L’agriculture biologique prend encore du galon

 L’agriculture biologique prend encore du galon
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L’agriculture biologique mondiale progresse à petits pas à nouveau en 2019 avec une hausse de 1,6% des superficies mondiales, soit 1,1 million d’hectares (ha) supplémentaires à 72,3 millions ha (y compris les terres en reconversion) avec l’Océanie en tête, en fait l’Australie (près de 50%) puis l’Europe (23%) et l’Amérique latine (11%)). Mais au regard de la superficie agricole mondiale, le résultat est encore modeste (1,5%). Les pays qui ont le plus progressé en 2019 sont l’Inde, les Etats-Unis et la France au coude à coude avec la Bolivie.

Quant au marché, les ventes se situeraient sensiblement au même niveau qu’en 2018 à €106 milliards, soit presque le même montant que le marché mondial du chocolat ! Toutefois certains pays affichent des taux de croissance à deux chiffres comme la France (+13,4%). Globalement, les Etats-Unis sont le premier marché (€44,7 millions), puis l’Allemagne (€12 millions) et la France (€11,3 millions). Pour l’Europe entière c’est 39% et la Chine 8%. Mais en terme de consommation par habitant, c’est le Danemark, puis la Suisse et l’Autriche qui sont en tête.

Quel impact de la pandémie de la Covid-19 ?

Ce sont quelques résultats extraits du  The World of Organic Agriculture, Statistics & Emerging Trends 2021 réalisé par  FiBL et IFOAM organics international, publié en février 2021. Malheureusement, n’ont pu être encore recueillies les données de 2020 et donc mesurer l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur le marché. Or, elle a considérablement modifié le comportement des consommateurs qui se sont plus tournés vers le commerce de détail et en ligne mais aussi ont davantage exprimé des préoccupations sur la santé, la nutrition, l’environnement. Autant de facteurs qui ont dopé la demande de produits biologiques. Ainsi, en Allemagne les ventes organiques ont grimpé de plus de 22% à près de €15 milliards en 2020. Une tendance qui devrait se poursuivre dans l’après-Covid. « Ecovia Intelligence prévoit que la demande continuera à suivre la trajectoire positive dans les années à venir. Les précédentes alertes sanitaires et alimentaires ont provoqué un premier pic des ventes d’aliments biologiques, suivi d’une demande soutenue. La crise actuelle est cependant susceptible d’avoir des ramifications à long terme. Les questions de durabilité, telles que la sécurité alimentaire, la transparence et l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement, sont susceptibles de devenir plus importantes. L’agriculture biologique, en tant que forme d’agriculture la plus durable, est susceptible de bénéficier de la transition de l’industrie alimentaire vers un monde post-COVID » indique le rapport.

La crise devrait aussi accélérer une tendance à la baisse en proportion des ventes de produits biologiques aux Etats-Unis et en Europe, à mesure que se développent davantage de marchés régionaux pour les aliments biologiques. En particulier, la part des pays en développement comme la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Indonésie augmentera probablement à un rythme rapide dans les années à venir, affirme le rapprort. D’ores et déjà, les Etats-Unis et l’Europe, qui généraient 97% de ventes en 2000 sont aujourd’hui à environ 90%.

En Afrique, des productions tournées vers l’export

Quelle est situation en Afrique en 2019 ? La superficie en culture biologique demeure très faible avec 2 millions d’hectares – soit 0,2% de la superficie agricole totale et environ 3% de la superficie mondiale biologique – mais elle est en hausse de 9,5% par rapport 2018. Sur la dernière décennie, les superficies ont progressé de 89,84%, le troisième taux de croissance après l’Océanie (195,4%) et l’Asie (140,5%).

Les premiers pays producteurs en superficie sont la Tunisie (286 623 ha), la Tanzanie (278 467 ha) et l’Ethiopie (221 189 ha) tandis que les pays qui concentrent la plus grande part de terres bio sont Sao Tome et Principe (24,9%) et la Sierra Leone (4%).

Les pays africains produisent essentiellement pour le marché d’exportation et l’Union européenne est la principale destination. Les principales cultures sont le café, les olives, le cacao, les noix, les oléagineux et le coton. La culture biologique n’est encadrée que dans cinq pays d’Afrique, qui dispose d’une législation tandis que cinq pays sont en train d’en rédiger une. 

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