COP-15 à Abidjan : ATSIN Yao Léon, Directeur Exécutif du FIRCA : “Mobiliser des ressources pour les filières agricoles”

 COP-15 à Abidjan : ATSIN Yao Léon, Directeur Exécutif du FIRCA : “Mobiliser des ressources pour les filières agricoles”
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Le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA), structure nationale de financement des programmes de développement des filières agricoles ivoiriennes, a participé à la 15ème Conférence des Parties (COP-15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), abritée par la Côte d’Ivoire du 9 au 20 mai 2022, sur les bords de la lagune Ebrié à Abidjan, la capitale économique du pays. L’institution, sponsor de l’évènement, y a singulièrement brillé par une participation active aux conférences, panels et autres rencontres avec différents partenaires, ainsi qu’une présence continue à travers un stand dédié.

En marge des activités de la COP-15, le Directeur Exécutif du FIRCA, ATSIN Yao Léon, a échangé avec la presse. L’objectif était d’expliquer la présence de son institution à ce grand rendez-vous international.

Une interview que le FIRCA rapporte ci-dessous.

M. le Directeur Exécutif du FIRCA, l’institution que vous dirigez est bien présente et visible à la COP-15, à travers la participation à des conférences et panels, l’animation d’un stand, etc. Pourquoi cette présence remarquable ?

Je tiens à rappeler que le FIRCA a la double mission de mobiliser des ressources et financer des programmes pérennes au profit du développement des filières agricoles de Côte d’Ivoire. A ce titre, nous sommes présents à la COP-15 pour trois (3) raisons essentielles.

La première raison, c’est de donner plus de visibilité aux actions entreprises par le FIRCA en faveur de la lutte contre les effets néfastes du changement climatique, la sécheresse et pour la restauration de la fertilité des sols.

La deuxième, est que le FIRCA vient échanger avec les experts mondiaux qui interviennent dans les domaines du changement climatique, de la sécheresse et de la gestion de la fertilité des sols, pour mieux orienter ses actions sur ces thématiques en faveur des filières agricoles.

Troisièmement, le FIRCA est présent à ce grand rendez-vous afin de rechercher des partenariats, en vue de la mobilisation des ressources pour le financement des programmes de lutte contre les effets néfastes du changement climatique, la sécheresse et pour la gestion de la fertilité des sols.

Il est opportun de souligner que le FIRCA n’a pas attendu la COP-15 pour s’intéresser à aux thématiques citées ci-dessus…

Effectivement, nous avons eu l’occasion de gérer un fonds agricole que l’Etat a bien voulu mettre à notre disposition, le Fonds Compétitif l’Innovation Agricole Durable (FCIAD). A travers celui-ci, nous avons développé des outils innovants pour la lutte contre les effets néfastes du changement climatique, la sécheresse et pour la gestion de la fertilité des sols. Dans le cadre du FCIAD, nous avons en outre créé des prix pour récompenser les innovations agricoles en lien avec ces thématiques.

Par le canal de la COP-15, nous recherchons des financements pour mettre toutes les innovations retenues et récompensées à échelle. Vous savez que le capital terre est très important pour les producteurs. Nous sommes donc là pour apprendre, améliorer et étendre nos actions en faveur des filières agricoles.

Avez-vous déjà conclu des partenariats à la COP-15 ?

La prospection est en bonne voie, même si pour le moment, je ne peux pas avancer de noms puisque nous n’avons pas encore formellement signé d’accords. Les discussions se poursuivent et la recherche de partenaires également.

Nous tenons à mobiliser des ressources complémentaires aux cotisations des filières agricoles pour assurer la mise en œuvre de leurs divers projets de développement.

De combien le FIRCA a-t-il besoin, pour mettre en œuvre ces projets ?

Nous avons résolu de diversifier nos sources de financement et avons opté pour les finances climatiques. En 2020, le FIRCA a été accrédité auprès du Fonds d’adaptation au changement climatique. Aujourd’hui, nous sommes au stade d’élaboration de programmes pour financement par ce guichet climatique.

Nous sommes également en bonne voie d’accréditation auprès du Fonds vert pour le climat, qui finance des programmes de grande envergure en faveur de la lutte contre les effets néfastes du changement climatique et pour la gestion de la fertilité des sols.

A ce stade, nous ne pouvons donc pas avancer de chiffres figés en termes de nos besoins. Nous continuons à prospecter et les perspectives sont bonnes pour la mobilisation de ressources complémentaires aux cotisations des filières.

Qu’à cela ne tienne, pouvez-vous nous dire si vous avez des programmes en attente de financement par les guichets climatiques ?

Je le disais tantôt, la gestion de certains programmes nous a permis de mettre en évidence des innovations majeures. A la vérité, nous avons, entre autres, mis au point, des techniques d’irrigation et certains bio pesticides pour lutter contre les nuisibles des plantes. Nous pouvons citer également la technique de cordon pierreux, et l’utilisation de bio compost à partir de déchets de cultures, pour pouvoir maintenir la fertilité des sols.

Toutes ces actions ayant un caractère écologique manifeste sont inscrites dans des programmes pour lesquels nous recherchons des financements. Nous avons encore d’autres projets de plus grande dimension que nous avons mis au point avec des partenaires.

Quel est le niveau d’impact de ces projets sur les populations ?

Ces programmes ont de très grands impacts sur la vie des populations et les innovations retenues sont le résultat de plusieurs recherches, en réponse à des préoccupations spécifiques. Par exemple, les techniques de petite irrigation permettent d’améliorer la productivité des cultures ; l’utilisation des bio pesticides permet d’améliorer l’environnement de culture ; l’utilisation des cordons pierreux permet d’arrêter la dégradation des sols.

Pour toutes ces raisons, les innovations sélectionnées ont besoin d’être mises à échelle afin que le paysan ivoirien améliore son travail. Relativement à la lutte contre les effets néfastes du changement climatique et la sécheresse, l’efficacité de ces innovations a été prouvée.

Votre mot de fin ?

Nous disons infiniment merci à l’ensemble de nos partenaires, singulièrement pour la confiance chaque fois renouvelée des Filières agricoles, le soutien sans faille de l’Etat, et l’appui remarquable des Partenaires Techniques et Financiers.

Malgré les considérables challenges professionnels et personnels dans l’environnement actuel en crise, nous restons dévoués pour mettre en œuvre une série de programmes visant à soutenir le développement durable du secteur agricole.

Le FIRCA ne s’épuisera pas à la tâche. Nous continuerons de prospecter pour la mobilisation effective de ressources additionnelles aux cotisations des filières, pour une agriculture ivoirienne pérenne et compétitive.

 

NDLR : Les dividendes des actions du FIRCA tombent déjà : après la convention signée avec le Global Green Growth Institute-GGGI pour une assistance technique en vue d’appuyer les démarches liées à la mobilisation des fonds climatiques, un autre accord est en cours de signature.

Cette fois-ci avec le Global Center on Adaptation-GCA en vue d’un appui aussi bien pour l’accréditation au Font Vert pour le Climat-FVC que pour le renforcement des capacités institutionnelles du FIRCA en relation avec les obligations d’une entité accréditée.

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