Entre le prix spot et le prix à terme, le Cocobod s’interroge pour son cacao

 Entre le prix spot et le prix à terme, le Cocobod s’interroge pour son cacao
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Le dossier cacao est grand ouvert au Ghana. Depuis la chute des cours mondiaux, les déboires de la production notamment à cause de la maladie du swollen shoot  et l’arrivée du nouveau patron du Cocobod, Joseph Boahen Aidoo, en février 2017, on réfléchit à comment faire autrement en matière de cacao.

Actuellement, le Cocobod examine à la loupe la détermination des prix, un facteur essentiel tant pour les finances publiques du pays que pour la rémunération des planteurs puisque le Ghana pratique un prix fixe garanti au producteur qui est fixé en début de campagne, en octobre. Surtout, ces ventes sur le marché à terme lui permettent de négocier chaque année un prêt bancaire syndiqué, pierre angulaire de la campagne qui suit. Pour la campagne actuelle 2017/18, le Cocobod a obtenu $ 1,3 milliard en financement. Pour mesurer l’ampleur des montants, ce prêt syndiqué annuel négocié par le Cocobod est la plus importante facilité récurrente de financement de l’agriculture en Afrique sub-saharienne, affirme Business Day.

Actuellement, la fixation de ce prix se fait sur la base des ventes du cacao sur le marché à terme plutôt que sur le marché spot. Or, cette année dernière, les cours sur le terme ont baissé alors qu’ils ont augmenté sur le spot. Et notre confrère  de prendre sa calculette : sur 12 mois à avril 2018, le prix spot du cacao sur les marchés internationaux a augmenté de 36,4%, passant de $ 1 952,6 la tonne à $ 2 664, alors que sur la même période, le prix sur le marché à terme a baissé de 28%, de $ 3 054 à $ 2 227 la tonne.

Cette baisse a entrainé un dérapage des recettes en devises pour le pays sur les quatre premiers mois de l’année, des recettes qui ont été de $ 1 158 millions contre $ 1 330,1 millions de janvier à avril 2017, soit une baisse de 12,9%, note Business Day.

Alors, certes, la vente de cacao sur le marché à terme semble indispensable pour  négocier le prêt syndiqué car le Cocobod est couvert  contre les fluctuations de cours internationaux, la seule inconnue restant les volumes effectivement produits et exportés la campagne en cours. Mais la question qui se pose au Ghana est de savoir comment profiter du marché spot et garantir ses revenus.

Ceci dit, certains analystes de marché au Cocobod considèrent que ce n’est pas une véritable question car les prix spot et à terme convergent toujours tôt ou tard.  D’ailleurs, est-il fait remarquer, lundi, le cours sur le marché à terme était de $ 2 395 la tonne, soit légèrement au dessus de celui du marché spot qui était de $ 2 366,64.

Le débat est-il alors de mise, s’interroge-t-on ?

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