Faut-il s’inquiéter ou non pour le cacao ?

 Faut-il s’inquiéter ou non pour le cacao ?
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Selon le cabinet d’intelligence économique et de conseil britannique Oxford Business Group, il ne faut pas s’inquiéter pour la filière cacao en Côte d’Ivoire. Le raisonnement est clair : “L’une des plus grandes menaces mondiales qui pèsent sur l’agriculture en raison du Covid-19 est la perturbation possible des chaines d’approvisionnement, en particulier pour les produits frais qui risquent de se détériorer du fait de temps de transit plus importants.” Or, le cacao n’est pas une denrée périssable ; les fèves sont d’ailleurs très souvent entreposées plus ou moins longtemps.

D’autre part, le transport international fonctionne aussi bien que possible, même si on a relevé des difficultés à obtenir des conteneurs et à effectuer les opérations de chargement et déchargement dans certains ports, notamment au début des mesures de confinement prises dans certains pays (lire notre article : Coronavirus ou non, on n’arrête pas le marché du café !)

Or, actuellement, les ports d’Anvers en Belgique comme celui de Rotterdam aux Pays-Bas, deux ports majeurs en matère de transport du cacao, sont totalement opérationnels. Pour l’instant, tout va bien : nos installations, nos écluses, nos remorqueurs… Tout le port est à 100 % opérationnel“, soulignait vendredi dernier Luc Arnouts,  vice-président du port belge d’Anvers en charge des relations internationales.

Des ports qui pourraient même gagner en performance, une fois la crise du Covid-19 passée. “Après cette crise, toute la chaîne logistique va se réorganiser. On peut s’attendre à deux choses : elle sera plus complexe et plus locale“, a expliqué Luc Arnouts. Les chaines d’approvisionnement mondiales pourraient être amenées à opérer de manière plus efficace et donc pourraient réaliser des économies dans les années à venir.

Quant à la demande, la pandémie ne constituera pas nécessairement un frein important selon la banque d’investissement Crédit Suisse citée par Oxford Business. Le chocolatier américain Hershey pourrait même voir ses ventes évoluer à la hausse. Le 18 mars, la banque a relevé son opinion du fabricant de chocolat de « neutre » à « surperformance », considérant que les ventes de produits bio de Hershey avaient par exemple enregistré une hausse de 4,7% par an au cours des deux années qui ont suivi la crise financière de 2008.

Le Ghana voit les choses autrement

Le Ghana, du moins le Cocobod ne partage pas cet optimisme. L’organe régulateur du n)2 mondial de la fève estime à $ 1 milliard le manque à gagner lié à l’impact du coronavirus  sur la filière. “Les acheteurs ont fermé leurs guichets donc nous n’achetons plus. Le prix du cacao a chuté. Immédiatement, ceci conduit à un déficit de près de $ 1 milliard pour le Ghana. Si tout ceci devait continuer, payer nos producteurs va être difficile“, a expliqué le patron du Cocobod, Joseph Boahen Aidoo à JoyBusiness.

En outre, cette situation va rendre très difficile de négocier le prêt syndiqué qui est habituellement signé en septembre avec les grandes banques internationales pour financer la campagne prochaine.

La filière emploie 800 000 familles rurales au Ghana et génère $ 2 milliards de devises par an.

 

 

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