant au profit de la consommation humaine directe certains poissons entiers utilisés aujourd’hui pour la production de farine et d’huile, conclut le communiqué.

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