La Banque mondiale accorde $ 250 millions à l’agro-alimentaire en Côte d’Ivoire

 La Banque mondiale accorde $ 250 millions à l’agro-alimentaire en Côte d’Ivoire
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La Banque mondiale a annoncé vendredi octroyer $ 250 millions via son guichet concessionnel de l’IDA au lancement du projet de développement du secteur agro-alimentaire en Côte d’Ivoire. Le coût total du projet est de $ 295,38 millions, les « bénéficiaires locaux » faisant un apport de $ 30,70 millions et les “emprunteurs” $ 14,40 millions.

Les régions ciblées portent sur les principaux centres de consommation du pays et ses zones d’approvisionnement. Il s’agit d’Abidjan, San Pedro, Bouaké, Man, Daloa, Gagnoa, Abengourou et Aboisso. « Ces villes sont aussi le point d’ancrage de six sur les neuf agropoles définies dans la stratégie nationale de développement agricole comme étant les principales zones d’approvisionnement agricole du pays”, souligne le document de la Banque.

Le projet entend atteindre 212 500 producteurs de manioc, 254 000 producteurs de légumes, 400 PME réalisant des investissements de petite taille ($10 000 à $ 100 000), 150 PME impliqués dans des investissements de taille moyenne ($ 100 000 à $ 500 000) et 10 PME réalisant de gros investissements ($ 500 000 à $ 5 millions).

Il s’agira, entre autres objectifs (climat des affaires, renforcement institutionnel, etc.) de renforcer la coordination et les partenariats dans les chaines de valeur, que ce soit des investissements nationaux ou étrangers.  Pour ce faire, il y aura une évaluation des chaines de valeur agroindustrielles ciblées avec un accent particulier à l’égard du changement climatique, mais également l’identification des réformes nécessaires pour améliorer l’efficacité à tous les niveaux.

Sera aussi dressé un « catalogue » des « opportunités d’investissements prometteuses » comme les serres, la production d’aliments pour animaux ou d’alevins, l’aquaculture en cages pour une production intensive, entre autres. Des audits des organisations de producteurs seront menés. Des organisations interprofessionnelles seront progressivement créées pour surveiller le fonctionnement des chaînes de valeur avec des informations en temps réel, la mise en relation de clients et vendeurs, la réduction des coûts de transports, des émissions, etc.

Il est prévu de créer des marchés de gros dans les principales villes dont Abidjan, Abengourou, Daloa. A Abidjan (5 millions d’habitants), la première phase de construction d’un marché moderne de gros sera lancé. Un budget de $ 30 millions est dédié à cela, selon le document de la Banque mondiale.

La Banque mondiale souligne aussi que ce projet a été élaboré en tenant compte des enseignements de projets précédents, notamment le Projet d’appui au secteur agricole de Côte d’Ivoire (Agriculture Sector Support Project, (2013-2018), le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (WAAPP-1B, de 2010 à 2016) et le E-Agriculture Project en cours (2018-2023) en Côte d’Ivoire.

La Banque indique avoir tiré quatre enseignements de ces projets antérieurs pour élaborer l’actuelle. Il nous a semblé intéressant de les mentionner comme illustrant la logique derrière ces projets agricoles de la Banque mondiale. Tout d’abord, est-il précisé, l’approche d’une chaîne de valeur intégrée maximise l’impact du projet. Or, pour tous ceux qui sont depuis 50 ans sur le concept de « filière », ancêtre nominatif de l’actuelle « chaîne de valeur », il n’y a rien de nouveau…

Deuxième enseignement, les projets doivent être sélectifs dans le choix des chaînes de valeur tout en étant suffisamment flexible pour tenir compte de changements tant du contexte local que des besoins prioritaires des groupes ciblés. Troisièmement, l’accès aux financements à travers des dons compétitifs peuvent être très efficaces au développement de l’agrobusiness durable. Enfin, la formation continue est essentielle pour les petits agriculteurs et les PME. Quelque part, il s’agit davantage de bon sens que d’enseignements…

 

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