Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 7 décembre 2022

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 7 décembre 2022
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L’actualité était bien chargée en projets, prêts et annonces cette dernière semaine en matières d’énergies renouvelables en Afrique. L’OCP au Maroc développe une politique de plus en plus dynamique tandis que la deuxième édition du Digital Energy Challenge récompensait des start-ups impliquées dans la transition énergétique.

En terme régional, l’inauguration du barrage au Mali témoigne de la volonté politique de plusieurs pays à aller de l’avant en la matière tandis que la Côte d’Ivoire, à travers plusierus initiatives, montre qu’elle veut prendre le lead et tourner les pages de l’évolution énergétique. Au Togo, un jeune inventeur témoigne que l’élan énergétique se retrouve à tous les niveaux.

AFRIQUE

Samedi, à Rabat, au Maroc, le groupe OCP a présenté son nouveau programme d’investissement vert 2023-2027 et a signé un protocole d’accord entre le gouvernement et l’OCP relatif à ce programme. Selon le PDG de l’OCP, Mostafa Terrab, ce programme a permis d’ancrer le groupe solidement dans le marché des engrais en triplant sa capacité de production d’engrais. Il se positionne comme « un des premiers producteurs et exportateurs mondiaux d’engrais phosphatés ».

Le groupe s’est appuyé sur « les capacités de recherche et développement de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) afin de capter les opportunités offertes par les nouvelles technologies industrielles et digitales, et de développer une expertise sur les technologies innovantes de fertilisation raisonnée à même de répondre aux enjeux de l’agriculture durable et de la sécurité alimentaire ».

Mostafa Terrab a exposé le nouveau programme d’investissement vert du groupe OCP qui s’articule autour « de l’accroissement des capacités de production d’engrais tout en s’engageant à atteindre la neutralité carbone avant 2040, en faisant levier sur le gisement unique d’énergies renouvelables ».

« En investissant dans le solaire et l’éolien, le groupe projette d’alimenter l’ensemble de son outil industriel en énergie verte d’ici 2027. Cette énergie décarbonée alimentera les nouvelles capacités de dessalement d’eau de mer afin de répondre aussi bien aux besoins du groupe qu’à l’alimentation en eau potable et d’irrigation des zones riveraines des sites OCP. », selon le communiqué.

Cet investissement permettra au groupe (premier importateur mondial d’ammoniaque) de « s’affranchir à terme de ces importations en investissant également dans la filière énergies renouvelables – hydrogène vert – ammoniaque vert, lui permettant d’entrer en force dans le marché des engrais verts et des solutions de fertilisation adaptés aux besoins spécifiques des différents sols et cultures ».

 

La deuxième édition du Digital Energy Challenge a récompensé la semaine dernière dix lauréats pour leur contribution à la modernisation du secteur de l’énergie en Afrique. Par leurs initiatives et leurs projets innovants, ces start-ups et opérateurs œuvrent pour la transition énergétique.

« La numérisation continue de jouer un rôle fondamental dans l’amélioration de l’accès à l’énergie, l’intégration des énergies renouvelables et l’amélioration des performances des opérateurs énergétiques, en particulier dans les pays en développement », souligne Bertrand Walckenaer, directeur adjoint de l’Agence française de développement (AFD). Sur financement de l’Union européenne, l’AFD a mis en œuvre, dès 2019, le programme Digital Energy Facility qui soutient la modernisation du secteur de l’énergie en se focalisant sur les pays d’Afrique.

 

COTE D’IVOIRE

La Côte d’Ivoire a obtenu de l’agence de coopération allemande KFW deux prêts, l’un de FCFA 29,518 milliards (€ 45 millions) qui sera affecté au financement de la phase III des projets énergies renouvelables et efficacité énergétique en Côte d’Ivoire, le second de FCFA 45,916 milliards (€ 70 millions) pour contribuer au financement du programme Energies renouvelables et efficacité énergétique-dorsale de l’Est.

 

« Ce financement sera employé, plus spécifiquement, à la mise en œuvre des réformes convenues avec les partenaires techniques et financiers dans le secteur, à l’acquisition de fournitures, au paiement de services spécialisés pour la construction de lignes de transport à haute tension et la restructuration des réseaux de distribution, notamment dans les localités d’Adzopé, d’Attakro, de Daoukro et de Sérébou », a expliqué Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l’Economie numérique et porte-parole du gouvernement

 

 

Hier à Abidjan s’est tenu l’atelier de présentation et d’évaluation des résultats, et des impacts du projet Formation professionnelle dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en Côte d’Ivoire (ProFERE) qui a été lancé en mars 2020 avec l’appui de la GIZ allemande, rapporte abidjan.net.

Pour Lonigué Emmanuel Yéo, directeur général de Lynays et président de la Fédération des associations en efficacité énergétique, énergie renouvelable et action climat, « Le programme ProFERE est arrivé à point nommé. […] Nous sommes fort impliqués parce que c’est un programme d’appui qui nous permet de contribuer à l’autosuffisance énergétique de la Côte d’Ivoire mais aussi de la sous-région ».

Il a précisé avoir pu ainsi développer trois outils qui touchent les trois efficacités, passive, efficacité active et efficacité source. Ce qui a permis de mettre en place la TGIMES, une technologie qui coupe l’énergie solaire à une technique de gestion de mouvements d’énergie. « Les deux mis ensemble nous permettent de réaliser des économies allant de 70% ce qui va permettre de stabiliser l’équation énergétique au niveau de la Côte d’Ivoire. Mais aussi au niveau sous-régional voire continentale », a-t-il précisé, selon notre confrère.

Rappelons que la phase 1 du projet ProFERE est achevée. Elle visait à renforcer l’offre de connaissance et de compétence techniques et managériales spécialisées en matière d’énergie renouvelables, notamment, photovoltaïque, biomasse et solaire et efficacité nationale.

 

La start-up ivoirienne Auto24, spécialisée dans la vente et le rachat de véhicules d’occasion, a installé récemment une borne de recharge dans la commune de Treichville, à Abidjan.

« Nous ferons avancer la Côte d’Ivoire dans l’électrification de son parc automobile en poussant les consommateurs locaux à s’intéresser au transport durable. D’ailleurs, notre pays a un mix énergétique de plus en plus diversifié (42 % d’énergies renouvelables d’ici à 2035 selon la Banque mondiale, Ndlr), avec des barrages hydroélectriques, la biomasse et le solaire », affirme Axel Peyrière, le co-fondateur d’Africar Group, la société-mère d’Auto24 basée à Paris en France, rapporte Afrik21.

Il a aussi été annoncé mettre en circulation sa première gamme de véhicules électriques d’occasion pour les particuliers et les entreprises d’ici à janvier 2023. Il s’agit notamment des véhicules « Kia e-Soul, Kia e-Niro et Hyundai Porter Electric » fabriqués en Asie. Pour ce faire, Auto24 utilisera les solutions technologiques de la plateforme EV.Tech basée en Côte d’Ivoire.

Notre confrère rappelle à cette occasion que la Côte d’Ivoire a signé un accord de financement au second semestre 2022 avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) pour mettre en œuvre le projet Transport intégré, durable et à faibles émissions en Côte d’Ivoire qui vise l’introduction des véhicules électriques. Espérons que le monde rural en bénéficiera aussi tant des bornes de recharge que des véhicules.

 

En Conseil des ministres mercredi dernier, le gouvernement a pris une ordonnance permettant de rehausser le montant du plafond des avals et garanties accorés par l’Etat, à hauteur de FCFA 35 milliards.  « Cette mesure permettra notamment à la société Côte d’Ivoire-Energies de mobiliser, de manière diligente, le financement nécessaire à l’atteinte des nouveaux objectifs assignés à cette entreprise publique en matière de production d’électricité et plus précisément, en matière d’électrification rurale. »

MALI

Le barrage hydroélectrique de Gouina de 1 347 m de long, en amont de Kayes au Mali, a été inauguré samedi en présence des chefs de gouvernement de la Guinée, de Mauritanie et du Sénégal (lire nos infomations). Projet régional initié par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), ce barrage est doté d’une centrale électrique d’une puissance de 140 MGW qui fonctionne déjà depuis plusieurs mois et qui est connecté depuis mars dernier au réseau électrique de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal.

« Au regard des orientations mondiales en matière de production d’énergie en raison des impératifs de limiter le réchauffement climatique, les énergies renouvelables restent sans nul doute l’énergie de l’avenir, le chemin de salut pour l’humanité ». Cette infrastructure permettra d’« augmenter la capacité de production de Manantali à 340 mégawatts », a indiqué le Premier ministre malien par intérim, Abdoulaye Maïga, lors de l’inauguration. « Ce barrage aura pour effet d’entraînement, dans le secteur de l’énergie et dans l’espace OMVS [Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, NDLR], d’augmenter la capacité de transit de l’énergie dans le réseau, de favoriser les échanges d’énergie dans le cadre du marché de l’énergie sous-régional et enfin de renforcer les capacités de la Sogem, qui comprend entre autres la construction de trois lignes », a-t-il ajouté selon RFI.

TOGO

Lallé Nadjagou, un jeune inventeur Togolais a fabriqué un panneau solaire qui suit le mouvement du soleil, a rapporté BBC.com. « Grâce au nettoyeur automatique, il reste propre et efficace quel que soit le temps ou la saison », précise notre confrère britannique.

 

 

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