La Chronique matières premières agricoles au 3 juin 2021

 La Chronique matières premières agricoles au 3 juin 2021
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Les marchés financiers internationaux sont dans l’attente de la publication des chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis qui devraient être bons, si l’on en croit l’enquête mensuelle sur l’emploi privé du cabinet ADP. Pourtant, hier, la Bourse de New York a fini en baisse et les bourses européennes en ordre dispersé car si les bons indicateurs économiques américaines rassurent sur le rythme de la reprise aux Etats-Unis, ils alimentant les craintes sur l’inflation et la politique monétaire de la Réserve fédérale.

Hier, le dollar s’est renforcé face à un panier de devises de référence et s’est retrouvé à un plus haut depuis le 14 mai, l’euro étant à $ 1,2123.

Sur le marché pétrolier, le Brent a clôturé à $ 71,13 le baril, après un pic à $ 71,99 au plus haut depuis mai 2019, et le brut léger américain (WTI) à $ 68,71 après un pic à $ 69,40, au plus haut depuis octobre 2018.

CACAOCAFE –  CAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALME –  RIZSUCRE

CACAO

La fève glisse très légèrement. Partie de £ 1 632 vendredi dernière à Londres, la tonne a clôturé hier soir à £ 1 627, tandis qu’à New York, elle passait de $ 2 456 à $ 2 455.

En Côte d’Ivoire, on s’achemine vers une production record attendue à 2,225 Mt sur un total mondial estimé atteindre un record aussi de 5 Mt, selon les derniers calculs de l’Organisation internationale du cacao (lire nos informations : L’ICCO révise à la hausse l’excédent cacao mondial, la production étant record). Si cela se confirme, la Côte d’Ivoire représenterait 44,5% de l’offre mondiale de fèves.

Quant aux arrivages de fèves aux entrepôts des ports d’Abidjan et de San Pedro, ils sont estimés totaliser 1,997 Mt entre le 1er octobre et le 30 mai, soulignent les exportateurs, ce qui représente une hausse de 7,5% par rapport à la même période la campagne dernière. Ce chiffre d’arrivages -même s’il pas officiel- est à rapprocher des 1,21 Mt qui auraient été effectivement exportées de début octobre -démarrage de la campagne actuelle- à fin avril, selon les statistiques portuaires provisoires ivoiriennes. Ceci constitue une baisse de 4,5% par rapport à la campagne précédente et on imagine combien les entrepôts portuaires ivoiriens doivent regorger de marchandises !

En revanche, les exportations ivoiriennes de produits semi-transformés du cacao sont en hausse de près de 12% sur la même période d’octobre à avril, à 261 134 t (lire : Belles performances du coton et cacao semi-transformé à l’export de Côte d’Ivoire mais baisse des fèves, Robusta et caoutchouc). A noter que, là encore, les précédentes estimations sur le seul mois de mars ont été fortement révisées à la hausse, passant de 14 538 t à 33 634 t.

CAFÉ

Le café Arabica a enregistré une correction cette semaine, à l’instar de nombreux autres marchés de matières premières surachetées ces dernières semaines. A New York, la livre (lb) d’Arabica est passée de $1,6235 vendredi dernier à $ 1,5776 hier soir. En revanche, le Robusta est demeuré fort, grimpant encore de $ 1 583 à $ 1 589 la tonne.

« Il y a d’énormes stocks au Brésil et au Vietnam (et) des stocks certifiés abondants à l’ICE. Cependant, les fonds prennent les marchés par tornade et, dans les moments de panique, l’équilibre entre l’offre et la demande n’a qu’un impact marginal sur le prix », souligne Rabobank dans sa note mensuelle sur le café.

En réalité, c’est le n°1 mondial du café, qui inquiète : le Brésil subit de plein fouet sa pire sécheresse en 91 ans. Ceci impacte non seulement la caféiculture mais aussi les transports. La capacité de navigation sur la Tiete-Parana -qui achemine les matières premières agricoles notamment, dont le café- est réduite car de l’eau y est pompé pour alimenter les centrales électriques. Il faut donc recourir au transport routier ce qui renchérit les coûts, notamment à cause de la hausse du prix du diésel. Déjà l’année dernière, les flux de transport de marchandises sur la Tiete-Parana avait baissé à 3,9 millions de tonnes (Mt) contre 5,6 Mt en moyenne entre 2017 et 2019.

Si l’annonce de légères pluies dans certaines régions du Brésil la semaine prochaine suscite un peu d’espoir, les prévisionnistes s’attendent à ce que la sécheresse persiste de juin à août ce qui ne serait pas bon signe pour la campagne 2022/23 car la floraison démarre en septembre, note la Commerzbank.

En Colombie, c’est l’heure des bilans.  Les manifestations anti-gouvernementales auront, en définitive, bloquer l’exportation de 800 000 sacs de 60 kg durant le mois de mai, selon les estimations de fédérations locales de producteurs de café. En d’autres termes, un tiers seulement des camions acheminant le café des zones de production aux ports a pu circuler le mois dernier. Les importateurs nord-américains s’attendent à des retards allant jusqu’à cinq semaines pour la livraison de leur café de Colombie dont des géants comme Starbucks, Nespresso et autres sont friands.

Cette situation en Colombie, conjuguée aux difficultés rencontrées au Brésil, expliquent en grande partie la flambée du café, notamment de l’Arabica ces dernières semaines.

Au Costa Rica, les exportations d‘Arabica Autres Doux ont augmenté de 11% en mai par rapport à l’année dernière.

Côté Robusta, le Vietnam -qui n’a quasiment plus de volumes, sa nouvelle récolte démarrant début octobre- a exporté son café cette semaine avec une décote de $ 40 la tonne par rapport à l’échéance septembre sur le marché à terme de Londres ; la semaine dernière, il trouvait encore preneur avec une prime de $ 20 sur Londres qui caracolait à des sommets qui n’avaient plus été tutoyés depuis deux ans. En revanche, cette semaine, à l’intérieur du pays, le peu de café qui reste dans les Central Highlands a été acheté aux caféiculteurs à un prix plus élevé que ceux de la semaine dernière, à 34 200-35 300 dongs le kilo ($ 1,48-1,53) contre 33 400-34 300 dongs. Rappelons que les volumes de café exporté du Vietnam ont baissé de 11,4% sur les cinq premiers mois de l’année, à 720 000 t ou encore 12 millions de sacs de 60kg (Ms), selon les statistiques douanières publiées samedi dernier. En conséquence, ses recettes d’exportation du café sont attendues en baisse de 5% sur cette période, à $ 1,3 milliard.

Les exportations d‘Indonésie commencent à prendre leur rythme de croisière mais sont en forte baisse par rapport à l’année dernière. La province de Lampung a exporté 5 575,5 t en mai, soit près de 41% de moins que sur la même période l’année dernière. La prime sur Londres est également en forte baisse, l’ensemble des cafés de l’île de Sumatra ne parvenant à vendre qu’avec une prime de $ 60 sur l’échéance septembre à Londres contre $ 110 encore la semaine dernière sur juillet qui a expiré. Certains ont vendu avec une prime de $ 100 à $110 sur les contrats d’octobre à mars contre, là encore, $ 110 à $ 120 sur juillet la semaine dernière.

Les exportations de café (Robusta) de Côte d’Ivoire ont chuté de 58 % sur la période janvier à fin avril, à 9 132 t. A noter que les chiffres de mars ont été révisées, passant de 1 698 t estimées précédemment à 4 692 t (lire : Belles performances du coton et cacao semi-transformé à l’export de Côte d’Ivoire mais baisse des fèves, Robusta et caoutchouc).

Côté entreprises, le géant indien Tata Global Beverages entend jouer dans la cour des grands et se lance dans une série d’innovations sur le segment café afin de devenir un des trois acteurs principaux d’ici 5 ans. Sous la marque Sonnets, il propose une série de cafés personnalisés voulant se positionner sur le segment du marché du café artisanal qui représente une valeur de 10 milliards de roupies (€ 113 millions). L’Inde est le sixième marché mondial du café.

CAOUTCHOUC

Petite forme pour le marché du caoutchouc qui devrait finir la semaine en baisse avec une clôture hier sur l’Osaka Echange à 241,1 yens ($2,187) le kilo contre 254,3 yens vendredi dernier. Même tendance à Shanghai où les cours sont passés de 13 660 yuans la tonne à 13 260 yuans ($2 068) hier dans un environnement économique peu porteur en particulier les faibles données d’activité des usines en Chine, premier acheteur mondial de caoutchouc, ainsi qu’au Japon.

En Inde, l’Association des fabricants de pneus automobiles (ATMA), l’organisme faîtier des principaux fabricants de pneumatiques en Inde, va lancer un projet quinquennal de 1 100 crores de roupies (€$150 millions) pour planter 200 000 hectares de caoutchouc dans les Etats du Nord-Est. Le Rubber Board commencera la culture sur une petite échelle à partir de juin. “Nous commençons avec 10 000 hectares la première année en raison des restrictions de la Covid-19 et de la disponibilité limitée des plants des pépinières“, a déclaré le Dr K N Raghavan, président et directeur exécutif du conseil d’administration. ATMA fournira un soutien financier de 50 000 roupies par hectare soit par le biais d’un programme lié au crédit, soit par un paiement direct pour le matériel de plantation. Le projet devrait stimuler la production de caoutchouc dans le pays, qui a stagné entre 600 000 et 700 000 tonnes au cours des dernières années.

En Malaisie, les exportations de caoutchouc ont progressé en valeur de 169,6% au 1er trimestre 2021 pour atteindre 21,84 millions de ringgits (environ $5 millions) selon les chiffres publiés par le Conseil malaisien du caoutchouc (MRC). Le conseil a précisé que l’industrie des produits en caoutchouc en aval représentait 89,5% des exportations totales, qui ont augmenté de 213,8 ​​% en raison d’une augmentation du secteur des produits en latex et en premier lieu le sous-secteur des gants en latex (17,8 millions de ringgits). Le MRC estime que la demande mondiale de gants en caoutchouc en volume devrait maintenir une croissance comprise entre 12% et 15% en 2021.

La Côte d’Ivoire a exporté 351 719 tonnes de caoutchouc naturel entre janvier et avril 2121, en recul de 9% par rapport à la même période en 2020, selon les données provisoires des ports.

La Côte d’Ivoire accueillera la semaine prochaine du 8 au 11 juin à Abidjan le sommet mondial virtuel sur le caoutchouc porté par le Groupe international d’étude sur le caoutchouc (IRSG) sur le thème « Affronter l’avenir: inclusivité, durabilité et croissance pour la nouvelle normalité »

Le Canada, après les Etats-Unis,  enquêterait sur des allégations de travail forcé dans les industries de fabrication de l’huile de palme et des gants en Malaisie. Les Etats-Unis, après avoir sanctionné Top Glove, enquêterait sur deux autres eux autres fabricants malaisiens de gants à savoir Hartalega Holdings et une unité de Supermax Corp (Lire : Le Canada emboite le pas aux Etats-Unis sur les allégations de travail forcé en Malaisie dans l’huile de palme et les gants).

COTON

Léger rebond du marché du coton cette semaine à 84,21 cents la livre hier contre 82,12 cents vendredi dernier. Le temps au Texas est surveillé comme le lait sur le feu tandis que la demande semble bonne de l’avis des opérateurs. « La situation du marché du coton apparait tellement déconcertante que certains en appellent à la sagesse de leur grand-mère quand d’autres se lancent dans la lecture de signes cabalistiques pour le moins abscons » soulignait Mambo dans sa dernière revue de marché lundi, pointant la grande incertitude sur la consommation même si la vaccination et la fin des confinements dans nombre de pays occidentaux penchent pour une nette reprise. De son côté Plexus Cotton concluait « Il y a trop de questions sans réponse sur la culture et la demande, qui trouveront des réponses dans les semaines à venir ». Patience …

De son côté, le Comité consultatif international du coton (ICAC) estime que la production mondiale de coton devrait croître de 5% en 2021/22 à 25,5 millions de tonnes (Mt) avec une hausse des superficies aux Etats-Unis et en Afrique de l’Ouest et la consommation de 2% à 25,3 Mt avec la reprise économique (Lire : Production, consommation, commerce, prix : tout est en hausse sur le coton).

Pour le spécialiste Cotlook, la production s’établirait à  25,191 Mt et la consommation à 25,718 Mt  avec des stocks mondiaux en recul de 527 000 tonnes au 31 juillet 2022. La consommation a connu une forte reprise par rapport à 2019/20 observe Cotlook, qui anticipe une hausse de 13% en 2020/21 et de 7% en 2021/22.

La Côte d’Ivoire a exporté 114 558 tonnes de coton entre janvier et avril 2121, en hausse de 8,3% par rapport à la même période en 2020, selon les données provisoires des ports.

HUILE DE PALME

Des montagnes russes mais la semaine sur le marché de l’huile de palme se termine sur un note positive avec une clôture hier à 4 150 ringgits ($1 007,28) la tonne contre 4 015 ringgits vendredi dernier. Un marché soutenu par le complexe des oléagineux avec des inquiétudes sur l’approvisionnement mondial en huile comestible avec le temps sec qui sévit aux Etats-Unis (Midwest en particulier) et au Canada et une baisse anticipée de la récolte en Amérique du Sud.

Du côté des facteurs positifs, ajoutons aussi l’Inde, le premier acheteur mondial d’huile comestible, qui envisage de réduire les taxes à l’importation sur les huiles comestibles après que les prix des huiles de cuisson ont atteint des niveaux record le mois dernier. La baisse devrait favoriser la diminution des prix locaux et par la même la consommation.

Mais les fondamentaux du marché sont moins stimulants. Les stocks d’huile de palme de Malaisie à la fin du mois de mai pourraient rebondir de 6,3% en glissement annuel pour atteindre leur plus haut en 8 mois à 1,64 million de tonnes (Mt) avec une production en hausse et des exportations en berne selon une enquête réalisée auprès des opérateurs par Reuters. La production du deuxième producteur mondial devrait augmenter de 3,4% à 1,58 Mt et  les exportations ne progresser que de 0,9% à 1,35 Mt. Selon Amspec Agri, les exportations en mai ont ralenti, ne progressant que de 1,6% par rapport à avril pour atteindre 1,42 Mt.  De plus, la Malaisie a entamé mardi un confinement de deux semaines pour contrôler la pandémie, ce qui pourrait affecter la consommation intérieure. Si les plantations de palmier à huile sont autorisées à fonctionner, le secteur manufacturier fonctionnera à capacités réduites. Enfin, l’Indonésie a fixé  son prix de référence pour l’huile de palme brute à la hausse en juin à $1 223,9 la tonne, ce qui signifie que les taxes à l’exportation indonésiennes seront plus élevées à $183 la tonne, tandis que les prélèvements à l’exportation pour l’huile comestible resteront inchangés à $255  la tonne.

En Indonésie, la consommation de biodiesel a chuté de 8,2% au cours des quatre premiers mois de 2021 à 2,669 millions de kilolitres par rapport à la même période l’année dernière, selon les données de l’association indonésienne des producteurs de biodiesel (Aprobi), la demande de transport étant restée faible en raison de la pandémie de coronavirus. Du côté de la production de biodiesel, elle  a légèrement augmenté de 1,4 % en janvier-avril pour atteindre 2,95 millions de kilolitres tandis que les exportations ont été multipliées par plus de 7 à 16 637 kilolitres.

En Chine, la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières (CSRC) a donné son feu vert à la négociation d’options sur l’huile de palme et a approuvé l’introduction d’investisseurs étrangers dans la négociation. Le négoce de l’huile de palme sera lancé sur le Dalian Commodity Exchange le 18 juin, puis  sur le Shanghai International Energy Exchange à partir du 21 juin.

L’OMC a accédé vendredi dernier à la requête de la Malaisie pour la constitution d’un groupe spécial examinant la loi de l’Union européenne qui restreint l’utilisation de biocarburants à base d’huile de palme. Premières conclusions attendues dans environ six mois (Lire : L’OMC statuera sur le différend UE-Malaisie sur l’huile de palme).

Toujours sur un plan politique, après les Etats-Unis, le Canada enquêterait sur des allégations de travail forcé dans les industries de fabrication de l’huile de palme et des gants en Malaisie (Lire : Le Canada emboite le pas aux Etats-Unis sur les allégations de travail forcé en Malaisie dans l’huile de palme et les gants).

Côté entreprise, Cargill pour intégrer pleinement la chaîne d’approvisionnement en  huile de palme et garantir des volumes en huile de palme durable construit à Lampung en Indonésie une nouvelle raffinerie pour un coût de $200 millions. Elle devrait être achevée à la fin de 2022 et offrira une traçabilité jusqu’à la plantation.

RIZ

Chute des prix à l’exportation au Vietnam et en Thaïlande cette semaine. Le Vietnam qui est confronté à une multiplication des cas de coronavirus notamment dans la plus grande zone rizicole du pays.

Au Vietnam, les prix du riz sont tombés à $485- $490  la tonne contre $490- $495 ces  quatre dernières semaines. Une chute imputable à la faible compétitivité du riz vietnamien, les  acheteurs se tournant vers des offres moins chères  en Thaïlande et en Inde. En outre, les exportateurs étaient également rebutés par les coûts d’expédition élevés. Et puis, la Covid-19 a également perturbé le marché. Après avoir réussi à contenir le virus pendant la majeure partie de l’année dernière, les infections ont récemment augmenté au Vietnam, notamment dans certaines provinces rizicoles du Delta du Mékong  ralentissant les ventes locales.

Les exportations de riz du Vietnam au cours des cinq premiers mois de 2021 ont probablement chuté de 11,3% par rapport à l’année précédente.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont restés inchangés pour la deuxième semaine consécutive, à $382-$388 la tonne. Le Bangladesh voisin a importé environ 700 000 tonnes de riz d’Inde au cours des six derniers mois, contre 1,5 million de tonnes prévu, selon des responsables.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont tombés à $457- $468  la tonne contre $457- $485  la semaine dernière. En raison des prix élevés, la demande étrangère demeure faible tandis que l’offre au second semestre 2021 pourrait faire baisser les prix actuels. A signaler aussi la persistance de problèmes logistiques avec la difficulté pour obtenir des conteneurs tandis que les prix élevés du carburant se traduisent par un fret plus élevé. 

SUCRE

A l’instar d’autres matières premières, le sucre n’a pas connu la même frénésie que les semaines dernières. Le blanc a clôturé hier soir à New York à 17,43 cents la livre (lb) contre 17,36 cents en fin de semaine dernière, tandis que le roux faisant du sur place sur la semaine à $459,60 la tonne.

Le marché se stabilise donc quelque peu face à la récolte au Brésil qui monte en puissance et des perspectives plutôt favorables pour la production en Inde. Si la sécheresse historique au Brésil inquiète, en revanche la mousson est arrivée sur les côtes du Kerala en Inde, a annoncé le bureau météorologique national, sonnant le coup de départ de la saison des pluies qui durent habituellement environ quatre mois. Une saison essentielle pour une Inde encore très agricole.

L’Inde qui a annoncé mercredi avancer à 2023 la possibilité pour les entreprises pétrolières de vendre de l’essence contenant jusqu’à 20% d’éthanol (E20). La date initiale avait été fixée à 2030 puis ramenée à 2025 et maintenant 2023. Outre l’impact environnemental, ceci permettrait au pays de résorber ses stocks de sucre, ce qui ne manquera pas de soutenir les cours mondiaux de l’édulcorant. Rappelons que le gouvernement indien a, ces dernières années, accordé des prêts à taux préférentiel aux raffineries de sucre afin qu’elles augmentent leur production d’éthanol. Ceci dit, pour que le pari soit gagné, il faut que les fabricants automobiles fassent preuve de réactivité pour adapter leurs moteurs.

L’Organisation internationale du sucre (OIS) annonce aujourd’hui réduire ses estimations de déficit sur la campagne en cours 2020/21. Ce déficit serait de 3,1 Mt au lieu des 4,8 Mt avancés précédemment. Pourtant la consommation mondiale est révisée à la baisse, à 172,4 Mt contre les 173,8 Mt estimés précédemment, à cause des nouvelles vagues de la Covid en Inde et au Brésil et les restrictions des voyages et du tourisme. Cela demeure 1,2% supérieur à la consommation mondiale l’année dernière.

En Tunisie, le gouvernement a relevé de 22% le prix du sucre afin de réduire son déficit fiscal. Ceci fait partie d’une série de réformes qui comprennent la réduction graduelle des subventions.

Côté entreprises, la coopérative française Tereos, deuxième producteur mondial de sucre, a annoncé mercredi que la progression de ses résultats opérationnels “devrait marquer une pause” au cours du premier semestre de son exercice 2021/22 en raison de la faible récolte betteravière en Europe et des conséquences de la stratégie commerciale européenne sur l’amidon mise en œuvre en 2020. Sur l’exercice 2020/21, le groupe a accusé une perte nette de € 133 millions suite à la dépréciation d’actifs pour € 76 millions. Afin d’alléger sa dette et accroître sa rentabilité, le groupe cherche à vendre ses activités en Chine et en Roumanie.

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