Les accords de pêche, tremplin pour un développement durable du secteur de la Pêche en Côte d’ivoire

 Les accords de pêche, tremplin pour un développement durable du secteur de la Pêche en Côte d’ivoire
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60 ans de coopération agricole entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire

Accéder aux ressources halieutiques de la zone économique exclusive pour les navires européens en échange d’une contribution financière est souvent la composante la plus visible des accords de pêche. Mais, ils vont bien au-delà.  Pour la Côte d’Ivoire,  ils ont contribué à bâtir une industrie de transformation du thon qui emploie plusieurs milliers de personnes localement et a généré plus de € 100 millions de recettes d’exportation en 2020.

Le premier accord de pêche entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire a été signé en 1990[1] avec des possibilités de pêche pour des chalutiers congélateurs pêchant les crustacés d’eau profonde, céphalopodes et poissons démersaux (avec une limite de capacité mensuelle de 6 300 tonneaux de jauge brute), 35 palangriers de surface et thoniers canneurs et 54 thoniers senneurs. D’un accord principalement commercial, on est passé, comme avec les autres pays tiers, à des accords de partenariat dans le domaine de la pêche puis à des accords de partenariat pour une pêche durable (APPD), renforçant l’accent sur les notions qui se sont imposées au fil des années, comme la coopération, la durabilité, la gouvernance des océans, la lutte contre la pêche illégale et dernièrement le respect des droits de l’homme. Les accords se veulent aussi plus équilibrés et plus transparents, en adéquation avec la politique nationale de la pêche et le plan d’action « croissance bleue ». 

Le dernier accord thonier signé avec la Côte d’Ivoire, couvrant la période 2018-24, porte sur des possibilités de pêche pour 36 navires européens avec une contribution financière de 682 000 euros par an pour un tonnage de référence de 5 500 tonnes par an et un appui au développement de la politique sectorielle de la pêche de la Côte d’Ivoire.

Des accords qui ont contribué à faire d’Abidjan l’un des importants ports de débarquement et lieux de transformation en Afrique de l’Ouest.

Création de valeur ajoutée

L’industrie des produits de la mer joue un rôle important dans l’économie ivoirienne et les APPD successifs avec l’Union européenne y ont largement contribué en soutenant une industrie de transformation du thon. Contrairement à la plupart des autres APPD conclus par l’Europe avec des pays tiers, la majorité des captures de thon, essentiellement les espèces albacore et listao, réalisées par les navires européens dans les eaux ivoiriennes sont débarquées au port d’Abidjan pour être transformées et mis en conserves. Les captures non destinées aux usines sont vendues sur le marché local et régional. En 2020, les prises de thon dans la zone économique exclusive ivoirienne se sont élevées à 2 760 tonnes. Elles sont montées jusqu’à 4 100 tonnes en 2018 sans jamais dépasser le tonnage de référence.

Mais, le port d’Abidjan, par son attractivité, réceptionne aussi les captures des thoniers senneurs européens en Afrique de l’Ouest où sont aussi conclus des APPD. Les captures des navires de l’UE dans l’Atlantique au large des côtes africaines sont en moyenne de 110 000 t[2]. La majorité de ces captures sont débarquées au port d’Abidjan pour être transformées sous forme de conserves de thon et, dans une moindre proportion, sous forme de longe de thons, bien devant les ports au Ghana et au Sénégal qui reçoivent moins de 15 % des débarquements de l’UE.

Les conserveries génèrent aussi des devises, la Côte d’Ivoire étant le septième exportateur mondial et surtout le troisième exportateur africain de thon en conserves vers l’Europe, après l’Ile Maurice et les Seychelles. L’Europe est de loin le premier marché pour la Côte d’Ivoire représentant 91% de sa production totale de thon transformé. Un marché européen dont l’accès est libre de droits de douanes grâce à l’Accord de partenariat Économique intérimaire (APEi). En 2020, ce sont plus de 23 000 tonnes de thon qui ont été exportées vers l’UE pour une valeur de €100 millions. Des volumes qui sont toutefois sur une tendance baissière sur les dix dernières années.

Le développement durable du secteur halieutique est la colonne vertébrale de l’appui sectoriel de l’APPD avec en priorité la surveillance des pêches et la lutte contre la pêche illégale, qui demeure un fléau pour l’Afrique de l’Ouest. Dans le cadre de l’APPD, l’UE a financé le Centre de surveillance des pêches à Abidjan offrant grâce aux technologies satellites une surveillance 24 heures sur 24 et sept jours sur sept des eaux sous juridictions nationales. Les partenaires visent également à identifier comment contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de travail de certains acteurs du secteur artisanal, notamment les femmes.

 

La pêche dans l’économie ivoirienne

  • 3,2% du PIB agricole en 2021
  • €100 millions de recettes à l’exportation
  • la pêche artisanale représente environ 75% des captures, la pêche industrielle environ 20% et l’aquaculture environ 5%.

 

 

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