C’est au tour du Bénin et du Togo d’avoir leur Centre d’innovation verte allemand

 C’est au tour du Bénin et du Togo d’avoir leur Centre d’innovation verte allemand
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Le ministre allemand de la Coopération économique et du développement, Gerd Müller, a démarré 2016 en Afrique. Au Bénin, lundi, il a inauguré le Centre d'innovation verte à Cotonou et a promis € 20 millions en soutien à l'innovation agricole.

Au Togo, les relations bilatérales, notamment dans le secteur agricole, seront renforcées, a annoncé hier, à l’issue d’un entretien à Lomé avec le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey.

Des négociations avec le Togo devraient s’ouvrir prochainement pour la signature d’un nouveau cadre de coopération pour les 2 prochaines années. D'ores et déjà, un mémorandum a été signé concernant la formation professionnelle, la décentralisation et le développement rural.

Gerd Müller a annoncé l’ouverture d’un centre d’innovation verte au Togo pour la formation dans le secteur agricole et rural. L’Allemagne apportera également son expertise pour le développement des énergies vertes et entend aussi développer la formation professionnelle en milieu rural.

Pour ou contre les centres d'innovation verte ?

"L'Afrique peut devenir auto-suffisante. Et l'Allemagne veut aider le continent", avait déclaré, le 9 septembre dernier à Berlin, Gerd Müller, à des représentants de gouvernements africains. Il avait alors évoqué l'ouverture de 13 centres d'innovation verte décidé par son ministère le 13 mars 2015, des centres prévus au Togo, mais aussi au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Ghana, en Inde, au Kenya, au Malawi, au Mali, au Nigéria, en Tunisie et en Zambie. Les premiers ont déjà été lancés, notamment au Mali au printemps 2014, au Cameroun, en Ethiopie, avec l'appui d'entreprises comme Bayer CropScience et Claas, constructeur de matériel agricole.

Dans ces centres, et avec l'aide d'entreprises (Bayer CropScience, Claas, constructeur de matériel agricole, etc.) et d'institution de recherche allemandes, les petits producteurs devraient être formés aux techniques de culture efficaces, à l'utilisation de machines modernes et de pesticides ciblées. L'Allemagne met sur la table € 80 millions pour développer ces centres.

Une politique qui ne fait pas l'unanimité. Certains, comme Uwe Kekeritz, député vert au parlement allemand, estiment que ces centres, qui s'appuient sur un concept d'agriculture industrielle à grande échelle, ne répondent pas aux spécificités locales africaines et promeuvent un type d'exploitation agricole non durable, tant au plan environnemental que social, rapporte Euroactiv. Des centres qui, in fine, ne seraient que des moyens pour ouvrir des marchés aux entreprises allemandes.

Detlef Virchow, directeur du Centre pour la recherche de développement (ZEF) de l'université de Bonn et de la recherche liée aux centres d'innovation verte, serait plus nuancé. Il estime que les entreprises allemandes peuvent être des partenaires importants, mais qu'il faut adapter l'offre. "Il est utile de donner des machines aux petits exploitants et de leur apprendre à s'en servir. Il existe des solutions adaptables [à leur situation], des machines moins grandes et des équipements adaptés à des parcelles plus réduites", selon le responsable cité dans Euroactiv.

Le ZEF a, d'ailleurs, déjà sélectionné des techniques de gestion améliorées et de nouvelles technologies, comme le séchage solaire de fruits et légumes, qui pourraient être diffusées dans les Centres.

"Bien sûr, les centres d'innovation verte ne s'adressent pas seulement aux agriculteurs qui ont des parcelles de moins de deux hectares. Si l'on veut faire des gains de productivité sur le continent, les centres doivent être accessibles à tous les agriculteurs, même ceux qui sont déjà connectés à la chaîne d'approvisionnement", explique Detlef Virchow.

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