Côte d’Ivoire : l’autosuffisance en riz prévue pour 2025

 Côte d’Ivoire : l’autosuffisance en riz  prévue pour 2025
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Le chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a procédé mercredi dernier à un remaniement du gouvernement qui a observé le retour de l’ancien ministre des Transports, Gaoussou Touré. L’occasion pour le nouveau ministre de la promotion de la Riziculture d’afficher ses objectifs en marge du conseil des ministres en assurant œuvrer d’ici 2025 à l’autosuffisance en riz de la Côte d’ivoire.

« Nous allons nous atteler et nous promettons au président de la République de faire tout ce qui est de notre possible pour que d’ici à 2025 la Côte d’Ivoire soit autosuffisante et qu’à l’horizon 2030 la Côte d’Ivoire compte parmi les exportateurs mondiaux de riz », souligne le ministre dans Abidjan.net. Un discours qui suscite de l’espoir alors que plus de FCFA 300 milliards (plus de € 450 millions) sont dépensés chaque année pour importer cet aliment de base de la cuisine ivoirienne.

L’autosuffisance en riz n’est pas une idée nouvelle, elle est d’ailleurs l’objet de la Stratégie nationale de développement de la filière riz (2012-2020) qui vise une production de près de 2 millions de tonnes (2 Mt)  de riz en Côte d’Ivoire en 2020. Elle a atteint  1,4 Mt en 2016. Une période 2012-2020 qui a observé la création de nouveaux organes institutionnels comme l’Agence pour le développement de la filière riz (ADERIZ), créée le 10 janvier 2018 afin de mettre en œuvre les orientations gouvernementales en matière de développement de la filière rizicole dans le pays (voir nos informations). La nomination d’un ministre chargé spécifiquement de cette question souligne toutefois l’importance accordée à la filière. 

Un ministre chargé de la promotion de la Riziculture fait partie des surprises de mercredi dernier. Jusqu’alors, la filière riz était sous l’égide du ministère de l’Agriculture. Le remaniement ministériel, à treize mois des prochaines élections présidentielles, qui a vu aussi le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Mamadou Sangafowa Coulibaly, en poste depuis près de dix ans, cédé son ministère à Kobenan Kouassi Adjoumani, qui était en charge jusqu’à mercredi du ministère des Ressources annimales et halieutiques. Prenant la parole, Kobenan Adjoumani, a déclaré « c’est un gouvernement de mission, nous devrons travailler […] et faire en sorte que le quotidien des Ivoiriens soit vraiment pris en compte ».

Ce nouvel élan porté vers la filière rizicole ivoirienne sera-t-il suffisant pour répondre aux objectifs fixés ? Au mois de mars dernier, le spécialiste du riz au CIRAD, Patricio Mendez del Villar  tentait de répondre à la difficile problématique rizicole ouest-africaine (Lire Pourquoi les politiques rizicoles en Afrique de l’Ouest échouent-elles ?). Il pointait du doigt différents faits passés tels que le manque de cohérence et de constance des politiques mises en place, la difficulté de soutenir d’un côté la filière et de baisser, de l’autre, la fiscalité sur les importations. Concernant les agropoles, elles n’auront finalement pas eu les résultats attendus à cause de l’inadaptabilité des techniques et le manque de confiance entre les acteurs de la filière, entre autres.

 

 

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