Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 3 mai 2022

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 3 mai 2022
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L’analyse de l’actualité en matière d’energies renouvealbles en Afrique souligne l’avance de l’Afrique anglophone et de l’Est par rapport à l’Afrique francophone, notamment de l’Ouest. On le remarque dans les AfricaTech Awards, dans les deux actualités concernant la cuisson écologique d’aliments ou encore dans la montée en puissance de Sun King.

Côté pays, on peut noter que EDF Côte d’Ivoire devient le bureau régional de l’Afrique de l’ouest francophone avec à la clef bon nombre de projet d’énergies renouvelables. Au Ghana, la start-up PEG Africa est convoitée par Bboxx tandis qu’au Sénégal la Banque mondiale se félicite des résulatts du projets PARRIS.

AFRICATECH AWARDS

Le fournisseur de solutions d’accès à l’électricité le Béninois MyJouleBox a été sélectionné parmi les 45 start-ups dont les noms ont été dévoilés aujourd’hui par Viva Technology et la Société financière internationale (SFI) dans le cadre de cette première édition des AfricaTech Awards. Au total, 300 candidatures avaient été présentées. Les lauréats de chaque catégorie seront annoncés lors de la première cérémonie des AfricaTech Awards, qui aura lieu pendant l’édition 2022 de Viva Technology du 15 au 18 juin à Paris.

Ce concours vise à reconnaître et soutenir les start-ups émergentes qui sont à l’origine de l’innovation et de l’impact sur le développement à travers le continent dans trois secteurs principaux : la Climate Tech, la FinTech et la Health Tech, souligne le communié.

Dans l’ensemble, la FinTech est la catégorie qui a reçu le plus de candidatures (124), suivie par la Health Tech (95) et la Climate Tech (93). Parmi les 15 meilleures start-ups dans la catégorie de la Climate Tech, qui intéresse davanatge l’agriculture, on ne compte que deux start-up ouest africaines :  MyJouleBox et le Nigérian Ipren Group ainsi que Koolboks spécialisé dans la réfrigération.

 BUILD

En marge du Forum ECOSOC 2022 sur le financement du développement organisé par l’ONU à New York du 25 au 28 avril, le Fonds d’équipement des Nations unies (Fenu) et la société d’investissement Bamboo Capital Partners ont lancé l’initiative du fonds « Build » pour les pays les moins avancés, rapporte hier Afrik.21.

L’objectif consiste à attirer des financements concessionnels vers des entreprises en phase de démarrage dans les pays en développement, notamment dans les secteurs de l’agriculture, des énergies renouvelables et de l’inclusion financière. D’ores et déjà, $ 60 millions seraient sur la table avec des contributions déjà annoncées de $ 19 millions dédiés à l’absorption des premières pertes financières des PME et alloués par Affaires mondiales Canada qui est l’institution du commerce extérieur du gouvernement canadien. D’autre part, on note $ 10 millions du Fonds nordique de développement (FND), $ 10 millions aussi de la Société américaine de financement du développement (DFC) et de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida). En outre, plus de $ 5 millions est alloué au mécanisme d’assistance technique baptisé « Builder », et géré par le Fenu. Le Luxembourg accorde plus de $ 2 millions et la Norvège $ 3 millions auxquels s’ajoutent $ 900 000 de l’agence norvégienne de développement alloués à « Builder ».

CUISSON ECOLOGIQUE

La Société néerlandaise de financement du développement FMO et le gestionnaire néerlandais de portefeuille BIX Capital ouvrent une ligne de crédit de $ 10 millions en faveur de l’américain C-Quest Capital (CQC) pour distribuer des cuisinières écologiques dans 15 pays d’Afrique subsahariennes dont la Zambie, Malawi, Kenya, Ouganda, Zimbabwe, Mozambique, Tanzanie et Angola. Le programme de CQC s’étend jusqu’en 2026 et permettra de contribuer à fournir une cuisson propre aux Africains dont 900 millions recourent toujours à un système polluant, selon l’Agence internationale de l’énergie, et permettra aussi de réduire la déforestation et les émissions de dioxyde de carbone (CO2).

Dans le même registre, le Mécanisme pour la cuisson moderne en Afrique (MCFA) a lancé le 20 avril un appel à projets afin de financer les entreprises spécialisées dans la cuisson écologique. Là encore et malheureusement pour l’Afrique de l’Ouest, le projet porte sur 6 pays d’Afrique sub-saharienne mais aucun en Afrique de l’Ouest. Ils s‘agit de la RD Congo, du Kenya, Mozambique, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. L’objectif de ce premier tour de table financier et de distribuer entre 420 000 et 840 000 cuisinières fonctionnant à l’électricité, le biogaz et le bioéthanol, touchant 2 à 3,8 millions de consommateurs, selon l’agence finlandaise Nefco.

SUN KING

Sun King, le plus grand fournisseur de produits d’énergie solaire pour les maisons hors réseau en Afrique et en Asie, a annoncé mercredi dernier avoir levé $ 260 millions dont $ 100 millions pour l’expansion continue de Sun King. En plus des plans d’expansion géographique de l’entreprise (elle est déjà présente au Nigeria, au Kenya, en Tanzanie, et en Ouganda), les fonds seront également alloués à l’expansion de la gamme de produits, y compris des systèmes solaires plus grands équipés d’onduleurs électriques CA.

Selon les dernières données recueillies par GOGLA, l’association mondiale de l’industrie de l’énergie solaire hors réseau, Sun King représente désormais 38 % du total des revenus solaires PAYG à l’échelle de l’industrie.

COTE D’IVOIRE

Dans une interview à notre confrère ivoirien Fraternité Matin , Mahamane Sow, directeur Afrique de l’Ouest d’EDF, a résumé les interventions de l’électricien français en matière d’énergies renouvelables dont bon nombre ont déjà été évoquées dans cette chonique. A noter que la semaine dernière, il a annoncé qu’EDF Côte d’Ivoire devenait le bureau régional de l’Afrique de l’ouest francophone.

 

Ainsi, rappelle-t-il, EDF participe comme actionnaire majoritaire au projet de centrale biomasse Biovea Energie qui représente plus de FCFA 150 milliards d’investissements. Le projet est en cours et durera trois ans. Il a aussi évoqué le projet de centrale solaire photovoltaïque de 30 MW situé au nord de la Côte d’Ivoire à Kong, EDF étant co-actionnaire avec Africa Via.

 

D’autre part, le projet Zeci pour Zola-EDF Côte d’Ivoire se consacre à l’électrification des zones rurales avec des « kits solaires composés d’un panneau solaire, d’une batterie, de points d’éclairage, de télévision, voire d’un ventilateur et de quoi recharger les téléphone », souligne-t-il à notre confrère. Le projet Grino/Sunculture sera bientôt mis en œuvre, précise-t-il encore. Il s’agit de mécanismes de pompage solaires pour l’agriculture et l’élevage.

 

Depuis 2019, EDF est également dans le capital de la société ivoirienne Aric, filiale de Conergies, spécialisée dans les services de climatisation et de réfrigération industrielle.

 

GHANA

L’entreprise britannique Bboxx aurait fait une offre pour racheter la start-up ghanéenne PEG Africa qui fournit des systèmes solaires domestiques très prisés en milieu rural, indique hier Afrik.21.  Selon TechCabal, l’entreprise britannique aurait fait une offre de $ 300 millions à PEG Africa.

Nos confrères indiquent que ce rachat nécessiterait l’approbation des autorités ghanéennes et des partenaires financiers de PEG Africa dont British International Investment, Energy Access Ventures, Blue Haven Initiative, Investor & Partners, Acumen Fund, Total Energy Ventures, Renewable Energy Performance Platform (REPP), SunFunder ou encore ResponsAbility.

PEG Africa distribue ses systèmes solaires domestiques au Ghana mais aussi en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal. Elle a annoncé entrer sur le marché nigérian ainsi qu’en RD Congo, note encore Afrik.21.

SÉNÉGAL

« Le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) constitue une réponse assez adéquate par rapport à une contrainte majeure de notre agriculture qui est l’accès à l’eau », a estimé mardi dernier l’économiste principale de l’Agriculture à la Banque mondiale, Aifa Fatimata Ndoye Niane, rapporte Vivafrik.

 

Visitant les périmètres maraîchers féminins de Nemah Ba (3,5ha) et de Dassilamé Sérère (4ha) à Toubacouta dans le bassin arachidier, elle a indiqué comme résultat majeur que les femmes bénéficiaires de ce projet « ne passent plus la nuit ou ne se réveillent plus à 2 heures du matin pour aller puiser de l’eau », précise notre confrère. Ces périmètres maraîchers bénéficient maintenant de «mini-forages munis de pompes immergées et alimentées par une source d’énergie solaire permettant une irrigation sous pression au goutte-à-goutte ou à l’aspersion de parcelles viabilisées à la herse mécanique et sécurisées par des clôtures en grillage», a-t-elle précisé.

 

PARRIS est un projet sous régional qui couvre cinq pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel avec un objectif global d’1 milliard d’hectares à emblaver.

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