La Chronique Matières Premières Agricoles au 2 novembre 2017

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 2 novembre 2017
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Le dollar et l’euro se sont renforcés face à la livre sterling jeudi, après que la Banque d’Angleterre ait relevé ses taux directeurs pour la première fois depuis 2007. Aux Etats-Unis, la Maison Blanche devait annoncer jeudi soir la nomination de Jerome Powell comme prochain gouverneur de la Réserve fédérale, Janet Yellen devant quitter la présidence de la Fed en février.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUC – COTONHUILE DE PALME RIZ SUCRE

 

CACAO

Le cacao a terminé, jeudi, en baisse à Londres comme à New York, à £ 1 547 la tonne et $ 2 056 contre £ 1 573 et $ 2 104 vendredi dernier. L’industrie est bien approvisionnée en fèves et le marché semble gérer l’impact de l’évolution de la propagation des maladies en Côte d’Ivoire, souligne un trader.

Rappelons que si les planteurs ivoiriens ont, tout d’abord, été très enthousiastes face aux belles alternances de soleil et de pluie durant toute la période de développement des cabosses, ils ont quelque peu déchantés avec les très fortes pluies au démarrage de l’actuelle campagne, début octobre. Une trop forte humidité renforce les risques de maladies et leur propagation. De ce fait, six exportateurs interrogés par Reuters estiment que les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ne seront que de 300 000 à 350 000 t au premier trimestre 2018 contre 570 000 t sur la même période l’année dernière. Craintes réelles ou manipulation ? Difficile à dire….

Pour l’instant, la production est plus ou moins normale et conforme à nos attentes, même si légèrement en baisse par rapport à la dernière campagne“, a expliqué hier à Reuters le directeur d’une société export basée à Abidjan. “Mais la production va ralentir encore davantage, à partir de janvier, et nous ne nous y attendions pas du tout.

Un volume de production qui pourrait aussi être impacté par les quelque 7 000 cacaoculteurs qui ont du fuir les réserves forestières où étaient cultivés illégalement des cacaoyers. Les disputes ethniques auraient fait neuf morts ces deux dernières semaines.

Quant aux arrivages de cacao aux ports d’Abidjan et de San Pedro au 29 octobre, ils ont totalisé 168 000 t, estiment les exportateurs, contre 206 000 t sur la même période la campagne dernière.

CAFÉ

L’Arabica a terminé jeudi soir la période sous revue, à $ 1,2505 la livre (lb) contre $ 1,266 vendredi dernier, tandis que le Robusta cotait $ 1 865 la tonne à Londres contre $ 1 944 en fin de semaine dernière.

La récolte qui a démarré au Vietnam pèse sur les prix, mais il semblerait qu’il va pleuvoir dans les régions de production des Central Highlands, ce qui va ralentir la récolte et empêcher le séchage des cerises. Mais on attend aussi de la pluie ces deux prochaines semaines au Brésil, ce qui, là, serait bon pour le développement de la caféiculture.

A noter que, cette semaine, au Vietnam, des producteurs proposaient du café à 39 200-40 000 dongs ($ 1,73-$ 1,76) le kilo, son plus faible prix depuis le 6 septembre 2016, note Reuters. A l’export, le Grade 2, 5% grains noirs et brisures, était offert avec une décote de $ 40 à $ 50 sur Londres alors que les importateurs proposaient $ 60 à $ 70 de moins.

En revanche, en Indonésie, le Grade 4, 80 défauts, étaient à prime de $ 20-30 sur l’échéance janvier contre $ 40 de mieux qui était proposé la semaine dernière. L’activité physique était réduite car la plupart des négociants ne faisait que remplir leurs obligations contractuelles, la récolte ne devant pas démarrer avant avril prochain. A noter que l’Indonésie a exporté 10 921,4 t en octobre du Lampung, en chute de 71% par rapport à octobre 2016, selon des données gouvernementales.

Au Vietnam, les exportations de café de janvier à octobre devraient être en baisse de 22% par rapport à la même période en 2016, à 1,18 Mt ou encore 19,7 Ms. Mais ses recettes d’exportation ne devraient baisser que de 1,8%, à $ 2,7 milliards, selon le Bureau général des statistiques. Les expéditions en octobre sont prévues à 80 000 t, le même volume qu’en septembre.

En Ouganda, les exportations de café en septembre ont fait un bond de 63,6% par rapport à septembre 2016, à 341 839 sacs de 60 kg, a annoncé lundi selon Uganda Coffee Development Authority (UCDA).

En Amérique centrale, les nouvelles ne sont guère bonnes. Les exportations du Honduras en octobre ont baissé de 4,3% par rapport à octobre 2016, à 62 328 sacs de 60 kg et de 55% au Costa Rica à 14 321 sacs en raison de pluies diluviennes qui ont endommagé les infrastructures rendant difficiles les exportations. Les exportations de café au Honduras sont estimées totaliser 7,7 Ms en 2017/18.

Quant à la dernière campagne 2016/17 (octobre/septembre), les exportations mondiales ont atteint un record de 122,45 Ms, en hausse de 4,8%, a souligné mardi l’Organisation internationale du café (OIC). Les stocks dans les pays importateurs ont atteint, quant à eux, leurs plus hauts niveaux en 8 ans, à 25,4 Ms et ce, malgré trois campagnes mondiales déficitaires consécutives. Les exportations d’Arabica ont grimpé de 7,9% en 2016/17, à 77,52 Ms, tandis que les ventes de Robusta glissaient de 0,2% à 44,93 Ms.

Côté entreprise, le directeur général de ED&F Man, Phil Howell, quitte le groupe après “une année très challenging”, a annoncé mardi le groupe.

CAOUTCHOUC

Les cours du caoutchouc sont sensiblement inchangés sur la semaine sous revue. Jeudi, ils ont clôturé sur le Tokyo Commodities Exchange (Tocom) à 199,8 yens ($1,75) le kilo pour le contrat d’avril contre 200,5 yens ($1,76) à la clôture de vendredi dernier. Toutefois, ils ont plongé en début de semaine à un plus bas de quatre mois. Des approvisionnements robustes et des inquiétudes liées à la faiblesse de la demande pèsent sur les cours.

Le ministre adjoint des Plantations industrielles et des commodités de Malaisie, Datuk Datu Nasrun Datu Mansur, a estimé que la collaboration au sein de l’International Tripartite Rubber Council (ITRC) n’est pas parvenue à stabiliser les cours mondiaux du caoutchouc naturel car deux de ses membres, la Thaïlande et l’Indonésie, n’ont pas adhéré au programme. Toutefois, il a estimé que le nouveau membre de l’ITRC, à savoir le Vietnam (cf. notre chronique du 21 septembre),  troisième producteur mondial, pourrait influencer positivement les cours.

En Malaisie, le Premier ministre Datuk Seri Najib Razak a annoncé un certain nombre de mesures pour un montant de 200 millions de ringgit malais (€40,5 millions) pour l’industrie du caoutchouc et en particulier en faveur des petits exploitants et des saigneurs de caoutchouc. Parmi les initiatives, il a cité la fourniture d’une infrastructure moderne pour aider les petits exploitants à passer d’une production de caoutchouc en morceaux à la fabrication de latex, l’introduction par le Malaysian Rubber Board d’arbres clonés pour produire un meilleur latex. Il a également indiqué que la mesure consistant à verser une somme durant les trois mois de la mousson (novembre à janvier) aux exploitant et saigneurs serait reconduite cette année. Plus 500 000 petits exploitants et saigneurs recevront 300 millions de ringgit malais. En ce qui concerne l’industrie du caoutchouc, le gouvernement propose pour la soutenir d’utiliser le caoutchouc dans la construction des routes.

En Inde, les pluies persistantes du Kerala, l’Etat le plus important pour la production de caoutchouc, pourraient limiter la chute des prix intérieurs, qui suivent la tendance mondiale. Les prix ont chuté de 5% au cours du mois à 127 roupies le kilo sur le marché indien. Les producteurs attendent la mise en œuvre de la troisième phase du régime de soutien des prix du gouvernement du Kerala, qui leur garantit un prix de 150 roupies le kilo en leur versant la différence entre le prix du marché et le prix de soutien.

Le Vietnam a exporté un peu plus d’un million de tonnes de caoutchouc sur la période janvier à octobre 2017 pour une valeur de $1,81 milliard. Les pluies ont empêché la reprise totale de la saignée des arbres et l’offre a diminué.

Côté entreprises, le premier fabricant américain de pneus, Goodyear Tire & Rubber Co, a abaissé vendredi sa prévision de bénéfice annuel pour la troisième fois cette année, en raison de la hausse, plus 30%, des coûts des matières premières (caoutchouc et pétrole) et d’une contraction de la demande.

COTON

Après avoir enregistré le plus fort gain hebdomadaire en sept semaines -plus 2%- les cours du coton se sont légèrement appréciés cette semaine clôturant à 69,08 cents la livre jeudi contre 68,2 cents le livre vendredi dernier. L’impact du gel dans l’ouest du Texas sur la taille de la récolte américaine a alimenté la hausse, qui a été aussi soutenue jeudi par les statistiques des ventes à l’exportation du département américain de l’Agriculture (USDA).

Le Comité consultatif international du coton (CCIC) a revenu la hausse son estimation de la production mondiale de coton en 2017/18 à 25,57 millions de tonnes (Mt) contre 21,48 Mt anticipé le mois dernier. Avec une consommation mondiale légèrement en hausse, les stocks de clôture sont estimés à 18,89 Mt. Cotton Outlook a également révisé à la hausse, de plus de 168 000 tonnes, son estimation de la production mondiale qui atteindrait plus de 26 Mt. La baisse de la production au Pakistan est largement compensée par la hausse en Inde, en Chine et au Brésil.

Selon, la Banque mondiale les prix du coton augmenteraient de 13% en 2017 mais n’enregistreraient des gains marginaux en 2018 (cf. nos informations).

Les subventions en faveur du secteur cotonnier se sont élevées à $ 4,5 milliards en 2016/17, en baisse de 39% par rapport à 2015/16 (cf. nos informations). 

En Inde, face à une récolte exceptionnelle de coton attendue en 2017/18, l’Indian Cotton Federation (ICF), dans un mémorandum adressé au Premier ministre, a incité le gouvernement indien à ordonner à la Cotton Corporation of India (CCI) d’acheter 10 millions de balle (170 kilos) de coton afin de maintenir la stabilité des prix du coton tout au long de l’année. Avec une hausse des superficies estimées à environ 20%, la production de coton en Inde devrait atteindre un record de 40 millions de balles pour une consommation de l’industrie textile comprise entre 30 et 31 millions de balles. Compte tenu d’une offre nationale et mondiale abondante de coton et des problèmes de liquidités, le président de l’ICF, J Thulasidharan estime que les acheteurs ne seront pas assez nombreux sur le marché indien. En outre, « L’augmentation des exportations de coton par des incitations ou d’autres moyens n’aurait qu’un impact négatif car elle ferait baisser les prix mondiaux du coton, ce qui affecterait davantage les prix du marché intérieur et augmenterait également les importations de coton », a souligné le président de l’ICF.

Au Vietnam, le chiffre d’affaires des exportations de textiles et de vêtements en 2017 devrait dépasser l’objectif des $30 milliards, selon la Vietnam Textile. & Apparel Association (VITAS). Sur les sept premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires était de $17 milliards.

HUILE DE PALME

Les cours de l’huile de palme étaient haussiers cette semaine portés par l’augmentation du complexe du soja tant sur le CBOT que le Dalian Commodity Exchange et des chiffres en hausse pour les exportations d’huile de palme de Malaisie. De 2 817 ringgits ($664) la tonne à la clôture de vendredi, les cours se situaient jeudi à 2821 ringgits ($667,06) la tonne. Toutefois, après plusieurs séances de hausse, les cours ont reculé jeudi avec la baisse du soja tandis que se déroule du 1er au 3 novembre la treizième conférence sur l’huile de palm et les perspectives de prix pour 2018 à Bali en Indonésie. Les exportations de la Malaisie sur le mois d’octobre qui ont progressé de 2,3% à 1,417 Mt selon SGS et de 2,5% à 1,407 Mt selon ITS.

La production d’huile de palme en Malaisie, deuxième producteur mondial, devrait augmenter de 15,5% cette année et augmentera de 2,5% en 2018, a annoncé vendredi le gouvernement. La production malaisienne devrait atteindre 20 millions de tonnes (Mt) cette année et 20,5 Mt en 2018 grâce à de meilleurs rendements et à l’expansion dans les zones matures. En 2016, la production était de 17,3 Mt, selon le rapport. Les prix moyens de l’huile de palme devraient également augmenter en raison d’une demande plus élevée. « Le prix du baril de palme (en 2018) devrait atteindre en moyenne 2 750 ringgits la tonne, soutenu par une demande plus élevée, en particulier en provenance de la Chine, de l’Union européenne et de l’Inde », indique le rapport. Pour cette année, le gouvernement table sur un prix moyen de 2 700 ringgit ($638).

En Indonésie, la production d’huile de palme est estimée à 36,5 Mt en 2017, en hausse de 4 Mt par rapport à 2016, selon l’ Indonesia Palm Oil Association (GAPKI) tandis que les exportations d’huile de palme et de produits raffinés, progresseraient de 20% pour atteindre 30 Mt. Pour 2018, elle grimperait à 38,5 Mt toujours selon une estimation de GAPKI.

RIZ

Les prix du riz ont été relativement stables en Thaïlande cette semaine car le pays vise à attirer plus d’acheteurs étrangers pour stimuler les exportations, tandis que les prix en Inde ont fléchi en raison de la hausse des approvisionnements de la récolte de la nouvelle campagne.

En Thaïlande, le Thaï 5% s’est vendu entre $382 et $386 la tonne contre $375 -$388 la tonne la semaine dernière. Le pays a exporté 8,23 millions de tonnes (Mt) de riz entre janvier et septembre 2017, selon le ministère thaïlandais du Commerce, qui a pour objectif d’atteindre 11 Mt d’exportations d’ici la fin de l’année.

En Inde, le prix du riz étuvé 5% a baissé de $2 la tonne à $400-$403 la tonne alors que les approvisionnements de la nouvelle récolte s’accélèrent sur certains marchés au comptant. L’acheteur étatique de céréales d’Irak GTC a lancé un appel d’offres international pour l’achat de 30 000 tonnes de riz en provenance de l’Inde pour une expédition début 2018, ont annoncé mercredi les négociants européens.

Les exportations de riz de l’Inde sur la période avril à août ont augmenté de 7,4% par rapport à l’année précédente pour s’établir à 5,13 Mt, dopées par les expéditions de riz non basmati. Le pays exporte principalement du riz non basmati vers les pays africains et du riz basmati au Moyen-Orient.

Au Vietnam, le prix du Viet 5% est inchangé par rapport à la semaine dernière à $405 la tonne.

Dans son dernier rapport sur le riz en date du 20 octobre, la FAO a abaissé ses prévisions concernant la production mondiale de paddy en 2017 à 754,6 millions de tonnes (Mt), soit 500,8 Mt équivalent usiné, suite à la détérioration des perspectives de récolte en Asie. À ce niveau, la production enregistrerait un recul marginal (60 000 tonnes) par rapport au record de 2016, malgré la révision à la baisse de 4,1 millions de tonnes depuis le mois de juillet.

En revanche, note la FAO, les perspectives de production de 2017 sont plus positives en Afrique. Selon les estimations, la production globale pourrait dépasser de 1 % le record de 2016 et atteindre 31,1 Mt. Ce record devrait être imputable à une nouvelle récolte abondante en Afrique de l’Ouest, où des pluies abondantes ont permis aux producteurs de la sous-région d’accroître les semis afin de tirer profit des prix attractifs et des programmes d’aide mis en place par les pouvoirs publics. Dans la sous-région, des résultats particulièrement favorables sont prévus au Nigéria, au Mali et au Sénégal. Combinés à une légère expansion due à une hausse des rendements en Égypte, ces gains devraient compenser un net recul de la production à Madagascar et, dans une moindre mesure, dans la République-Unie de Tanzanie, où les récoltes ont été entravées par des pluies irrégulières.

SUCRE

Le sucre a perdu sur la période sous revue. La livre (lb) de roux a terminé, jeudi soir, à 14,18 cents à New York contre 14,63 cents vendredi dernier, tandis que le blanc à Londres clôturait à $ 375,60 la tonne contre $ 381,30.

Pourtant, des opérations de couverture de positions courtes avaient bien soutenu le marché du roux mercredi, tirant les prix à un plus haut en trois mois, mais la tendance a été de courte durée. En outre, jeudi a été particulièrement terme avec peu d’achat ni de ventes, faisant chuter le marché en dessous de la moyenne mobile des 40 derniers jours, déclenchant une vague de ventes spéculatives.

Une baisse des prix qui est due à l’offre mondiale abondante de sucre même si les prix élevés de l’éthanol conduiront les raffineries au Brésil à consacrer davantage de canne à cette production plutôt qu’au sucre, réduisant de facto l’offre de ce dernier. De son côté, la récolte à venir du n°2 mondial, la Thaïlande, s’annonce aussi généreuse.

Cette abondance de sucre est sans surprise, selon Tropical Research Services, car les prix élevés l’année dernière ont incité un certain nombre d’agriculteurs à accroître leurs superficies de canne.

Pour Capital Economics, le prix du roux n’augmentera que légèrement en 2018, à 15,5 cents. En revanche, il prévoit un prix moyen de 17 cents en moyenne en 2018.

Côté entreprises, le sud-africain Tongaat Hulett devrait annoncer le 13 novembre une hausse de 4,8% de ses bénéfices sur son premier semestre d’exercice, au 30 septembre. Sa production s’est redressée d’une sécheresse qui a duré deux ans et de la vente de terres. Le groupe a généré un bénéfice opérationnel s’élevant à 441 millions de rands (€ 27 millions) de la vente de 68 ha.

Quant à Bunge, quatre ans après avoir envisagé une vente, il lance une offre publique initiale pour ses activités brésiliennes de raffinerie de sucre, a annoncé mercredi son directeur général Soren Schroder. Bunge a également annoncé avoir couvert la moitié de ses ventes de sucre sur l’année prochaine et 75 à 80% de celles de cette année.

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