Il ne faudrait pas trop s’inquiéter de la situation mondiale du riz

 Il ne faudrait pas trop s’inquiéter de la situation mondiale du riz
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Les inondations au Pakistan, quatrième exportateur mondial de riz, et les températures extrêmement élevées et donc la sécheresse dans certaines parties de la Chine à la fin du mois d’août ont incité les analystes et politiques à surveiller la situation du marché mondial du riz comme le lait sur le feu.Rappelons que la Chine est le plus grand importateur mondial de riz.

Le Pakistan devrait avoir perdu environ 10 % de sa production de riz estimée à environ 8,7 millions de tonnes (Mt) en 2022.  Ceci dit, “la production de riz du Pakistan a été très bonne au cours des dernières saisons”, a déclaré Peter Clubb, analyste de marché au Conseil international des céréales. “Bien que toute perte de production importante soit évidemment mauvaise, cette amélioration de la production au cours des dernières saisons laisse un peu de marge.

Quant à la Chine, l’ampleur des pertes de récoltes n’est pas encore chiffrée avec certitude, ont indiqué des négociants à Reuters. “Il est trop tôt pour dire exactement à quel point les rendements (en Chine) peuvent être faibles“, a déclaré Peter Clubb, analyste marché du Conseil international des céréales. “Un point général, les stocks en Chine sont encore très abondants.”

D’autres pays asiatiques se portent actuellement largement à l’importation de riz. Ainsi, le Bangladesh, troisième producteur mondial avec 35 Mt mais très important consommateur ce qui l’oblige à importer, doit faire face à la flambée des prix de la céréale sur le marché local alors que l’important pays musulman doit nourrir un million de réfugiés musulmans Rohingya venus de Myanmar depuis 2017. Le Bangladesh est tout de même en train de négocier l’importation de 200 000 t de riz de Myanmar (à $ 465,60 la tonne CAF) ; il a déjà négocié, fin août, 330 000 t du Vietnam et d’Inde afin de renflouer ses stocks qui sont au plus bas. Le contrat a été conclu à $ 443,50 la tonne CAF de parboiled du Vietnam et à $ 494 la tonne pour le riz blanc ; d’Inde la tonne CAF par fret maritime est à $ 443,50 et à $ 428,50 par train. Fin août, le Bangladesh a réduit à 15% contre 25% auparavant ses droits d’importation sur la céréale, après l’avoir déjà très fortement abaissée en juillet de 65% à 25%. Le pays prévoit d’importer environ 1,2 Mt au cours des prochains mois pour renflouer ses stocks et atténuer la hausse des prix.

Mais il ne faudrait pas, apparemment, s’inquiéter. Les stocks mondiaux de riz sont assez confortables et une amélioration des perspectives des récoltes indiennes devrait apaiser tout problème d’approvisionnement et limiter toute augmentation des prix, a expliqué à Reuters un négociant basé à Singapour dans l’une des principales sociétés de négoce de riz au monde.

L’Inde, le Vietnam et la Thaïlande plus forts que jamais

L’Inde où les pluies de mousson, qui ont été retardées dans certaines parties des régions productrices de riz du nord et de l’est du pays, se sont améliorées au cours des deux dernières semaines, améliorant les perspectives de récolte du plus grand fournisseur de riz au monde, ont déclaré des négociants.

L’Inde avait auparavant examiné la nécessité de restreindre les exportations de riz 100 % brisures principalement utilisé à des fins fourragères (lire nos informations : Turbulences en vue sur le marché du riz : l’Inde s’apprête à restreindre ses exportations). Mais une amélioration des précipitations dans les zones rizicoles indiennes a mis fin à toute discussion sur les restrictions gouvernementales à l’exportation, a déclaré un deuxième commerçant à Singapour qui vend du riz indien à des acheteurs en Asie et en Afrique.

La semaine dernière, les prix du riz indien ont atteint leur plus haut niveau en plus d’un an à environ $ 383 la tonne bien que le marché soit bien en deçà du pic de 2021 de $ 405 et du pic de 2020 de $ 427,50.

Quant au Vietnam et la Thaïlande, respectivement deuxième et troisième exportateurs de riz au monde en 2021 avec respectivement 6,24 Mt et 6,12 Mt derrière les 19,55 Mt de l’Inde (40% du commerce mondial), ils ont signé samedi leur accord tendant à augmenter le prix de leur riz sur le marché mondial et permettant d’augmenter les revenus des agriculteurs. Une première ! (lire nos informations : La Thaïlande et le Vietnam vont augmenter le prix du riz).Les détails de l’accord devraient être discutés lors de prochaines réunions, a indiqué Chalerm chai Sri-on, ministre vietnamien de l’Agriculture et des coopératives, rapporte Reuters.

En Thaïlande, les coûts de production ont quasiment doublé ces deux dernières années, passant de 4500-5000 baht la tonne ($ 123-$ 137) à 7500-8000 baht ($ 205-$ 220), précise Pramot Charoensin, président de l’Association thaï d’agriculturiste. Le coût de production au Vietnam est moindre en raison de sa main d’œuvre meilleure marché, à $ 100 environ la tonne.L’indice des prix mondiaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a chuté pour un cinquième mois en août, après avoir atteint un record en mars après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la reprise des exportations de céréales depuis les ports ukrainiens ayant contribué à améliorer les perspectives d’approvisionnement (lire nos informations : Poursuite de la décrue des prix des produits alimentaires au mois d’août ). Cependant, la forte demande du Bangladesh a soutenu les prix du riz ces dernières semaines.

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