La Chine est à la page sur l’écran radar agricole africain

 La Chine est à la page sur l’écran radar agricole africain
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La coopération sino-africaine a, visiblement, de beaux jours devant elle. Tout d’abord, 10 000 personnes venus de 53 pays africains se sont retrouvées à Changsha, capitale de la province de Hunan, du 27 au 29 juin, pour la première exposition économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique. L’occasion pour l’équipementier chinois Zoomlion et son directeur adjoint de l’unité agroalimentaire, Jimmy Pan, de présenter un plan global pour stimuler la coopération agricole Chine-Afrique autour de la mécanisation agricole.

Zoomlion déclare vouloir adapter ses machines agricoles aux besoins locaux des pays africains, fournir des services de conseils et de soutien technique pour la mécanisation agricole et apporter des solutions technologiques aux entreprises locales. Tout ceci avec à la clef un moyen de financement sur l’ensemble du processus de mécanisation, selon PR Newswire. Zoomlion entend mettre en place en Afrique des projets pilotes de démonstration de plantation à haut rendement et de haute qualité, est-il souligné. La construction de 10 bases de fabrication d’équipement à l’étranger aurait démarré, certaines parties de la production devant être localisées dans les pays africains.

Lors de l’exposition, Zoomlion a signé un protocole d’accord avec Tractors & Engineering, première société de commerce d’équipement agricole en Egypte. L’entreprise a fait son entrée sur le marché africain en 2011 et la société connait depuis un succès progressif grâce à ses machines adaptées aux besoins locaux au Kenya, Tunisie, Nigeria, Egypte, Afrique de Sud, Ethiopie, etc.

La force de la Chine du haut de la FAO

On ne peut s’empêcher, à cette occasion, de penser à l’élection le 23 juin du vice-ministre chinois de l’Agriculture Qu Dongyu à la direction de la FAO (lire Le Chinois Qu Dongyu à la tête de la FAO). Rappelons que ce dernier a eu pour conseiller l’économiste américain Jeffrey Sachs, de l’Université Columbia, spécialiste de la lutte contre la pauvreté. Un candidat qui a été élu au premeir tour avec 108 voix, contre 71 pour la Française Catherine Geslain-Lanéenne, et 12 voix pour le Géorgien David Kirvalidze.

Il faut dire que la performance agricole chinoise en Chine n’est plus à démontrer. Selon le dernier rapport de l’OCDE sur l’agriculture mondiale, la croissance de la production agricole en Chine s’est établie en moyenne à 3,1% de 2006 à 2015, soit «environ un tiers au-dessus de la moyenne mondiale» notamment grâce aux regroupements massifs d’exploitations agricoles et d’une mécanisation accrue de la production, confirme l’OCDE dans son dernier rapport sur l’agriculture mondiale. Et sa productivité agricole s’est élevée à 3,4% par an, soit plus du double de la moyenne mondiale.

La Chine a donc pensé pouvoir s’imposer dans l’Afrique agricole, profitant ainsi de larges superficies inexploitées et réexporter chez elle les récoltes de céréales de base. Mais elle a dû réviser sa copie.

Le changement de cap agricole de la Chine en Afrique

En janvier, Guo Pei, économiste et rédacteur en chef de la China Agricultural Economic Review, a expliqué à l’AFP lors de la présentation du projet Routes de la soie à Paris, que si à partir de 2006,  la Chine a «encouragé» ses sociétés à investir dans l’agriculture en Afrique, notamment dans le riz et le maïs, cela a créé des problèmes car l’Afrique n’étant pas autosuffisante, ces sociétés ont eu des difficultés à exporter les récoltes.

Les entreprises agroalimentaires chinoises se sont alors tournées vers des cultures à plus haute valeur ajoutée comme le manioc, le sésame ou les fruits. «Cela, on le leur laisse exporter» car ils ont créé des usines de transformation qui emploient des salariés locaux, explique Guo Pei. Notons qu’en 2018, les importations chinoise en prévenance d’Afrique ont augmenter de 32 % dont 22 % de produits agricoles.

En outre, «pour améliorer la qualité des semences, la Chine est à la recherche de partenariats avec des instituts agricoles locaux. En Tanzanie, l’université de Pékin a déjà établi un centre de recherche conjoint».

Mais tout n’est pas rose dans l’essor agricole chinois. Toujours selon l’OCDE, l’agriculture est le secteur qui utilise le plus d’eau en Chine avec 62% de la consommation totale, contre 42% en moyenne dans le reste de l’OCDE. L’indicateur de stress hydrique y est deux fois supérieur à celui de la moyenne des pays OCDE.

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