07 janvier 2011 - 00:00 |

La Chronique Matières du Jeudi

La part des matières premières agricoles baisserait dans les indices

(07/01/2011)

La Nina, phénomène météorologique inverse d’El Nino, consistant en un refroidissement anormal de la mer, atteint son pic actuellement et devrait persister avec un peu moins d’intensité jusqu’au printemps 2011, a souligné hier le Centre américain de prévision climatique. Rappelons qu’il est à l’origine de conditions météorologiques anormales en Australie, dans le Sud des Etats-Unis, au Brésil, en Argentine et dans le sud-est de l’Afrique surtout, ce qui bien évidement affecte les productions agricoles et contribue donc à l’actuelle flambée des cours des matières premières. La FAO a annoncé mercredi que les prix des produits alimentaires avaient atteint en décembre un niveau record, au-delà de ceux enregistrés en 2008.

Cacao. Malgré la situation toujours très tendue en Côte d’Ivoire, le cacao continue à bien sortir, ce qui a occasionné une baisse des cours sur les marchés à terme de Londres et New York. Il y a même un afflux de marchandises, ce qui a fait baisser le prix bord champ dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, car les planteurs préfèrent déstocker par crainte des lendemains. La Bourse café cacao (BCC) n’a pas publié de prix moyens d’achat pour les régions de Daloa au centre-ouest et de Soubre à l’ouest, mais les planteurs ont indiqué que les prix avaient baissé à FCFA 700-750 le kilo cette semaine contre 800 la précédente à Daloa, et à FCFA 800 contre 850-900 à Soubre. La qualité est belle mais les fèves sont très abondantes.

Café. Suite à la « trêve des confiseurs », la reprise se fait calmement sur le marché physique du café. En revanche, le marché à terme fait de beaux swings, à $ 2125 la tonne au plus haut et $ 1950 au bas sur les seuls deux premiers jours d’ouverture à Londres pour le Robusta. New York a été plus calme, entre 230 et 239 cents la livre, dans un contexte global moins enthousiaste à l’égard des matières premières agricoles dont la part baisserait dans les fonds indiciels cette année. Il faut attendre la semaine prochaine pour se faire une idée plus précise de comment les industriels aborderont l’année ainsi que de l’offre dans les principaux pays producteurs.
Au Brésil, la récolte 2011/12 est estimée entre 41,9 et 44,7 millions de sacs de 60 kilos (Ms) contre 39,5 Ms en 2009/10 soit sur une récolte comparable puisque le cycle végétatif du caféier est biennal. La récolte 2010/11 est maintenant achevée : elle atteint 48,1 Ms.

Caoutchouc. C‘est encore un record de prix qui a été atteint ce matin sur le marché à terme du caoutchouc à Tokyo, avant de terminer la séance en baisse sur des prises de bénéfices avant le week-end et face à un baril de pétrole qui a glissé, réduisant ainsi le prix du caoutchouc synthétique, son grand concurrent. Sur la position juin, le kilo a atteint 442,9 yens. Sur le marché du physique, le Thaï RSS3 a été offert à $ 5,30 le kilo face à une demande très forte.

Coton. A l’instar de la plupart des autres matières premières, le coton a perdu quelques points hier sur le marché à terme de New York, après avoir encore fortement grimpé la veille, touchant presque sa limite à la hausse en une seule séance de cotation. La fibre a été quelque peu perturbée par un rééquilibrage des avoirs en coton des paniers d’indices de matières premières pour 2011. Globalement, les fonds d’investissement devraient accroître cette année le poids du pétrole et du gaz naturel et réduire quelque peu la part donnée en 2010 aux matières premières agricoles. Ceci pourrait faire baisser les cours du coton alors que ses fondamentaux physiques demeurent haussiers.

Riz. Sur les marchés asiatiques, les prix du riz sont demeurés stables cette semaine, avec peu de transactions physiques. Les acheteurs attendent car les récoltes vont bientôt arriver sur les marchés et pousseront à la baisse les prix.
En décembre, les cours mondiaux ont amorcé une baisse, mais assez peu sensible pour compenser la fermeté observée en novembre, indique Patricio Mendez del Villar dans sa note de conjoncture mensuelle Osiriz. Cette tendance baissière tiendrait à l’afflux des disponibilités exportables en fin d’année. Les exportateurs asiatiques chercheraient à mettre sur le marché des stocks de la campagne précédente en prévision de l’entrée prochaine de la nouvelle récolte.
En 2011, les disponibilités exportables pourraient être abondantes, ce qui devrait détendre davantage les cours mondiaux dans les mois à venir. Une inconnue persiste toutefois : le retour de l’Inde sur le marché mondial. Mais, à priori, ce ne serait pas d’actualité avant le deuxième semestre 2011.
En décembre, l’indice OSIRIZ (indice IPO) est resté relativement stable progressant 1,4 points à 243 points (base 100=janvier 2000) contre 241,6 points en novembre. Début janvier, l’indice était en baisse à 238 points.
En Afrique, la production s’est améliorée de 1% en 2010 par rapport à l’année précédente. En Afrique de l’Ouest, la production a progressé grâce à une extension des surfaces et à des meilleurs rendements. Ces gains restent cependant insuffisants pour faire face aux besoins de consommation qui s’accroissent en moyenne de 5 à 6% par an.

Sucre. Les cours du sucre roux à New York ont atteint encore des sommets mercredi et ont depuis glissé sur des prises de bénéfices, la hausse du dollar et la baisse des cours du pétrole (ce qui impacte la production d’éthanol), dans un marché extrêmement volatile en ce début d’année. Le roux demeure, cependant, très proche des records de la semaine dernière de 34,77 cents la livre. Les estimations de production brésilienne 2010/11 ont été légèrement révisées à la hausse.

Thé. Le prix moyen des thés vendus aux enchères à Mombassa a grimpé à $ 3,80 contre $ 3,74 aux dernières ventes de 2010. Les Best Broken Pekoe Ones (BP1s) ont touché les $4,16-3,44 le kilo contre $4,10-3,38. Les Best Pekoe Fanning Ones se sont vendus à $4,07-3,50 contre $3,80-3,35.
A noter que les exportations indiennes de thé en novembre dernier ont chuté de 25,6% par rapport à novembre 2009, à 15 400 t. Entre janvier et novembre, la production a été de 907 700 t, en baisse de 1,43% sur la même période en 2009, et les exportations cumulées de 178 500 t, soit au même niveau qu’entre janvier et novembre 2009, selon l’Indian Tea Board.

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