Gérer les oiseaux d’eau migrateurs au Sénégal et Niger pour améliorer la sécurité alimentaire

 Gérer les oiseaux d’eau migrateurs au Sénégal et Niger pour améliorer la sécurité alimentaire
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La FAO et le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) ont décidé de travailler ensemble pour améliorer l'état des ressources naturelles dans les zones humides du Sahel, en mettant l'accent sur la gestion durable des oiseaux d'eau migrateurs, essentiels à la sécurité alimentaire des populations locales.

L'accord, signé hier entre les deux parties, permet de cofinancer un tiers du projet dénommé  "Renforcement d'expertise au Sud du Sahara sur les oiseaux et leur utilisation rationnelle en faveur des communautés et de leur environnement", projet estimé à € 5 millions.

Sont ciblées les quatre plus grandes zones humides de la région sahélienne, à savoir le long de la vallée du fleuve Sénégal, le Delta intérieur du Niger, le Lac Tchad et dans les parties basses et moyennes du Nil en Egypte.

Il s'agit d'écosystèmes vitaux où la sécurité alimentaire et les moyens d'existence de près d'un milliard de personnes reposent sur l'agriculture, le bétail et  l'exploitation des ressources naturelles, avec notamment la pêche et la chasse aux oiseaux.

De nombreuses espèces d'oiseaux d'eau migrateurs, y compris les Sarcelles d'été et les Combattants variés, passent l'hiver dans les zones humides du Sahel avant de partir se reproduire en Europe. Depuis 1960, le nombre d'oiseaux d'eau dans la zone a baissé d'environ 40%, une chute vertigineuse qui pourrait s'expliquer par trois principaux facteurs : la diminution des zones inondables dû au drainage, des précipitations réduites et autres évènements météorologiques provoqués par le changement climatique, une biodiversité végétale en transformation, l'apparition d'espèces envahissantes et une pratique de la chasse non durable.

"L'enjeu de ce projet est de mieux comprendre pour mieux gérer", a déclaré Francois Xavier Duporge, secrétaire général du FFEM. "Mieux gérer ces oiseaux migrateurs et ces zones humides qui sont leurs habitats. Cela bénéficiera finalement aux populations locales, en travaillant pour la première fois à une échelle régionale et en mobilisant des partenariats multi-acteurs", a-t-il ajouté.

"Notre objectif est d'adapter la chasse aux oiseaux en encourageant des politiques en faveur d'une gestion durable de la chasse et de la protection des oiseaux. Ces politiques bénéficieront aux communautés locales qui comptent sur ces oiseaux pour leurs moyens d'existence. Dans de nombreuses zones humides, chasser est essentiel pour la sécurité alimentaire et l'économie locale", a déclaré Eva Muller, directrice de la Division de la FAO chargée des politiques et des ressources forestières.

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