L’année électorale semble profiter aux producteurs de noix de cajou en Côte d’Ivoire

 L’année électorale semble profiter aux producteurs de noix de cajou en Côte d’Ivoire
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La campagne 2020 de commercialisation des noix de cajou en Côte d’Ivoire ouvre aujourd’hui, a-t-il été décidé hier en Conseil des ministres. Le prix minimum obligatoire d’achat bord champ est augmenté de 25 francs le kilo, le portant à FCFA 400 pour la campagne 2020.

Parallèlement, le gouvernement resserre le contrôle aux frontières afin d’éviter “la fuite des noix de cajou par les frontières terrestres“. A cette fin, le Conseil du Coton et de l’Anacarde est autorisé “à prendre des mesures de lutte contre les exportations frauduleuses, allant jusqu’à la saisie et à la vente immédiate des produits saisis” et le ministère de la Justice doit mettre en œuvre “des procédures d’urgence” pour sanctionner “la commercialisation et l’exportation illicites“.

Un prix mondial en baisse de 34%

En 2019, sur la base d’un prix CAF de référence de $ 1 300 la tonne (t), le prix minimum bord champ avait été fixé à FCFA 375, ce qui constituait une forte baisse, de l’ordre de FCFA 125 le kilo par rapport à 2018. Un niveau de prix qui aurait du être encore plus faible si le droit unique de sortie (DUS) n’avait pas été alors réduit de 10 à 7%, a souligné le porte-parole hier.

En toute logique -et, de toute vraisemblance, si on n’était pas en année électorale- le prix au producteur aurait du lourdement baisser cette année puisque le prix CAF de référence a chuté de 34% entre 2018 et 2019, si on se réfère aux prix de la noix brute à l’export publiés par la BCEAO : en moyenne, il est passé de $ 1 632,4 en 2018 à $ 1 066,2 l’année dernière.

Les volumes sont également en baisse, avec 574 000 t de noix brutes exportées de Côte d’Ivoire en 2019 contre 642 000 t l’année précédente, a encore précisé hier le porte-parole du gouvernement ivoirien, rapporte APA. Il y a eu en outre “48 000 tonnes achetées par les GIE (groupement d’intérêt économique)“, a-t-il relevé, avant d’ajouter que “40 000 tonnes ont été subventionnées à hauteur de FCFA 5 milliards environ“, rapporte l’APA.

Pour la campagne 2020 la Côte d’Ivoire estime produire 800 000 t contre une production mondiale attendue de près de 3,8 millions de tonnes.

Construire des usines ne suffit pas toujours

Quant aux volumes transformés, le pays a connu “une légère baisse“. Mais l’avenir serait prometteur, a-t-il été indiqué, puisque neuf unités d’une capacité de 74 000 t ont été construites en 2019.

Mais construire des usines ne suffit pas toujours, comme l’a souligné Bernard Agbo, sector organisation manager de la Competitive Cashew Initiative (ComCashew), et invité par CommodAfrica au séminaire de sensibilisation des étudiants journalistes aux questions agricoles la semaine dernière à l’ISTC à Abidjan. D’une part, “Les usines ont du mal à avoir de la matière première à temps”. D’autre part, “Les usines arrivent d’Asie, d’Inde et du Vietnam, mais souvent, après deux ou trois ans, il y a des problèmes de maintenance et on n’arrive pas à avoir le suivi.

Pour remédier à cela, la Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’Initiative ComCashew pilotée par la coopération allemande (GIZ), est en train de créer un centre régional à Yamoussoukro pour former des techniciens pouvant entretenir et réparer les machines.  

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