La Chronique Matières premières agricoles au 7 février 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 7 février  2019
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CACAO

Le cacao a fortement augmenté cette semaine, clôturant hier soir sur le marché à terme de Londres à £ 1 687, parti de £ 1 607 vendredi dernier, après avoir glissé de 0,6% sur la semaine. A New York, les fèves ont terminé à $ 2 280 la tonne contre $ 2 168 en fin de semaine dernière, après avoir perdu 2,2% sur la semaine. Des prix qui ont été stimulés par la faiblesse de la livre sterling, ce qui rend les opérations à Londres très attirantes.

Au Ghana, les arrivages aux ports ont totalisé 618 520 tonnes (t) entre le début de la campagne 2018/19, le 1er octobre, et le 24 janvier, selon les chiffres du Cocobod publiées hier. Ceci représente une hausse de 11% par rapport à la même période la campagne dernière. La production chez le n°2 mondial de la fève devrait rester stable cette campagne par rapport à la précédente, ont souligné à Reuters des compteurs de cabosses et des exportateurs. Rappelons que la production en 2017/18 avait été particulièrement faible, avec des achats de cacao déclarés au Cocobod de 870 000 t contre 940 000 t en 2016/17 (lire Ghana : 870 000 tonnes de cacao achetées par le Cocobod en 2017/18).

Au Ghana où une nouvelle usine de chocolat, Afrotropic Cocoa Processing Company,a été inaugurée lundi (lire Relance d’Afrotropic Cocoa Processing Company au Ghana avec l’italien Nuktao ).

En Côte d’Ivoire, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont atteint 1,376 Mt entre le 1er octobre et le 3 février. Ceci représente une hausse de 9% par rapport aux volumes enregistrés sur la même période la campagne dernière. Dans la ceinture cacaoyère du n°1 mondial, il pleut abondamment, laissant augurer d’une bonne récolte intermédiaire qui court d’avril à septembre. Une bonne récolte en volume mais aussi en qualité, estiment des planteurs interrogés par Reuters.

CAFÉ

L’Arabica s’est bien tenu cette semaine, terminant hier soir à New York à $ 1,055 la livre (lb) contre $ 1,037 vendredi dernier, après une baise de 2,9% sur les 5 jours ; cette dernière semaine de janvier était la première négative en 7 semaines. Quant au Robusta, à Londres, parti en fin de semaine dernière de $ 1 547 la tonne, il a terminé à $ 1 556 la tonne.

Au Brésil, la consommation de café a progressé de 4,8% durant l’année commerciale 2018, de novembre à octobre, pour atteindre 21 millions de sacs de 60 kilos (Ms) de café vert, selon le groupe industriel Abic. En réalité, cette hausse est liée pour beaucoup au changement de méthodologie de calcul de la consommation par le groupe qui, maintenant, exclut les ventes informelles comme les magasins sur les fermes ou encore les vendeurs dans les rues et les petits marchés. Le chiffre initial pour 2017 était de 22 Ms. Le changement de méthodologie a réduit de 1,95 Ms les estimations.

La consommation par habitant, chez le premier producteur et exportateur mondial de café, a atteint 6,02 kg en 2018 contre 5,81 l’année précédente. Abic estime que la consommation devrait croître de 3,5% par an au Brésil d’ici 2021. Non seulement il y a plus de personnes qui consomment mais les produits se sont diversifiés, sans oublier que l’économie se porte mieux.

La Colombie se frotte aussi les mains. Sa production en janvier est de 14,6% supérieure à janvier 2018, soit de 165 000 sacs, passant de 1,13 Ms à 1,29 Ms, a souligné jeudi le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Andres Valencia Pinzon. Selon les chiffres de la Fédération nationale des producteurs de café, la production sur les 12 mois, allant de février 2018 à fin janvier 2019, a dépassé les 13,7 Ms, cette production étant de 4,9 Ms depuis le démarrage de l’actuelle campagne, en octobre.

Quant aux exportations, de février 2018 à fin janvier 2019, elles ont dépassé les 12,9 Ms et depuis le 1er octobre, elles sont déjà à 4,8 Ms, soit 4,8% de plus que sur la même période la campagne dernière.

Le Cameroun, quant à lui, producteur d’Arabica et de Robusta, a exporté un total de 25 315 t sur la campagne 2017/18, selon le Conseil national du cacao et du café (ONCC), en hausse par rapport aux 20 270 t de la campagne précédente. Au total, 22 exportateurs étaient actifs.

Au plan mondial, les exportations mondiales de café ont fait un bond de 8,1% sur les trois premiers mois de la campagne, d’octobre à décembre, à 30,91 Ms. De ce total, les Arabica ont progressé de 10%, à 20,62 Ms et les Robusta de 4,5% à 10,28 Ms.

CATOUCHOUC

Avec les vacances du Nouvel an lunaire dans une grande partie de l’Asie, le marché du caoutchouc est calme avec peu d’échange les investisseurs chinois étant absents toute la semaine. Les cours sont demeurés stables à 179 yens le kilo sur le Tokyo Commodity Exchange.

COTON

Le marché évolue toujours en fonction des évolutions des négociations entre Pékin et Washington mais sont demeurer stables sur la semaine sous revue à 73 cents la livre. Mercredi, la déclaration du secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, annonçant qu’il se rendrait, avec d’autres responsables américains, à Pékin la semaine prochaine dans le but de conclure un accord visant à éviter une augmentation des tarifs douaniers américains sur les produits chinois le 2 mars a donné une impulsion aux cours. Le marché est aussi dans l’attente du rapport du département américain de l’Agriculture (USDA) sur l’offre et la demande qui doit être publié le 8 février.

En Inde, les prix du coton devraient rester fermes cette année en raison de la baisse de la production dans le pays estiment les exportateurs et les analystes. « En 2019, en raison de la contraction de l’offre et de la vigueur de la demande d’exportation suite aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les prix du coton resteront fermes », a déclaré Veeresh Hiremath de Karvy Consultants. Précisant que la Chine s’était déchargée de la majeure partie de ses stocks et importait d’Inde. « Beaucoup dépendra des négociations commerciales entre l’Inde et la Chine. C’est un marché en pleine croissance pour les exportateurs indiens » a-t-il déclaré. Selon Atul Ganatra, président de la Cotton Association of India (CAI), les prix devraient augmenter d’ici la fin du mois de mars. « Nous avons expédié environ 2,5 millions de balles d’octobre à janvier et nous avons toujours pour objectif d’exporter 5,1 millions de balles. Cela sera inférieur aux 6,8 millions de balles que nous avons exportées l’année dernière », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une roupie faible favorisera les exportations de coton indien. La production en 2018/19 devrait être la plus basse depuis 2010/11 à 33,5 millions de balles en raison de la baisse des précipitations dans les principaux États producteurs de coton et d’une attaque du ver de la capsule rose, selon la CAI.

HUILE DE PALME

L’huile de palme continue de bien se porter sur un marché qui a tourné au ralenti la Bursa Malaysia Derivatives Exchange étant fermé le 1erfévrier ainsi les 5 et 6 février pour les célébrations du nouvel an lunaire. Les cours ont clôturé jeudi à 2 342 ringgits ($574,30) la tonne contre 2294 ringgits jeudi dernier, soutenus par les gains de l’huile de soja américaine et les prévisions haussières de l’huile végétale.

Les stocks d’huile de palme de la Malaisie à la fin de janvier devraient diminuer de 4,7% par rapport au mois précédent pour s’établir à 3,07 millions de tonnes (Mt), alors que la production ralentit et que les exportations augmentent, selon une enquête réalisée par Reuters. Ainsi, la production devrait diminuer pour un troisième mois consécutif, en baisse de 10,9% par rapport à décembre, pour s’établir à 1,61 Mt de conformément à la tendance saisonnière. Du côté des exportations, elles devraient augmenter de 12,4% pour atteindre 1,56 Mt grâce à une demande accrue de l’Europe.

En Indonésie, les exportations huile de palme, y compris les livraisons de produits oléochimiques et de biodiesel, ont augmenté de 8% en 2018 par rapport à l’année précédente pour atteindre 34,6 millions de tonnes (Mt) a annoncé mercredi l’Indonesian Palm Oil Association (GAPKI). Les expéditions vers la Chine et le Pakistan ont augmenté l’an dernier, soutenant la demande mondiale d’huile végétale, a déclaré à le président de GAPKI, Joko Supriyono. Parallèlement, les exportations vers l’Inde ont diminué de 12% en raison de la hausse des droits à l’importation imposée tandis que celles vers les pays de l’Union européenne sont aussi en retrait. À l’exclusion des produits oléochimiques et du biodiesel, l’Indonésie a exporté 32 Mt d’huile de palme et de palmiste.

Rappelons que l’année dernière, la production d’huile de palme brute d a bondi de 12,5% à 43 Mt un plus haut atteint après une récolte record. Pour 2019, Joko Supriyono estime qu’elle devrait augmenter de 4 à 5%. L’utilisation intérieure de l’huile de palme a “considérablement augmenté” pour atteindre 13,4 Mt en 2018, a ajouté Supriyono. L’utilisation domestique de biodiesel en 2019 devrait atteindre au moins 6,2 millions de kilolitres, contre 4,3 millions de kilolitres en 2018, a déclaré Paulus Tjakrawan, vice-président de l’Indonesia’s Biodiesel Producers Association.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Inde ont légèrement augmenté cette semaine grâce aux achats effectués par l’Afrique, tandis que la hausse du baht a réduit la demande pour la variété thaïlandaise, l’activité étant réduite dans la plupart des pays asiatiques en raison des vacances du Nouvel An lunaire.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont progressé à $383-$388 la tonne contre $381-$386 la semaine dernière. Les pays africains sont aux achats mais toutefois de nombreux clients hésitent pensant que les prix vont baisser a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans le sud de l’Andhra Pradesh.

Les exportations de riz de l’Inde entre avril et décembre ont chuté de 10,2% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 8,46 millions de tonnes, le principal acheteur, le Bangladesh, ayant réduit ses achats en raison d’une récolte locale exceptionnelle.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont inchangés à $390-$402. « Les prix du riz thaïlandais sont trop élevés en raison du taux de change, ce qui le rend moins compétitif par rapport à d’autres exportateurs comme l’Inde et le Vietnam”, a déclaré un négociant de riz basé à Bangkok.

Au Vietnam, les prix Viet 5% se situaient à 350 $ la semaine se terminant le 1er février.

SUCRE

Le sucre roux s’est rapproché des 13 cents hier soir, à 12,90 cents la livre (lb), contre 12,60 cents vendredi dernier, après avoir gagné 1,3% sur la semaine. Quant au sucre blanc, il clôturait hier à Londres à $ 341,40 la tonne contre $ 337,80 en fin de semaine dernière.

En janvier, l’indice FAO des prix du sucre a augmenté de 1,3%, une évolution largement influencée par l’appréciation de la monnaie du Brésil, premier exportateur mondial de sucre, par rapport au dollar américain.

Au Brésil, la consommation d’éthanol, grand rival du sucre comme destination de la canne, a fait un bond de 42% en 2018 par rapport à l’année précédente, à 19,38 milliards de litres, selon le groupe industriel Unica. Il s’agit d’un record. Et Unica estime que la demande en éthanol demeurera forte cette année car les prix du sucre, à environ 12 cents/lb ne sont guère attrayants.

Pour sa part, l’Ukraine a réduit de 4% des exportations de sucre blanc durant les cinq premiers mois de sa campagne qui court de septembre à août, à 240 000 t, a annoncé mercredi l’Union nationale des producteurs Ukrtsukor. Rappelons qu’en 2017/18, ses ventes sur marché mondial avaient chuté à 560 400 t contre le record de 769 300 t atteint en 2016/17. Depuis le début de la saison, la production de sucre blanc a baissé de 15%, à 1,82 Mt en raison d’une récolte plus faible de betterave sucrière.

 

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