L’inauguration de Wacot Rice, témoin du dynamisme de “l’or blanc” au Nigeria

 L’inauguration de Wacot Rice, témoin du dynamisme de “l’or blanc” au Nigeria
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Mardi dernier 1er août, Wacot Rice, filiale du conglomérat alimentaire TGI basé à Lagos, a inauguré sa rizerie à Argungu, dans l'Etat de Kebbi, au nord-ouest du pays, en présence du vice- président Yemi Osinbajo. D'un investissement de 10 milliards de nairas (€ 23,3 millions), sa capacité est de 120 000 t de riz transformé par an ; l'usine devrait procurer des emplois directs et indirects à 3 500 personnes. Au fil de l'accroissement des capacités de l'usine, au moins 50 000 agriculteurs locaux pourront livrer leur riz à l'usine. Dotée de sillos totalement automatisés,  le riz non décortiqué pourra être conservé durant six mois.

La production nationale en hausse de 17% en 2 ans

Cet investissement illustre le dynamise  actuel de la riziculture au Nigeria. "Nous vivons aujourd'hui une révolution de l'or blanc, les gens ont compris qu'on ne pouvait plus dépendre du pétrole", qui assure 70% des recettes de l'Etat, a expliqué à l'AFP Francis Nwilene, directeur d'AfricaRice au Nigeria.

Le dynamisme rizicole est indéniable dans ce pays de 190 millions d'habitants, même si des chiffres concordants sont difficiles à obtenir. Selon l'AFP, qui ne précise pas s'il s'agit de riz décortiqué ou non, le Nigeria produirait 5,7 millions de tonnes (Mt) par an, soit trois fois le volume d'il y a 10 ans, mais il importerait encore 2,1 Mt pour arriver à sataisfaire sa consomamtion nationale qui  serait de 7,8 Mt. L'agence Reuters, pour sa part, s'appuyant sur des chiffres du National Bureau of Statistics, évoque une production de riz non décortiquée qui serait passée de 4,54 Mt en 2010, soit avant le lancement de la politique rizicole nationale, à 7,85 Mt en 2016, en hausse de 17,4% par rapport à 2014.

Côté importations, jusqu'en 2015, le pays aurait acheté jusqu'à 4 Mt de riz par an sur les marchés mondiaux, mais ceci aurait chuté à 700 000 t en 2016. Du riz importé essentiellement d'Inde et de Thaïlande, déchargé au port de Lagos ou qui arrive au port de Cotonou, au Bénin, pour être importé au Nigeria.

"La contrebande est un problème majeur qui décourage la production locale", explique encore le responsable d'AfricaRice.

Une politique payante

Depuis 2015, le Nigeria a interdit l'importation de riz par voie terrestre et a lancé, au travers la Banque centrale, un programme ambitieux d'aide à la riziculture auprès de 600 000 agriculteurs. Dans la région de Kano, dans le nord du pays, une région semi-aride, des systèmes d'irrigation ont été installés, permettant aux agriculteurs de faire deux récoltes par an au lieu d'une.

Il y a déjà quatre ans, l'usine GreenPro à Kano a commencé à transformer le riz alors que, jusqu'alors, elle était spécialisée dans la farine et l'alimentation pour les volailles. De son côté, en début d'année, le richissime homme d'affaires nigérian Aliko Dangote a annoncé investir plusieurs milliards de dollars dans la production rizicole et sa transformation dans trois Etats du nord du pays : Jigawa, Zamfara et Sokoto. Il avait annoncé en février dernier que 225 000 t de riz décortiqué parboiled seraient produites d'ici la fin de l'année. De son côté le groupe Olam de Singapour, qui possède déjà une des plus grandes fermes rizicoles du pays, dans l'Etat de Nasawara, transforme actuellement 105 000 t de riz par an.

 

 

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