Israël et le Maroc au menu du 51ème sommet des chefs d’État de la CEDEAO

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Agenda diplomatique chargé pour le 51ème sommet des chefs d’État de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest  (Cedeao) qui s’est déroulé le 4 juin à Monrovia au Liberia. Si le roi du Maroc Mohammed VI a annulé à la dernière minute sa participation au sommet – en raison de la présence du Premier ministre israélien qui créé « un contexte de tension et de controverse » selon Rabat – sa demande d’adhésion à l’organisation régionale a été acceptée. Le sommet a été aussi marqué par le retour diplomatique d’Israël sur le continent.

Les douze chefs d’États – étaient absents Patrice Talon, Mahamadou Issoufou et Muhammadu Burhari – ont désigné le président togolais, Faure Gnassingé pour présider pour un an la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la Cedeao. Au plan économique, le Traité sur l’autoroute Dakar-Abidjan a été signé. L’autoroute, d’un coût de $13 milliards, comprend outre le Sénégal et la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Guinée, la Sierra Leone, la Guinée Bissau et la Gambie. A été aussi posée la première pierre du projet régional d’Energie Electrique. Le projet prévoit l’interconnexion des réseaux électriques de la Côte d’Ivoire, du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée (CLSG) via construction d’une ligne haute tension de 225 KV.

Feu vert pour l’adhésion du Maroc

Quelques mois après sa réintégration dans l’Union africaine, le Maroc a reçu un avis favorable à sa demande d'adhésion à la Cedeao . « Quant au Maroc, ils lui ont donné leur accord de principe pour son adhésion à la Communauté, en raison des liens forts et multidimensionnels de coopération avec l’Afrique de l’Ouest. Ils ont demandé à la Commission d’examiner les implications d’une telle adhésion conformément aux dispositions du Traité Révisé de la Cedeao, et de soumettre les résultats à leur prochaine session », indique le communiqué final de l’organisation. Si le royaume a récemment élargi sa zone d’influence à l’Afrique de l’Est et Australe, l’Afrique de l’Ouest demeure la région avec qui le pays commerce et investit le plus. Le Maroc sera un partenaire de poids avec un PIB de près de €100 milliards, en dessous du Nigeria, mais trois fois supérieur à l’autre poids lourd de la zone la Côte d’Ivoire.

La Cedeao a également accepté la demande de statut d’observateur de la Tunisie et a, en revanche, demandé à la Mauritanie de présenter une demande de réadminission. La Mauritanie avait quitté la Cedeao en 2000 choisissant de se joindre à l’Union du Maghreb arabe (UMA).

Opération de séduction d’Israël

« Israël est de retour en Afrique et l’Afrique est de retour en Israël. Je crois en Afrique. Je crois en Afrique, je crois en son potentiel – présent et futur. … J'ai fait du renforcement de nos relations une de nos priorités – priorités nationales et internationales de l'Etat d'Israël» a affirmé Benyamin Netanyahou lors de son discours. Approfondir la coopération dans les secteurs où Israël détient un savoir-faire, notamment technologique. Ce sont «les domaines de l'énergie, l'agriculture, la santé publique, la gestion de l'eau, la création d'eau – juste créer l'eau littéralement avec de l'air – et bien sûr, dans le domaine essentiel de la sécurité » a affirmé le 1er ministre.

Côté économique, outre l’annonce de l’ouverture de deux nouvelles missions commerciales en Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est – sans donner plus de précisions – Israël s’est engagé à investir $1 milliard pour développer les projets solaires dans les pays de la Cedeao sur la quatre prochaines années.

Benjamin Netanyahu a profité de sa présence pour émettre le souhait de voir Israël réintégrer l’Union africaine en tant qu’observateur, statut qu’il a perdu en 2002.

Notons également en marge du sommet, la réconciliation entre le Sénégal et l’État hébreux et la reprise des relations diplomatiques, qui avaient été suspendues en décembre suite au vote du Sénégal en faveur d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies interdisant les colonies de peuplement israélien en territoire palestinien.

Toujours en marge du sommet, le président burkinabé, Roch Kaboré, a été reconduit à la tête de l’Autorité du bassin de la volta (ABV) pour un mandat de quatre ans.

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