La structuration de la filière, la clé du succès du soja au Togo

 La structuration de la filière, la clé du succès du soja au Togo
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Avant 2018, la filière soja était embryonnaire au Togo. Son succès aujourd’hui avec la multiplication par plus de six de la production vient incontestablement de sa structuration affirme Innocent Komlan Kadzakade, président du Comité Interprofessionnel de la Filière Soja au Togo (CIFS) lors de la conférence organisée  par la fondation Farm  et la Fondation Avril sur thème  « le rôle des politiques publiques en faveur du développement durable des filières agricoles en Afrique”.

Au cœur de cette structuration, la création en mars 2018 du CIFS à l’initiative des trois familles composant la filière à savoir la Fédération nationale des coopératives de producteurs de soja (FNCPS), regroupant 30 000 producteurs,  l’Association nationale des commerçants et exportateurs de soja (ANCES), 200 acteurs,  et l’Association togolaise des transformateurs de soja (ATTS)  avec 100 transformateurs. Un coup de pouce a été aussi donné par l’Etat qui a accordé une délégation économique aux acteurs de la filière, les laissant maître de donner et de retirer les agréments suivant les orientations de la CFIS. « Cet arrêté donne du poids à l’interprofession » indique son président.

L’année qui a suivi la création de la CIFS, la production de soja a décollé. De moins de 50 000 tonnes, elle a dès la première année grimpé à 160 000 tonnes, puis 174 000 tonnes en  2019/ 20. Pour la  campagne actuelle, ce sont 300 000 tonnes dont 80 000 tonnes de soja bio, indique Innocent Komlan Kadzakade.  Le soja bio a tiré la filière car porté par de jeunes entrepreneurs qui ont mis en place un modèle vertueux avec les producteurs comprenant la certification, le suivi technique, l’encadrement de la production, etc.

Le Togo est devenu le premier fournisseur en soja bio de l’Union européenne, supplantant l’Ukraine. Et, la guerre entre la Russie et l’Ukraine devrait apporter une opportunité supplémentaire pour le soja togolais en Europe.

Cap vers la transformation locale

Si la chaîne de valeur de soja bio sera consolidée à l’exportation, celle du soja conventionnel, non OGM, devrait être orientée en partie sur la transformation locale. Aujourd’hui environ 90% du soja produit est exporté. L’objectif est donc aujourd’hui de gagner en puissance dans la transformation humaine et animale pour créer de la valeur mais aussi pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays et créer des emplois pour les jeunes.

Cette année devrait entrer en production l’usine d’extraction et une unité de raffinage de Togo Agro Ressources située sur un terrain de 3 hectare  sur  la  plateforme industrielle d’Adétikopé (Au Togo, la plateforme industrielle d’Adétikopé attire deux agroindustriels).

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