La Chronique Matières premières agricoles au 4 septembre 2020

 La Chronique Matières premières agricoles au 4 septembre 2020
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La situation semble se détendre quelque peu. L’activité du secteur des services en Chine a continué à se rétablir en août pour un quatrième mois consécutif, selon une enquête Caixin/Markit publiée jeudi ; le nombre d’embauches est reparti à la hausse pour la première fois depuis janvier. Les nouvelles commandes ont été portées par la demande intérieure alors que les nouvelles commandes à l’export ont de nouveau décliné en août mais à un rythme moins important. Cependant, la hausse des nouvelles commandes est la plus faible en quatre mois et se situe sous la moyenne à long-terme.

En Europe, les places financières ont terminé hier en baisse mais après une hausse généralisée sur la séance suite à l’annonce du plan économique de redressement de Paris. Le dollar a grimpé  légèrement face à un panier de devises de référence, grâce principalement à la faiblesse de l’euro.

Les prix du pétrole continuent de reculer en raison des inquiétudes concernant la baisse de la demande d’essence aux Etats-Unis. Le baril de Brent termine à $ 43,4, au plus bas depuis le 21 août, et le baril de WTI à $ 40,65, au plus bas en un mois.

Sur les marchés à terme agricoles, on note de nombreux achats de fonds d’investissement ce qui fait grimper les cours de nombreux produits spéculatifs.

CACAO CAFÉ CAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

La fève continue de rebondir ! Sur le marché à terme de Londres, la tonne de cacao est passée de £ 1 762 vendredi dernier à £ 1 798 à la clôture hier, après avoir touché un plus haut en trois mois de £ 1 832 durant la session. A New York, partie de $ 2 623 en fin de semaine dernière, la tonne a terminé à $ 2 634 hier. En effet, en ce moment, les fonds spéculatifs achètent du cacao comme d’autre commodités cotées en bourse.

En Côte d’Ivoire, la prochaine campagne -qui va démarrer début octobre- se présente bien. Les pluies la semaine dernière ont été favorables au développement des cabosses qui seront cueillies durant la campagne principale d’octobre à mars. Les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont totalisé 10 000 t la semaine du 24 au 30 août contre 5 000 t la même semaine l’année dernière. Depuis le 1er octobre et jusqu’au 30 août, les arrivages totalisent maintenant 2,043 Mt, estiment les exportateurs, contre 2,185 Mt sur la même période la campagne dernière.

Dans ses statistiques mensuelles, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) a révisé ses estimations pour la campagne en cours 2019/20 qui va s’achever à la fin du mois, estimant maintenant que la saison devrait être légèrement excédentaire, de 42 000 t alors que le mois dernier, elle l’avait estimée déficitaire de 80 000 t (Lire: En définitive, la campagne cacao 2019/20 sera excédentaire, selon l’ICCO).

Côté entreprises, le géant suisse du chocolat Barry Callebaut a tenu hier au Japon une conférence de presse virtuelle, annonçant sa collaboration avec toute la filière nippone -industrie du chocolat locale, artisans, détaillants, grossistes-  comme Morinaga, Yuraku Confectionery, FamilyMart Co., Ltd., G+ Spread, Le Chocolat De H, Chocolate Design and J.Maeda afin de s’assurer que le chocolat durable devienne la norme sur le marché japonais. Nous reviendrons sur cette information la semaine prochaine dans notre actualité cacao.

CAFÉ

L’Arabica a terminé hier soir sur le marché new yorkais à $ 1,312 la livre (lb), parti de $ 1,263 à la clôture vendredi dernier. Le Robusta à Londres s’est aussi inscrit en hausse, à $ 1 436 sur novembre contre $ 1 429 en fin de semaine dernière. Mardi, le café était au plus haut depuis 8 mois.

Un prix de l’Arabica qui tire sa force des mouvements spéculatifs sur les marchés des commodités actuellement mais aussi de la baisse des volumes de café dans les entrepôts certifiés des bourses qui sont au plus bas en 20 ans, expliquent à Reuters des négociants.

Sur les marchés asiatiques du Robusta, au Vietnam, les prix ont baissé cette semaine face à l’abondance indonésienne. Les planteurs dans les Central Highlands se sont vu offrir 33 500 à 34 000 dongs ($ 1,45 – 1,47) pour leur kilo de café contre 34 000 à 34 500 dongs la semaine dernière. Les volumes sont faibles car on est en fin de campagne et les transactions peu nombreuses. Toutefois, les observateurs soulignent que cette faiblesse de disponibilités devrait permettre au prix de ne pas chuter davantage. A l’export, les traders ont mieux vendu cette semaine, la tonne de Grade 2, 5% brisures et grains noirs, trouvant preneurs avec une prime de $ 90 à $ 100 sur l’échéance novembre à Londres contre $ 80 la semaine dernière. Notons que les exportations de café du Vietnam sur les 8 premiers mois de l’année ont baissé de 1,3% par rapport à la même période l’année dernière, à 1,16 Mt ou encore 19,3 millions de sacs de 60 kg, selon les données gouvernementales.

En Indonésie, c’est la douche froide pour certains ! Le café (Robusta) ne cesse d’arriver ce qui pèse sur les prix et ce d’autant plus que les entrepôts des exportateurs croulent sous les grains. Toutefois, la situation varie grandement entre traders, certains ayant indiqué à Reuters avoir vendu la tonne de café avec une prime de seulement $ 20 à $ 50 sur le contrat novembre à Londres contre $ 140 la semaine dernière, tandis qu’un autre précisait que sa prime s’était maintenue à $ 200. Sur le mois d’août, les exportations de la province de Lampung ont totalisé 11 104 t de Robusta, en baisse de 8% sur août 2019.

En août, les exportations de café (Arabica) du Costa Rica ont fait un bond de 72,4% par rapport à août 2019, selon l’Institut national Ihcafé. Ce petit producteur d’Amérique centrale connue pour ses cafés haut de gamme, a expédié 98 343 sacs de 60 kg contre 57 055 un an auparavant. En outre, sa récolte a augmenté de 11,5% sur l’année dernière et devrait encore grimper de 8,2% pour la prochaine qui démarrera en octobre.

Le Honduras, quant à lui, n’a pas connu la même bonne fortune. Ses exportations ont chuté de 42,4% en août, selon son institut du café. Ils ont totalisé 156 921 sacs contre 272 374 sacs. Selon le patron de l’Association des exportateurs de café du Honduras, Miguel Pon, cette baisse serait due à un abandon de la caféiculture suite à la baisse des cours. A ceci s’est greffée la sécheresse. D’octobre à août, le Honduras a exporté un total de 5,3 Ms, soit 17,8% de moins que sur la même période la campagne 2018/19. Feancisco Ordonez, directeur exécutif de l’Institut, estime que la baisse sur l’ensemble de la campagne pourrait atteindre 19%

Un plan de secours de €12 millions pour le café en Afrique a été adopté par l’Organisation interafricaine du café (OIAC) avec l’Organisation internationale du café (ICO) et le Centre pour l’agriculture et les biosciences internationales (CABI) pour attéuner l’impact de la Covid-19 sur la filière café et les millions de caféiculteurs déjà heurtés par la faiblesse des cours mondiaux (Lire : Un plan de secours de € 12 millions en faveur du café en Afrique).

Au plan mondial, l’Organisation internationale du café (OIC) a indiqué mardi que les exportations, toutes variétés confondues, avaient chuté de 11% en juillet par rapport à juillet 2019, à 10,61 Ms. L’OIC estime maintenant que cette campagne devrait être légèrement excédentaire, de 952 000 sacs alors que le mois dernier, elle l’anticipait en léger déficit, de l’ordre de 486 000 sacs. L’Organisation prévoit que la consommation grimperait tout de même de 0,3% cette campagne qui s’achève (octobre/septembre) et ce, malgré le coronavirus ; cela reste, toutefois, bien en-deçà de la progression moyenne de 2,2% ces deux dernières décennies. La production, quant à elle, est estimée à 169,34 Ms.  La récolte brésilienne, selon l’OIC, passerait de 58 Ms en 2019/20 à 68 Ms sur l’actuelle campagne 2020/21.

CAOUTCHOUC

Comme un soufflé ! Alors que les cours caoutchouc avaient gagné 7,3% la semaine dernière, après deux pertes hebdomadaires consécutives, pour clôturer vendredi dernier à 186 yens le kilo sur l’Osaka Exchange (OSE) et à 12 660 yuans la tonne à Shanghai, et avaient encore progressé cette semaine pour atteindre un plus haut de sept mois, ils se sont écroulés pour atteindre  hier 180 yens  ($1,6947) à Osaka et à 12 580 yuans ($1 839, 73) à Shanghai.

L’appréciation des cours a été portée par la pénurie de main d’œuvre en Thaïlande ainsi que par la reprise de la production des usines en Chine et au Japon mais elle a été contrecarrée par des doutes sur la reprise économie, notamment au Japon où l’économie aurait chuté plus que prévu au second trimestre.

Côté entreprises,  les ventes mondiales des constructeurs automobiles japonais ont glissé de 12,2% en juillet par rapport à l’année dernière, le cinquième mois consécutif de pertes, la demande de voitures étant restée atone même après la réouverture des usines et des concessionnaires à la suite du déconfinement.

COTON

Le marché du coton s’est légèrement affaissé cette semaine pour clôturer hier à 64, 28 cents la livre contre 65,08 cents vendredi dernier. Les cours ont gagné environ 4% au mois d’août, en hausse pour le troisième mois consécutif.

Les prix resteront sous pression estime le Comité consultatif international du coton (ICAC). La  production de coton en 2020/21 devrait baisser à 25,1 millions de tonnes (Mt) mais demeurer toujours supérieure à la consommation en dépit d’une forte reprise anticipée de 7,2% à 24,3 Mt., ce qui accroitra les stocks. L’ICAC a toutefois revue à la hausse l’indice A à 67 cents la livre en moyenne à la fin 2020/21 contre 62,8 cents anticipé le mois dernier. En outre, l’ICAC souligne la reprise de la filature avec des capacités de production utilisées jusqu’à 75%  en juillet au Vietnam, au Bangladesh et en Inde.

Le Brésil a largement tiré son épingle du jeu avec une nette reprise des exportations au mois d’août alors que le marché du coton semble atone. Elles se sont élevées à 109 000 tonnes en août et surtout devraient atteindre 164 600 tonnes en septembre, selon Henrique Snitcovski président de l’Association nationale des exportateurs de coton (Anea). Les exportations des prochains mois devraient également bénéficier des reports d’exportation lors de la pandémie, qui sont estimées à environ 150 000 tonnes. Henrique Snitcovski esitme que les exportations de la nouvelle campagne devraient atteindre environ 2 millions de tonnes (Mt), supplantant le record de 1,915 Mt réalisés en 2019/20 (juillet/juin). “Le fait que le Brésil réalise de nouvelles ventes est un signe que les principaux marchés de consommation reprennent leurs activités” affirme le président ajoutant que les prix à la bourse de New York sont déjà légèrement au-dessus des niveaux d’avant la pandémie, cotés à environ 65 cents la livre, est un autre bon signe. Le coton brésilien gagne en compétitivité avec la dévaluation de la monnaie brésilienne.

La production brésilienne de coton qui avait atteint un record de 13,4 millions de balles en 2019/20 devrait se contracter en 2020/21 avec une baisse des superficies ensemencées.  Avec une baisse de 10%, le département américain de l’Agriculture (USDA) table sur une production de 12,1 millions de balles.

En Chine,  la Commission nationale chinoise du développement et de la réforme (NDRC) a annoncé mardi qu’elle avait émis un quota supplémentaire de 400 000 tonnes pour les importations de coton cette année, le tout destiné aux négociants non étatiques.  La NDRC avait fixé l’année dernière un quota de 894 000 tonnes pour 2020 qui pourraient être importées à des taux tarifaires bas. Un tiers de ce montant est allé aux négociants appartenant à l’État. Le quota de coton supplémentaire intervient alors que la Chine s’efforce d’augmenter ses achats de produits agricoles américains dans le cadre d’un accord commercial de phase 1.

L’USDA estime que la production de coton en Chine s’établira à 5,8 millions de tonnes (Mt) en 2020/21, en légère baisse par rapport à 2019/20 (5,9 Mt) tandis que la consommation rebondirait à 8 Mt, contre 7,3 Mt en 2019/20, avec la reprise de la demande domestique et internationale de textile et vêtements.  Les importations grimperaient aussi à 1,96 Mt contre 1,55 Mt en 2019/20. Si les importations de coton en Chine ont reculé de 26% en 2019/20, les importations en provenance des Etats-Unis ont grimpé de 30%, observe l’USDA. Des parts de marché gagnées sur l’Australie où les exportations vers la Chine ont reculé de 13% tandis que le Brésil a maintenu une part de marché de 36%.

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme a poursuivi son trend haussier, après avoir enregistré son premier gain hebdomadaire la semaine dernière, pour clôturer hier à un sommet de plus de sept mois à 2 891 ringgits ($687,47) la tonne contre 2 741 ringgits vendredi dernier. Un marché porté par la vigueur des huiles concurrentes sur le Dalian Commodity Exchange et des préoccupations sur la production. De plus, la relance budgétaire en Chine, deuxième acheteur mondial, et la récente dépréciation du dollar américain font grimper les prix des matières premières, estime Caroline Bain, économiste en chef des matières premières chez Capital Economist dans une note.

En Malaisie, les exportations d’huile de palme pour le mois d’août ont régressé de 13,7% à 1, 443 millions de tonnes (Mt), selon SGS.

En Indonésie,  la Palm Oil Association (GAPKI)  estime que les exportations d’huile de palme, y compris les produits raffinés, devraient chuter de près de 19% à 24,92 Mt en 2020 (30,63 Mt en 2019). Le pays a maintenu à zéro la taxe sur les exportations d’huile de palme brute pour  un sixième mois consécutif en septembre. La production d’huile de palme en 2020 est estimée à 46,02 Mt, contre 47,11 Mt en 2019.

En Inde, les  importations d’huile de palme ont chuté de plus de 6% en août  par rapport à il y a un an à 800 000 tonnes, a déclaré le courtier Sunvin. Mais, elles sont attendues en hausse dans la perspective  de reconstitution des stocks en prévision des festivités de Diwali en novembre.

La Colombie, quatrième producteur mondial d’huile de palme, devrait voir sa production progresser de 10% en 2020 par rapport à 2019 pour s’établir à 1,65 million de tonnes (Mt), selon le président de la Fédération nationale des producteurs de palmiers à huile, Jens Mesa. La production du premier semestre a déjà augmenté de 8% à 953 000 tonnes. “Cela nous met sur la voie de la reprise, une fois de plus, par rapport à ce que nous avons eu l’année dernière avec une contraction de la production, et cela a compensé d’une certaine manière ce que nous avons perdu en prix”, a déclaré Jens Mesa.

En 2019, la production avait chuté de 6% avec des ventes qui se sont élevées à $1 milliard, dont la moitié issues des exportations.  Sur le 1er semestre 2020, les producteurs  ont été contraints d’abaisser les prix pour tenter de contrer une baisse de la consommation suite aux mesures de confinement prises sur 5 mois. Depuis,  affirme le président, la reprise est continue tout en soulignant que les projets de restriction des achats d’huile de palme de l’Union européenne (UE) pour des raisons environnementales pourraient avoir un impact négatif, l’Europe concentrant environ 60% des exportations d’huile de palme de la Colombie.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Thaïlande ont baissé cette semaine, mettant fin à un rallye de trois semaines alors que le baht a glissé après le départ du ministre des Finances du pays, tandis que les prix du riz au Vietnam ont augmenté en raison de la diminution de l’offre.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont glissé à $500-$513 la tonne jeudi, contre $500-$520 la semaine dernière. Le baht a été frappé par la démission soudaine mardi du ministre des Finances récemment nommé, Predee Daochai, augmentant l’incertitude dans une économie déjà sous le choc du coronavirus. “Le jour où le ministre des Finances a démissionné, le prix du riz a soudainement chuté de 0,20 baht, ce qui a eu un effet psychologique sur le commerce du riz”, a déclaré un négociant basé à Bangkok. Les approvisionnements frais ont également contribué à la baisse des prix. Toutefois un autre négociant a déclaré que le volume de la récolte de contre-saison de la Thaïlande récoltée ce mois-ci était décevant.

Au Vietnam, les prix Viet 5% se sont légèrement appréciés  à $490 la tonne contre  $480-$490  la semaine dernière en raison de la rareté de l’offre, mais les commerçants ont déclaré que la faible demande devrait empêcher une nouvelle hausse dans les semaines à venir. Il est peu probable que les approvisionnements s’accumulent avant la récolte automne-hiver commençant en novembre, a ajouté un commerçant basé à Ho Chi Minh-Ville.

Les données préliminaires du gouvernement ont montré que les exportations de riz du Vietnam au cours des huit premiers mois ont probablement baissé de 1,7% à 4,5 millions de tonnes par rapport à l’année dernière.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont restés inchangés à $384-$390 la tonne. Les prix des exportateurs devraient vraisemblablement augmenter si la roupie, qui s’est déjà appréciée de 3% au cours des deux dernières semaines, progressait encore.

Le Bangladesh fait face à des inondations, qui ont détruit une récolte de riz d’une valeur de $4,29 milliards et entraîné une nouvelle hausse des prix. “La décision d’importer du riz est en suspens. Il n’y a pas de pénurie pour le moment”, a déclaré Sarwar Mahmud, chef de la direction générale de l’alimentation.

SUCRE

Contrairement à de nombreuses autres matières premières stimulées par les achats de fonds d’investissement, le prix du sucre roux a baissé cette semaine, passant de 12,60 cents la livre (lb) vendredi dernier à 12,07 cents hier soir. Le sucre blanc a suivi la même évolution, clôturant à $ 353,60 contre $ 359,70 la tonne en fin de semaine dernière.

La demande en sucre roux est plutôt limitée en ce moment, ce qui explique ce glissement. Et, soulignent certains, si le dollar continue à se renforcer, le roux pourra encore perdre davantage de valeur.

A noter que pour le mois d’août, l’indice des prix de la FAO a relevé une hausse de 6,7% du prix du sucre en raison d’une météorologie favorable dans l’Union européenne et en Thaïlande alors que la demande chinoise à l’importation était soutenue (Lire : Des prix alimentaires en hausse pour le 3ème mois consécutif).

En Inde, la récolte de canne à sucre -qui s’annonce record- pourrait connaître des retards dus au coronavirus. En effet, les millions de migrants qui habituellement viennent récolter, risquent de prendre peur car le pays compte 3,7 millions de personnes infectées. C’est le troisième pays le plus affecté au monde. Ceci pourrait avoir des conséquences sur le marché en raison du calendrier mondial de production. En effet, traditionnellement, la filière sucrière indienne entre en pleine activité alors que celle au Brésil commence à baisser d’intensité. En outre, cette année, l’important producteur qu’est la Thaïlande, qui récolte en même temps que l’Inde, devrait connaitre sa plus faible récolte en 10 ans. Tout ceci pourrait porter main forte aux prix de l’édulcorant.

L’Inde produit environ 370 Mt de canne à sucre par an et se situe au deuxième rang mondial derrière le Brésil. Dans les champs, la mécanisation est faible, de l’ordre de 5% seulement (100% au Brésil), et la filière est très fortement tributaire de la main d’œuvre. Le pays compte 50 millions de producteurs de canne et 700 usines, selon les chiffres du gouvernement.

En Allemagne, n°2 européen du sucre derrière la France, la production de sucre raffinée devrait baisser à 4,12 Mt en 2020/21 contre 4,23 Mt cette campagne qui se termine, estime l’association de l’industrie du sucre WYZ. En effet, seuls 349 000 ha ont été plantés contre 372 000 ha l’année dernière. Ainsi, seulement 25,39 Mt de betteraves devraient être livrées aux industries de raffinage contre 26,99 Mt cette campagne. Le rendement est attendu en légère hausse, à 72,6 t/ha contre 72,5 t/ha la campagne 2019/20.

L’Organisation internationale du sucre (OIS) s’attend à un rebond de la consommation après la chute liée à l’épidémie de coronavirus. Dans son rapport trimestriel publié mardi, elle a très fortement révisé à la baisse son estimation de déficit sur l’actuelle campagne 2019/20 et anticipé un déficit de 724 000 tonnes pour la campagne 2020/21 (Lire : Retournement de tendance sur le marché mondial du sucre).

 

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