Les vœux des présidents et l’agriculture
Traditionnellement les présidents s’adonnent aux vœux de fin d’année. L’occasion de faire le point sur l’année 2015 et de fixer des objectifs pour 2016. Tour d’horizon de la partie agricole des discours présidentiels dans quelques pays de l’Afrique de l’Ouest
« Mieux que les années précédentes, la campagne agricole a donné d’excellents résultats. Rendons grâce à Dieu pour le bon hivernage. Nos efforts de modernisation de l’agriculture ont largement porté leurs fruits » a déclaré le président sénégalais Macky Sall. Il n’a pas manqué de chiffrer ces bons résultats en mentionnant que les récoltes céréalières avaient progressé de 82% par rapport à 2014, la production d’arachide de 68% à 1,121 Mt, celle de riz paddy de 64% à 917 371 tonnes et la production horticole de 14% à 1,133 Mt. Pour 2016, Macky Sall a annoncé une dotation supplémentaire de FCFA 20 milliards pour le Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC).
Le président ivoirien Alassane Ouattara a tenu « à remercier à nouveau nos parents paysans, pour leur contribution à la croissance de notre économie ». Il a souligné que « les augmentations successives des prix de nos produits, au cours de mon premier mandat, ont permis de leur (ndrl nos parents paysans) assurer une rémunération plus juste de leur travail. Nous avons atteint le prix garanti record de FCFA 1000 par kilo de cacao au cours de cette campagne et le prix jamais égalé de FCFA 500 le kilo d’anacarde! » Ce n’est pas le cas d’autres filières, telles que celle de l’hévéa et le palmier à huile. Ces deux secteurs seront réformés en 2016 afin de garantir de meilleurs revenus aux producteurs a annoncé Alassane Ouattara.
Sur la question du foncier rural, le président s’est engagé à soumettre à la session d’avril du Parlement des aménagements à la loi sur le foncier rural avec l’objectif de simplifier les procédures administratives, de réduire les coûts et d’accélérer la délivrance des certificats fonciers. Un organisme autonome devrait être créé pour délivrer les certificats fonciers en liaison avec l’administration préfectorale.
« Dès l’indépendance, notre économie a été structurée autour du secteur agricole pour en constituer le moteur. Des progrès importants y ont été réalisés, jusque-là. Toutefois, les performances de ce secteur restent nettement en deçà de notre espoir collectif, tant les potentialités dont il regorge restent insuffisamment exploitées » a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keita. Pour y remédier, 15% des ressources budgétaires seront affectées au secteur agricole. Ibrahim Boubacar Keita a également rappelé le Programme gouvernemental d’aménagement (PGA) qui portera sur 100 000 hectares pour la période 2014-2018.
Pour le président nigérien Issoufou Mahamdou la priorité est à la sécurité alimentaire et à l’Initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens ». « En effet, pour soutenir les producteurs, le Gouvernement a mis à leur disposition des semences et intrants agricoles, des kits communaux composés de magasins de stockage, des centrales communales d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles, des comptoirs d’oignons et construit des centaines de pistes de desserte. A ces kits communaux, se sont ajoutés des kits villageois et des kits ménages » a-t-il déclaré. L’Initiative est complétée par le développement de l’irrigation avec la réalisation, la réhabilitation, l’aménagement de plus de 20 000 hectares de superficie de petite irrigation. « Ces différentes initiatives, en matière de sécurité alimentaire, ont permis d’enregistrer des productions céréalières, de pallier les déficits et de garantir l’alimentation des populations. Nous avons ainsi tenu notre pari selon lequel sécheresse ne doit plus être synonyme de famine au Niger » a-t-il affirmé.
