La Chronique Matières premières agricoles au 4 avril 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 4 avril 2019
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Les marchés financiers ont été plutôt optimistes cette semaine avec des perspectives plus favorables pour l’économie mondiale. Les créations d’emplois aux Etats-Unis ont rebondi en mars et les indices manufacturiers chinois se sont ressaisis ainsi que ceux des services. Un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis est à portée de main. Le président Le président Donald Trump a déclaré que les deux parties progressaient dans un accord qui pourrait être «très monumental». Quand au président chinois Xi Jinping, il a appelé à la conclusion rapide des négociations commerciales.

 

CACAOCAFÉCAOUTCHOUC – COTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

 

CACAO

Le cacao a grimpé cette semaine, accumulant dix séances consécutives de hausse. Il a terminé hier soir à New York à $2 425 la tonne parti de $2 280 vendredi dernier ; il a même touché un plus haut depuis de début de l’année à $ 2 429 en cours de séance. La hausse est également au rendez-vous à Londres qui a clôturé jeudi à £ 1 807 la tonne contre £ 1 728 en fin de semaine dernière. « La hausse est vue essentiellement comme une réaction technique aidée par une structure de marché qui se tend. Le Mai/Juillet traite en effet à +£60 »souligne un négociant ajoutant que « L’industrie était très présente ses derniers jours, ce qui a contribué à soutenir le marché face aux ventes d’origine ». Les arrivées de cacao de Côte d’Ivoire sont pour l’instant très bonnes. Il existe toutefois une légère inquiétude sur les conditions climatiques et sur un potentiel El Nino à venir qui pourraient impacter la fin de la campagne l’intermédiaire et le début de la prochaine principale, remarque le négociant.

En effet, les arrivées dans les ports de Côte d’Ivoire ont atteint 1,697 million de tonne (Mt) entre le 1er octobre et le 31 mars, selon les exportateurs, soit une hausse de 13% par rapport aux 1,502 Mt réalisées sur le même période en 2017/18. Alors que la campagne intermédiaire s’est ouverte le 1er avril, le gouvernement a reconduit le prix bord champ du cacao à FCFA 750 le kilo. Ce maintien du prix revenait à octroyer une subvention de l’ordre de FCFA 38 milliards (€58 millions), selon le Conseil Café Cacao (voir Prix bord champ du cacao en Côte d’Ivoire reconduit pour la campagne intermédiaire).

Au Liberia, quelque 10 000 petits producteurs de cacao devraient bénéficier du Projet d’extension des cultures arboricoles II doté de $47,6 millions (voir Les cultures arboricoles, dont le cacao, au Liberia bénéficient de $47,6 millions).

En Indonésie, la production de cacao est attendue à 596 477 tonnes en 2019, en légère hausse par rapport à celle de 2018 (593 833 tonnes) selon les estimations du ministère de l’Agriculture.

Côté entreprises, le suisse Barry Callebaut a inauguré le 29 mars 2019 sa nouvelle unité de traitement de cacao dans son usine Zone 4C de la Société Africaine de Cacao (SACO) à Abidjan en Côte d’Ivoire. La nouvelle unité de broyage, qui fait partie d’un investissement de 55 millions de francs suisses augmentera la capacité de traitement des fèves de cacao de SACO de plus de 40,0% d’ici 2022 (voir nos informations).

Le groupe italien Ferrero a annoncé lundi un accord pour racheter les activités biscuits, snack aux fruits et glaces du groupe américain Kellogg pour $1,3 milliard  (€1,16 milliard d’euros). Avec cette acquisition -la quatrième aux Etats-Unis depuis 2017 -Ferrero se renforce sa position sur le marché américain mais aussi dans le biscuit, axe de diversification de la firme italienne.

CAFÉ

L’Arabica a touché un bas de treize mois mardi à 91,25 cents la livre mais les cours se sont repris  pour clôturer jeudi à 95,30 cents la livre soit un niveau légèrement supérieur à la clôture de vendredi dernier à 94,5 cents la livre. Mais, le Brésil va commencer le mois prochain à récolter une importante récolte d’Arabica alimentant l’offre pléthorique. L’Arabica a perdu 4,1% de sa valeur en mars après avoir chuté de 9,7% en février.

En revanche le Robusta s’est affaissé terminant hier soir à $1 448 la tonne contre $ 1456 la tonne. L’Organisation internationale du café (ICO) a révisé à la hausse ses estimations sur les excédents mondiaux de café pour les campagne 2017/18 et 2018/19 (voir ci-dessous).

En Asie, les prix du café sur le marché vietnamien ont rebondi jeudi, poursuivant la reprise à Londres après avoir atteint leur plus bas niveau en trois ans plus tôt cette semaine. Mais, les prix bas découragent les agriculteurs de vendre leurs fèves, ce qui ralentie les exportations. Elles ont chuté de 24% en mars par rapport à l’année précédente à 160 000 tonnes pour une valeur de $278 millions. Sur le premier trimestre, elles sont reculées de 15,3% à 477 000 tonnes avec des recettes en baisse de 23,8% à $830 millions.

En Indonésie, les primes ont augmenté cette semaine pour compenser la chute récente des prix de référence à Londres. Mais le volume des transactions est faible car les approvisionnements provenant d’une mini-récolte en cours dans certaines zones du sud de Sumatra restent limités. Le commerce devrait reprendre avec la récolte principale de Robusta démarrant en juin. Les exportations indonésiennes de Robusta de Sumatra ont totalisé 6 563 tonnes en mars, en hausse de 53% par rapport à l’année précédente mais en baisse de 19% par rapport à février. La production de café en Indonésie est attendue à 729 074 tonnes en 2019, en légère hausse par rapport à celle de 2018 (722 461 tonnes) selon les estimations du ministère de l’Agriculture.

En mars 2019, l’indicateur composite de l’International Coffee Organization (ICO) a chuté de 3,1% pour s’établir à $97,50 cents la livre, ce qui représente la moyenne mensuelle la plus basse depuis octobre 2006. Les prix de tous les indicateurs de groupe ont diminué en mars 2019, les produits naturels brésiliens enregistrant une baisse de 4,2% à $ 95,81 cents la livre, indique l’ICO dans son rapport mensuel. Les expéditions au cours des cinq premiers mois de l’année caféière 2018/19 ont augmenté de 6,2% à 52,27 millions de sacs, reflétant ainsi l’offre abondante de café sur le marché international. Les expéditions de Naturels brésiliens ont augmenté de 20,4%, à 18,65 millions de sacs, tandis que les doux de Colombie ont augmenté de 7,7% à 6,63 millions de sacs. La production mondiale pour l’année caféière 2018/19 est estimée à 168,05 millions de sacs, tandis que la consommation est estimée à 164,99 millions de sacs, générant un excédent de 3,06 millions de sacs. Cela fait suite à un excédent de 4,16 millions de sacs pour l’année caféière 2017/18.

En Inde, Le Coffee Board en Inde a lancé le projet pilote de la première plate-forme basée sur la blockchain pour le négoce du café avec l’objectif d’introduire de la transparence dans le commerce du café et d’accroître les revenus des producteurs en supprimant une multitude d’intermédiaires (voir En Inde, le Coffee Board lance une plate-forme blockchain pour le café). 

En Colombie, la production d’Arabica lavé a chuté de 11,9% en mars par rapport à l’année précédente pour atteindre 914 000 sacs de 60 kilos, soit son plus bas niveau depuis avril 2018. Toutefois, les exportations ont progressé de 10,4% à 1,14 million de sacs. La Colombie a produit 13,6 millions de sacs d’Arabica lavé en 2018, en baisse de 4,5% par rapport à la production de 2017.

Le Costa Rica a exporté a exporté 151 154 sacs de 60 kilos en mars, en hausse de 0,30% en mars par rapport au même mois de l’année dernière, selon l’ICAFE. Sur les six premiers mois de 2018/19, les exportations totalisent 423 133 sacs en baisse de 7,3% par rapport à la même période en 2017/18.

CAOUTCHOUC

Rebond sur le marché du caoutchouc cette semaine qui a bénéficié des progrès dans les négociations entre les Etats-Unis et la Chine, de l’amélioration des perspectives économiques en Chine et de la hausse des cours du pétrole. Ainsi, partis de 182,2 yens le kilo vendredi soir sur le Tocom de la semaine dernière, les cours ont progressé pour atteindre 186,3 yens ($1,67) à la clôture jeudi. Même tendance en Chine avec une clôture jeudi à 11 795 yuans ($1 756) la tonne contre 11 245 yuans vendredi dernier.

Depuis le début de la semaine, les statistiques économiques publiées par la Chine, premier consommateur mondial de caoutchouc, sont encourageantes. Lundi, l’indice des directeurs d’achat a signalé une expansion inattendue du secteur manufacturier en mars tandis que l’indice sur les services, est ressorti au plus haut depuis 14 mois. Si les cours du pétrole se sont un peu affaissés ces deux derniers jours, ils flirtent avec les $70 le baril, au plus haut depuis 5 mois.

Toutefois, le niveau élevé des stocks ne devrait pas permettre au marché de monter.

La production mondiale de caoutchouc naturel a chuté de 10,1% pour atteindre 1,080 million de tonnes (Mt) en janvier 2019 indique l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC). Une chute surement imputable à la récente tempête tropicale signalée dans la partie la principale province productrice caoutchouc dans le sud de la Thaïlande. En revanche, la demande mondiale en caoutchouc a progressé de 1,3% à 1,151 Mt.

COTON

Le marché du coton est quasiment inchangé sur la période sous revue les cours clôturant jeudi à 77,32 cents la livre contre 77,61 cents vendredi dernier. Toutefois, les cours se sont redressés jeudi après avoir essuyé trois séances consécutives de baisse. Le marché est soutenu par des ventes américaines solides à l’exportation, l’issue qui semble favorable des négociations américano-chinoises et les prévisions, inattendues, de semis aux Etats-Unis qui à 13,8 millions d’acres ont été en deçà des attentes (14,5 à 14,7 millions d’acres).

En Inde, la production de coton est estimée à 29,3 millions de balles (480 livres) sur 12,45 millions d’hectares en 2019/20 selon le département américain de l’Agriculture (USDA), qui estime que les rendements devraient rebondir dans la plupart des Etats après une mousson irrégulière l’année dernière. La consommation devrait être soutenue à 25,3 millions de balles avec une hausse attendue de la demande en fil, le gouvernement soutenant les exportations textiles. Au niveau du commerce, l’USDA s’attend à ce que l’Inde exporte davantage de coton en 2019/20, un montant estimé à 5,2 millions de balles. Quant aux importations, elles resteront soutenues à 1,5 million de balles.

En Thaïlande, en raison des prix élevés du coton et de l’incertitude économique, les importations de coton devraient croître à un rythme lent en 2018/19 et 2019/20, estime l’USDA. Pour 2019/20, elles s’élèveraient à 1,190 million de balles, en hausse de 2% par rapport à 2018/19 (1,170 millions de balles), dont environ la moitié proviendrait des Etats-Unis.

En Grèce, la production de coton grimperait de 16,2% en 2018/19 pour s’établir à 1,41 million de balles selon l’USDA.

HUILE DE PALME

Après avoir perdu près de 3% la semaine dernière, les cours de l’huile de palme ont rebondi affichant quatre séances de hausse pour clôturer jeudi à 2 204 ringgits ($540,06) la tonne contre 2 106 ringgits la tonne vendredi dernier. Un marché soutenu par les attentes d’une meilleure demande à l’exportation et d’une réduction des stocks ainsi que par la vigueur du soja. “Le marché est à la hausse grâce à la vigueur des marchés extérieurs et beaucoup achètent dans l’espoir d’un repli des stocks”, a déclaré un trader basé à Kuala Lumpur. Ajoutant “Nous nous attendons à une réduction des stocks à environ 2,85 à 2,9 millions de tonnes (Mt) sur la base de la production … et les exportations sont à la hausse.”

Les stocks d’huile de palme de Malaisie ont atteint leur plus haut niveau en près de deux décennies en décembre et ont augmenté de manière inattendue de 1,3% en février, pour atteindre 3,05 Mt. Le Malaysian Palm Oil Board doit publier le 10 avril les statistiques du mois de mars.

En Malaisie, les exportations d’huile de palme ont progressé d’environ 22% au mois de mars par rapport à février selon Intertek Testing Services et AmSpec Agri Malaysia et de 28,1% pour SGS.

En Indonésie, les exportations d’huile de palme et de palmiste en février ont grimpé de 16,7% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 2,77 millions de tonnes (Mt), a annoncé mardi l’Association indonésienne de l’huile de palme (GAPKI). Cependant, sur une base mensuelle, les livraisons ont chuté de près de 11% en février, ce qui, selon l’association, est dû à une diminution du nombre de jours ouvrables au cours du mois. Fin février, les stocks nationaux d’huile de palme s’établissaient à 2,5 Mt, contre 3 Mt en janvier, a-t-elle ajouté.

En Inde, l’Association des extracteurs de solvants du Solvent (SEA) s’inquiète d’une forte augmentation des importations d’oléine de palme raffinées, blanchies et désodorisées en provenance de Malaisie suite à  la réduction du différentiel de droits entre l’huile de palme brute et raffinée. Les importations d’oléine de palme ont atteint 300 000 tonnes en mars, ce qui a touché les raffineurs nationaux et les prix des graines de moutarde, a annoncé mercredi la SEA. Les importations indiennes d’oléine de palme se sont élevées à 241 101 tonnes en février et 167 429 tonnes en janvier.

RIZ

Les prix à l’exportation en Thaïlande sont en baisse, la demande étant affectée par le renforcement de la monnaie locale tandis qu’ils sont stables en Inde et au Vietnam.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% reculent à $395-$396 la tonne contre $400- $404 la semaine dernière. La demande est lente depuis le début de l’année en raison du renforcement du baht par rapport à la devise américaine. “Il existe des intérêts sur des marchés comme les Philippines et l’Irak, mais les prix thaïlandais ne sont pas aussi compétitifs que l’Inde et le Vietnam“, a déclaré un négociant.

Si les prix à l’exportation ont baissé cette semaine, les négociants craignent que l’approvisionnement ne soit perturbé par une grave sécheresse cette année. “Les prix intérieurs ont été plus élevés en raison de l’insuffisance de l’offre et les rizeries ne sont pas disposées à vendre en raison des inquiétudes relatives à la perspective d’une grave sécheresse cette année qui pourrait nuire à l’offre future“, a déclaré un négociant basé à Bangkok.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% étaient inchangés cette semaine à $360 ​​ la tonne. “Nous observons des commandes stables des Philippines, en particulier maintenant que les acheteurs du pays peuvent acheter autant qu’ils le souhaitent au lieu d’être soumis à un quota gouvernemental comme avant“, a déclaré un commerçant basé à Ho Chi Minh-Ville.

Les exportations de riz du Vietnam au premier trimestre ont chuté de 11,5% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 1,31 million de tonnes générant des recettes de $567 millions en recul de 23,6%. En mars, elles ont totalisé 600 000 tonnes pour un montant de $256 millions.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont aussi inchangés cette semaine à $390-$393 la tonne. La demande est stagnante et le renforcement de la roupie altère la compétitivité du riz indien. En outre, la subvention de 5% accordée par le gouvernement pour les exportations de riz non basmati pour une durée de quatre mois a pris fin le 25 mars. “En raison de mesures incitatives à l’exportation, les négociants ont annoncé des prix plus bas ces derniers mois. Mais ils doivent maintenant augmenter les prix, car aucune subvention n’est disponible“, a déclaré un exportateur basé à Raipur dans l’Etat de Chattisgarh.

Le Bangladesh achètera 1,25 million de tonnes de riz aux agriculteurs locaux lors de la prochaine récolte, a annoncé le ministre de l’Alimentation.

SUCRE

Le sucre a repris un peu de couleur cette semaine porté par l’appréciation de la monnaie brésilienne et la hausse des cours du pétrole Le sucre roux a terminé hier à 12,71 cents la livre contre 12,53 cents vendredi dernier. Le sucre blanc lui a emboité le pas passant de $324,8 la tonne à $330 à la clôture jeudi.

Au Brésil, les exportations de sucre du Brésil en mars ont été les plus faibles du mois depuis 2012, en partie à cause de la production accrue d’éthanol. En 2019/20, les producteurs de canne à sucre du centre-sud du Brésil consacreraient 36% de la récolte à la production de sucre selon Arceher consulting.

Les exportations de sucre de l’Union européenne (UE) se sont établies jusqu’à présent à 953 000 tonnes en 2018/19, contre environ 1,87 million de tonnes l’année précédente, a déclaré ING.

L’entreprise Tereos prévoit que la production de sucre dans l’UE augmentera légèrement en 2019/20 pour atteindre 17,3 millions de tonnes par rapport aux 17,1 Mt de la saison précédente selon une déclaration du vice-président exécutif de la société.

Le Guatemala a demandé l’ouverture de consultations avec l’Inde dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet des mesures de soutien interne et des subventions à l’exportation alléguées accordées par l’Inde aux producteurs de canne à sucre et de sucre. La demande a été distribuée aux Membres de l’OMC le 25 mars.

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