Le digital dans l’agriculture est au coeur du Forum 2019 de l’African Green Revolution à Accra

 Le digital dans l’agriculture est au coeur du Forum 2019 de l’African Green Revolution à Accra
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Plus de 2 300 délégués sont aujourd’hui présents à Accra pour l’ouverture de la dixième édition de l’African Green Revolution Forum (AGRF) 2019 qui se déroulera jusqu’à vendredi. Le Ghana est le seul pays où la plateforme spécialisée dans l’agriculture africaine a tenu deux fois son forum, la première fois étant pour sa session inaugurale en 2010.

A l’ordre du jour cette année, le rôle du digital dans la transformation des systèmes alimentaires en Afrique : “Grow Digital : Leveraging digital transformation to drive sustainable food systems in Africa“. A cette occasion, hier, lors d’une conférence de presse, le Centre technique de coopération agricole et rurale ACP-UE (CTA) a présenté son rapport 2018-2019 sur ce sujet publié en juin dernier (lire nos informations : La digitalisation de l’agriculture en Afrique n’est qu’à 6% de son potentiel).

Actuellement, 44% des Africains ont un téléphone mobile et ce taux devrait atteindre 50% d’ici 2025. “Les technologies digitales sont maintenant bien ancrées et il est de plus en plus important que nous continuions à trouver des utilisations à de telles innovations sur nos fermes. Allant de l’avant, la digitalisation va transcender chaque sphère de notre vie et il est fort probable que la plupart de nos investissements dans l’agriculture vont gagner en rendements de ce fait”, a déclaré Agnès Kalibata, présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra).

Le rôle majeur des PME

Agra qui souligne l’importance des petites et moyennes entreprises comme étant le plus important débouché pour les produits des agriculteurs africains, selon son rapport 2019 Africa Agricultural Status Report présenté aujourd’hui à la conférence. Or, souligne Agra, le rôle de ces PME est méconnu. Pourtant,  les auteurs du rapport ont calculé qu’environ 40% de la valeur brute agroalimentaire du continent est créée par les PME qu’ils soient traders, transporteurs et transformateurs locaux. C’est autant que la valeur générée sur les fermes. Les détaillants, quant à eux, représentent le reste de la valeur, soit 20%.

Le changement de situation a créé les conditions de croissance de ces PME. Parmi ces changements :  les hausses de productivité agricole ce qui rend davantage de matières premières disponibles ; les investissements gouvernementaux dans les infrastructures comme les routes ; l’urbanisation rapide et massive ; le changement des régimes alimentaires avec une hausse de la demande pour des produits transformés; et les investissements en hausse de la part des entrepreneurs eux-mêmes“, a -t-elle précisé.

Le rapport souligne aussi que, par rapport aux PME, les grandes entreprises jouent un rôle relativement mineur dans le soutien accordé aux petits agriculteurs. Par exemple  seulement 5% des fermiers sont liés directement par contrat à de grandes entreprises. Mais, avec le soutien adéquat, de grosses entreprises africaines, dont les supermarchés et les gros transformateurs (qui représentent maintenant 10 à 20% de l’économie agro alimentaire) offrent d’importantes opportunités, poursuit-elle, rapporte Ghanaweb.

Autre enseignement du rapport : 70 à 80% du monde rural travaille sur leurs propres fermes mais seulement à temps partiel et cela ne représente que 40% du temps de travail total dans les zones rurales. Ainsi, 60% du temps de travail est hors de la ferme et 40% de ces 60% est dans le système agroalimentaire comme la vente en gros, la logistique, la transformation, la vente au détail que ce soit pour soi ou en tant que salarié.

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