Quels sont les 72 fruits, légumes, légumineuses, tubercules méconnus au Ghana ?

Il existerait plus de 400 000 espèces végétales sur la Terre, la moitié au moins étant comestibles par l’homme et pourtant nous n’en consommerions que 200 variétés environ. En outre, seulement trois productions -le maïs, le riz et le blé- représentent plus de la moitié des calories et des protéines que les humains retirent des plantes par leur consommation. Une situation risquée de façon générale et ce d’autant plus en cette période de chocs climatiques qui limitent la résistance des variétés.

En dressant ce constat vendredi dernier dans un communiqué, prenant appui de l’étude réalisée en novembre dernier par The Alliance of Biodiversity Internatioal et le CIAT intitulée « Roles, trends and challenges of neglected and underutilized species in Ghana. A review of the littérature », le ministère néerlandais de l’Agriculture met ainsi le focus sur ses espèces négligées et sous-utilisées au Ghana, les fameux NUS en anglais et (neglected and underutilized species).

« Les NUS sont importants dans les systèmes alimentaires locaux et dans l’alimentation. Ils jouent un rôle important dans les traditions socio-culturelles. Ils ont aussi une utilisation médicinale et contribuent à générer des revenus et même leur utilisation dans l’alimentation animale sont au mieux sous-optimale », écrit le ministère.

Des études ont listé 72 NUS cultivés au Ghana, ce qui représente environ 60% des 126 variétés connues et documentées sur l’ensemble du continent africain. Ces 72 espèces comprennent 21 légumes traditionnels, huit racines et tubercules, sept céréales, 12 légumes et 24 fruits comestibles d’arbres sauvages (liste à la fin de l’article).

Cependant, rappelle encore les Pays-Bas, ces produits sont menacés en raison des changements socio-économiques au Ghana comme ailleurs, de l’essor de la modernisation de l’agriculture qui fait la part belle à la monoculture, de la mécanisation et de l’utilisation d’intrants chimiques, des conflits agricoles entre éleveurs et cueilleurs/agriculteurs, du changement des comportements alimentaires sans oublier la croissance démographique, la hausse des superficies dédiées aux cultures de rente, la non disponibilité de semences et d’autres matériel de culture, la migration des jeunes vers les villes et la faiblesse des moyens de la recherche pour ce type de produits.

Les Pays-bas indiquent qu’avec le Centre international des cultures tropicales (CIAT), ils travaillent à mieux connaitre ces produits et la potentialité de ces filières. Car, souligne le ministère, l’expérience a révélé qu’un plan d’action dans ce domaine nécessite une approche par filière, type « de la ferme à la fourchette » et » de la fourchette à la ferme ».