Olam interdit d’exporter du riz en Côte d’Ivoire pendant un an

 Olam interdit d’exporter du riz en Côte d’Ivoire pendant un an
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Un coup de tonnerre vient de s’abattre sur la réputation d’Olam International.  Dans le cadre de la fameuse enquête du riz birman avarié en Côte d’ivoire, le ministre ivoirien du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a décidé samedi 28 avril d’interdire au vendeur de ce riz avarié, le géant de l’agroalimentaire Olam International, d’exporter du riz en Côte d’Ivoire pour une durée de 12 mois. Par la même occasion, le ministre sanctionne l’entreprise acheteuse du riz avarié, Alimentation Toumodi SARL, en lui interdisant d’importer du riz en Côte d’ivoire pour une durée également de 12 mois.

On pensait ce dossier de riz avarié presque fermé lorsqu’au début du mois d’avril, le ministre Diarrassouba annonçait la destruction, pour le 16 avril, des 18 000 t débarquées le 11 mars dernier dans le port d’Abidjan.

Cette transaction douteuse défraie la chronique des côtes ouest-africaines depuis plus de quatre mois mais il n’y avait alors que des suppositions sur les membres impliqués dans cette transaction. Le nom d’Olam n’était pas directement apparu et  il a fallu attendre un article de DakarActu qui déclarait le 21 mars : « Il a été allégué qu’un proche de Olam Guinée serait le propriétaire de la cargaison en question ». Quant à Alimentation Toumodi SARL, cette société a été constituée le 28 janvier 2019 à Abidjan, date qui intrigue puisque le navire Ocean Princess s’était vu refuser sa marchandise et avait déjà quitté le port de Lomé sept jours auparavant, le 21 janvier.

Mais revenons sur les faits. Le navire est arrivé sur les côtes africaines au début du mois de janvier, en Guinée plus précisément. Sa cargaison contenait alors 14 000 tonnes de riz indien et 22 000 tonnes de riz birman en provenance de la ville de Yangon et propriété d’Olam. Une partie de la marchandise – le riz indien – débarquait en Guinée sans qu’un litige ne surgisse. il semblerait que sur les 22 000 t de riz birman, 3 900 t aient été également livrés à des acheteurs guinéens.

Le navire Ocean Princess a alors pris le chemin du Togo, arrivant à Lomé le 6 janvier pour écouler le reste de sa marchandise. Mais les autorités ont empêché le navire de débarquer, un scandale qui dure jusqu’à aujourd’hui. Les autorités togolaises déclaraient que les normes phytosanitaires de la cargaison de l’Ocean Princess ne répondaient pas aux normes du pays.

Le navire a donc repris son chemin le 21 janvier. Il semblerait qu’il soit resté un long moment en mer avant de débarquer à Abidjan le 11 mars. Les tests en laboratoire effectués, le riz a été jugé « non conforme à la norme ivoirienne » (lire nos informations: Destruction de 18 000 tonnes de riz birman en Côte d’Ivoire). La procédure de destruction dès le 16 avril devait donc marquer la fin de cette histoire rocambolesque. Mais avec ces interdictions, nul doute que ce dossier fera encore parler de lui…

Pour sa part, dans une déclaration publiée mardi, Olam s’est déclarée décu par la décision du ministre. Les circonstances exceptionnelles liées au récent rejet d’un cargo  étaient regrettables et ne représentaient pas les importation de riz en Côte d’Ivoire“, a déclaré le groupe..

Une interdiction qui ne touche que le riz et non les nombreuses autres matières premières agricoles qu’Olam traite en Côte d’Ivoire, dont le cacao.

 

 

 

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