e-tumba, le conseil agricole personnalisé au producteur

 e-tumba, le conseil agricole personnalisé au producteur
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E-tumba est une jeune entreprise innovante basée à Montpellier qui conçoit et développe des outils d’aide à la décision pour les producteurs et les zones technologiquement peu équipées en Afrique. L’idée est d’individualiser le conseil agricole en fonction des objectifs de chaque producteur, de ses moyens de production et de sa technicité.

Interview exclusive de Dieu-Donné Okalas Ossami au Salon international de l’agriculture (SIA) à Paris, en marge de la conférence « Digital Africa : catalyseur de l’innovation agricole » organisé sur le stand de La Ferme digitale, une association qui promeut l’innovation et le numérique dans l’agriculture et qui a reçu 10 start-up africaines. Digital Africa est une plate-forme d’appui à l’innovation en Afrique initiée par l’Agence française de développement (AFD).

 

Quelle a été la genèse de la création d’e-tumba ?

e-tumba a été créée en 2015 mais j’ai commencé à travailler sur le projet à partir de 2013. Informaticien de formation, j’étais manager chez Veri.Forme où je m’occupais de la cryptographie. Je voyageais beaucoup et je me suis rendu à Saint-Louis au Sénégal où j’ai suivi par curiosité une conférence sur l’apport du numérique dans le monde rural. En discutant avec les producteurs, je me suis rendu compte que le conseil en groupe, souvent dispensé par des experts hors du terrain, ne leur convenait pas et ne répondait pas à leurs besoins. Habitant dans la région de Montpellier où siègent le Cirad, l’IRD et l’Inra, je suis allé les voir et me suis ensuite associé avec Eric Jallas, ancien chercheur au Cirad et directeur d’ITK. Aujourd’hui, nous avons six salariés, nous travaillons au Sénégal pour la société cotonnière Sodefitex, au Bénin et bientôt en Côte d’Ivoire dans la filière riz.

 

Comment est mis en place votre conseil agricole personnalisé ?

Nous sommes concentrés sur la cible des agro-industriels français qui ont besoin de la production des petits producteurs du Sud pour maintenir leur industrie. C’est vrai pour le coton, le café, le cacao où opèrent des milliers de petits planteurs. Aujourd’hui, il y a une évolution sociétale en occident où les consommateurs veulent savoir dans quelles conditions les biens sont produits. Certains agro-industriels, notamment dans le cacao, ont pris le problème à bras le corps en accompagnant le petit producteur pour qu’il produise un cacao de qualité et en contrepartie il le soutienne financièrement. C’est la qu’interviennent nos outils d’aide à la décision qui sont fournis aux agro-industriels qui eux-mêmes avec leur réseau de techniciens vont accompagner les producteurs.

Précisément comment fonctionne votre logiciel ?

On prend des itinéraires techniques et on y associé des conditions climatiques, le type de culture plantée, les produits-intrants utilisés et ensuite on génére des conseils appropriés. Ainsi compte tenu de la météo, de ce que vous avez fait et de vos objectifs de qualité, voilà l’intervention qui est préconisée. Le coût est supporté par l’agro-industriel qui achète la solution pour offrir plus de services au producteur.

 

Il fonctionne sur tout type de culture ?

Oui, il est utilisé sur le coton, le café et le cacao mais nous pouvons aussi le développer sur des cultures vivrières, le maïs, l’ananas, etc. Le plus important pour nous est de disposer du référentiel de production et de comprendre les pratiques paysannes. Nous allons donc sur le terrain. Cela a son importance. Par exemple, si on dit au producteur de mettre de l’herbicide mais qu’il n’en a pas et ne dispose que de sa machette alors le conseil va être de faire du sarclage. Et nous allons tenir compte de sa technicité, de son âge et s’il dispose ou non de main d’œuvre. Ce qui nous permet de calculer le temps mis pour faire l’opération et calculer le temps nécessaire pour la prochaine intervention. Un jeune homme sur un demi-hectare va mettre un jour et demi pour faire son sarclage, une personne âgée cela prendre deux à trois jours. Ce qui veut dire qu’il faut en tenir compte pour la prochaine opération qui est le buttage.

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