Le rôle incontestable de l’agriculture dans les 4,1% de croissance de l’Afrique, selon la BAD

 Le rôle incontestable de l’agriculture dans les 4,1% de croissance de l’Afrique, selon la BAD
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Finalement -et grâce aux matières premières entre autres, la croissance en Afrique aurait été de 4,1% en 2018 et non de 3,5% comme souligné dans le rapport sur Les perspectives économiques de l’Afrique (lire nos informations Six des 10 pays africains à plus forte croissance sont en Afrique de l’Ouest). C’est ce qu’a précisé hier le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwuni A. Adesina, en dressant le bilan et les perspectives de l’institution devant un parterre de diplomates invités au siège de l’institution à Abidjan. Cette croissance serait de 4 % cette année et de 4,1 % en 2020, ce qui  tranche avec les 3,5% de 2017 et, a fortiori, les 2,1% en 2016.

Quarante pourcent des pays africains devraient enregistrer une croissance d’au moins 5 % cette année, à la faveur de la reprise des cours des produits de base et de la stimulation de la croissance intérieure par la demande nationale et les investissements dans l’infrastructure”, a déclaré le patron de l’institution.

Des perspectives plutôt favorables qui se fondent sur de réelles opportunités économiques en Afrique qui suscitent “beaucoup d’intérêt“. Des opportunités qui découleront de la création de la de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) sur laquelle la BAD a investi plus de deux milliards de dollars. Tranchant avec d’autres stratégies suivies à travers le monde, Akinwuni A. Adesina a déclaré : “Nous devrions faire tomber tous les murs à travers le continent. La libre circulation des personnes, en particulier celle de la main-d’œuvre, est vitale pour la promotion des investissements“.

La montée en puissance des investissements intra-africains sont aussi un facteur encourageant, avec $ 12 milliards enregistrés en 2018 contre seulement $ 2 milliards en 2010. Il a précisé que les investissements directs étrangers (IDE) en faveur des pays bénéficiaires du Pacte du G20 avec l’Afrique  ont bondi de 36 %, alors que ceux vers les autres pays du continent ont chuté de 42 %.

Les infrastructures sont un autre facteur clef souligné par le président -des infrastructures indispensables au développement agricole. Là aussi, les progrès ont été majeurs en Afrique de l’Ouest avec notamment l’inauguration en janvier du pont sénégambien, les nouveaux terminaux aéroportuaires internationaux au Ghana et au Sénégal, ou encore le lancement du projet de corridor Lagos-Abidjan pour lequel la BAD a octroyé $ 16 millions pour la préparation d’études de faisabilité.

“Dernier point crucial pour le développement de l’Afrique, nous devons transformer radicalement notre agriculture“, a insisté Akinwuni A. Adesina. Il s’agit d’accroître les rendements en diffusant des technologies agricoles, notamment dans le cadre de l’initiative “Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique” (TAAT), mais aussi de lutter contre les conséquences du réchauffement climatique ou encore contre certains fléaux, comme la chenille légionnaire d’automne.

Un financement record de la BAD en Côte d’Ivoire

Portant un hommage appuyé à la Côte d’Ivoire pour son soutien depuis le retour du siège social de la banque à Abidjan en 2014, Akinwumi Adesina a précisé que les investissement de l’institution dans ce pays ont été multipliés par près de 3 entre 2015 et 2018, passant de $ 628 millions à $ 1,8 milliard, soit “ la hausse la plus forte jamais enregistrée dans l’histoire de la Banque“.

A septembre dernier, l’agriculture se situait au troisième rang des financements sectoriels de la Bad en Côte d’Ivoire[1], avec des actions particulières dans la lutte contre la grippe aviaire, les jeunes, la constitution de pôles agro-industriels, la problématique foncière et l’agro-foresterie.

Hier, à Abidjan, le patron de la BAD a particulièrement souligné l’appui de son institution”à la Côte d’Ivoire et au Ghana en faveur de la filière cacao, dans le cadre de l’effort régional visant à apporter de la valeur ajoutée à la production cacaoyère et à accroître la part du continent dans la valeur ajoutée totale de la filière cacao sur le marché mondial. Cet appui a consisté, entre autres, en un prêt syndiqué de $ 600 millions au Cocobod du Ghana, et en deux enveloppes de $ 7 millions chacune au Ghana et à la Côte d’Ivoire pour soutenir les réformes institutionnelles et la gouvernance dans la commercialisation du cacao“, a-t-il précisé.

Pour le président Adesina, “l’Afrique ne se développera pas grâce à l’aide mais plutôt par les investissements“. Et, dans ce cadre, “Nous devons transformer radicalement notre agriculture. Nous devons aider l’Afrique à devenir autosuffisante sur le plan alimentaire”.

 

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