Chronique Énergies renouvelables & Agriculture au 4 mai 2021

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture au 4 mai 2021
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Un pays différent est mis en valeur chaque semaine et -après avoir observé la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Bénin- intéressons-nous au Ghana. Un pays que nous avons déjà croisé la semaine dernière dans le cadre de l’action d’Unilever qui souhaite investir dans la production et l’exportation d’huile de palme (Lire : Chronique Énergies renouvelables & Agriculture au 28 avril 2021). Mais qu’en est-il réellement des projets du pays en faveur des énergies renouvelables ? Ce sera l’occasion de revenir sur la vision de l’Etat ghanéen.

Mais avant toute chose, revenons sur une information qui fera plaisir à tout le monde. La Société financière internationale (SFI) vient d’approuver un prêt de $ 20 millions à la société nigériane Daybreak Power Solutions, fournisseur d’électricité solaire hors réseau et filiale de Daystar Power Group, dans le cadre du Programme d’énergie renouvelable pour l’Afrique de la SFI. Cet apport devrait permettre l’expansion des opérations de Daybreak au Nigeria et au Ghana et de pénétrer de nouveaux marchés en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo. La société espère lever $ 100 millions ces trois prochaines années et installer 140 MW d’ici 2024 dans la région (TogoFirst).

BURKINA FASO –  CÔTE D’IVOIRE  – GHANA – SIERRA LEONE

BURKINA FASO

Le Burkina Faso est – cette semaine encore – touché par de nombreuses coupures d’électricités… Mais l’avenir s’annonce plus doux au pays des Hommes intègres. Le Millenium Challenge Corporation, une agence gouvernementale américaine indépendante qui travaille à réduire la pauvreté dans le monde grâce à la croissance économique, devrait débuter ses travaux en août 2022. Le MCC planifie avec les gouvernements les manières de stimuler la croissance et aider les populations à sortir de la pauvreté en se focalisant sur les secteurs de l’électricité, l’eau potable, les droits fonciers et les routes.

En ce qui concerne le Burkina Faso le MCC s’intéresse au secteur énergétique et ambitionne de baisser son coût, d’augmenter sa qualité et son accès. Il s’agit donc de développer l’énergie solaire, moins cher que l’énergie thermique. Le MCC souhaite améliorer le réseau de transport d’énergie de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, ce qui permettrait d’améliorer l’accès à l’électricité pour 4,3 millions de personnes (Lefaso.net).

L’investissement du MCC confirme une tendance et la multiplication des investissements pour la création d’un marché régional de l’électricité dont le Burkina Faso apparait comme une pierre angulaire.

Par ailleurs, le pays compte près de 18 512 personnes déplacées en interne. Face à cette problématique, le ministre de la Jeunesse, de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi, Salifo Tiemtoré, a lancé jeudi dernier un projet de formation en faveur de ces personnes déplacées afin de leur permettre d’acquérir des connaissances et mener des activités génératrices de revenus dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, du BTP, de l’artisanat et de l’énergie solaire.

COTE D’IVOIRE

En Côte d’Ivoire, les regards se tournent vers le biogaz.Bouaké Fofana,  le nouveau ministre de l’Assainissement et de la salubrité était en visite cette semaine au Centre de valorisation et d’enfouissement technique (CVET) qui s’étend sur 100 hectares de superficie et dont l’enfouissement des déchets produit du biogaz et de l’électricité. Le ministre a profité de cette occasion pour demander aux populations de trier leurs déchets pour faciliter le travail du service public.

Par ailleurs, le Conseil régional de la Nawa soutient un projet de valorisation de la cabosse de cacao à l’usine située à l’entrée de la ville de Soubré. Les coques vides d’une centaine de producteurs de cacao sont transformées pour devenir du savon noir bio, du bio charbon de bois pour la consommation locale, des bio fertilisants, de l’engrais liquide, du compost pour les plantations, et du biogaz. Une initiative qui permet aux cacaoculteur d’augmenter leurs revenus. (Lire également : Avec les Américains, la Côte d’Ivoire produira de l’électricité avec des cabosses de cacao)

GHANA

Quels sont les projets de développement des énergies renouvelables du Ghana d’ici 2030 ? Vaste programme. Le journaliste d’affaires Kwabena Adu Koranteng appelle cette semaine le gouvernement à mettre en œuvre un climat favorable à l’investissement du secteur privé dans le secteur des énergies renouvelables au Ghana. Il propose au gouvernement de créer une usine de fabrication et d’assemblage d’appareils solaires, éoliens, biomasse, etc. Il demande également une réduction des droits d’importations, de la TVA et l’exonération de taxes sur les équipements importés qui ne peuvent être créés sur place. Ainsi, il réclame une législation sur les énergies renouvelables qui existent déjà dans de nombreux pays ouest-africains.

L’occasion de revenir sur le Plan directeur des énergies renouvelables du Ghana (2019-2030). Il s’agit d’un plan d’investissement de $5,6 milliards sur 12 ans -dont 80 % des investissements proviennent du secteur privé- cela conduit à un investissement de $460 millions par an. La mise en œuvre du Plan conduirait à l’installation de 1363,63 MW  en 2030 et 220 000 emplois créés. Plus précisément, il s’agit d’installer d’ici 2030 : 741,3 MW d’électricité solaire, 327 MW d’énergie éolienne et 122 MW d’énergie biomasse notamment (sans compter l’énergie hydraulique et les mini-grid hybrid).

Parmi les centrales solaires déjà réalisées dans le pays, on compte celles de Navrongo (2,5 MW), Gomoa Onyaadze (20 MW), Kaleo (13 MW), Lawra (4MW). Récemment, le pays inaugurait la centrale flottante de 5 MW construite sur le réservoir du barrage hydroélectrique de Bui, dans la région de Bono, ainsi que les premiers 22,25 MW du parc solaire photovoltaïque de Bui qui produira à terme 250 MW. Ainsi, Bui Power Authority souhaite construire 650 MW d’électricité : 400 MW via le barrage hydraulique et 250 MW à partir de la centrale solaire. Il n’est pas rare au Ghana de construire des centrales solaires près des barrages hydrauliques. En effet, en période de sécheresse, la centrale solaire vient compléter la production énergétique du barrage qui baisse à mesure que le débit du fleuve décroit. Ingénieux.

Quels sont les futurs projets ? Six sites devraient accueillir des projets solaires dans le pays, parmi lesquels, Bawku, Yendi, Zebila et Tumu.

Par ailleurs, l’Allemagne a accordé la semaine dernière une subvention au Ghana de $20 millions pour « le développement de projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique pour l’industrie, les bâtiments publics et les ménages », souligne Christoph Retzlaff, l’ambassadeur d’Allemagne au Ghana.

SIERRA LEONE

En Sierra Leone, le fournisseur d’énergie solaire PowerGen Renewable Energy installe des mini-grids solaires dans quatre villages du pays (Baoma Koya, Sumbuya, Gorahun et Gegbwema) dans le cadre d’un partenariat avec Infraco Africa, une société financière du Private Infrastucture Développement Group. Ensemble, ces installations solaires produisent une puissance totale de 150 kW en faveur des établissements de santé et des écoles. Au cours de l’année, des mini-grids solaires seront installés dans 16 autres localités du pays. Rappelons qu’en 2019, InfraCo Africa s’est engagé à verser $ 6,9 millions pour le développement de mini-réseau solaires en Sierra Leone (Afrik 21).

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