Des arbres fruitiers pour combattre le paludisme

 Des arbres fruitiers pour combattre le paludisme
Partager vers

Pour réduire le paludisme dans certaines régions très affectées, davantage d'arbres fruitiers pourraient être plantés car les moustiques qui s'alimentent en sucres naturels voient ainsi leur capacité de transmission du paludisme réduite.

"Différentes sources de nectar déterminent l’issue d’une infection à plasmodium falciparum, en relation avec leur localisation géographique. En plus, ces sources de nectar peuvent affecter les traits d’histoire de vie des moustiques comme la longévité, la fécondité et la quantité de repas de sang prise par les moustiques", explique François de Sales Hien, chercheur à l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du Burkina Faso et principal auteur d'une étude publiée en août dans la revue scientifique PLOS Pathogens, dont Scidev.net vient de se faire l'écho.

Ainsi, "une bonne politique de plantation des sources naturelles de nectar dans les régions de transmission élevée comme au Burkina Faso pourrait contribuer fortement à la baisse de l’incidence du paludisme", souligne Thierry Lefevre, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

L’équipe de chercheurs de l’IRD, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du Burkina Faso , a obtenu ces résultats après une série de tests d’alimentation des moustiques avec des nectars de plusieurs espèces de plantes sur lesquelles les moustiques pouvaient vivre au-delà de 14 jours en se nourrissant uniquement sur ces plantes avant et après infection.  Les espèces en question étaient notamment le Thevetia neriifolia et le Barleria lupilina, des plantes ornementales cueillies dans des jardins à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, ainsi que le Mangifera indica (mangue demoiselle) et le Lannea microcarpa, des fruits vendus sur le marché burkinabè, rapporte encore Scidev.net.

Quatorze jours est le temps minimum nécessaire entre la prise d’un repas de sang infectieux par un moustique et la période où il est épidémiologiquement dangereux.

A l’issue des tests d’infection expérimentale et des analyses microscopiques couplées à une modélisation épidémiologique, les moustiques qui ont été nourris à base de nectar de T. neriifolia ont montré une baisse de 30 % de leur capacité de transmission du paludisme.

Maladie parasitaire la plus répandue au monde, le paludisme est responsable de plus de 430 000 décès chaque année, dont 90 % sur le continent africain, rappelle l'IRD. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), si la prévalence parasitaire chez les enfants de 2 à 10 ans est passée de 33 % en 2000 à 16 % en 2015, le paludisme  demeure la principale cause de mortalité infantile en Afrique.

Le paludisme est dû à un parasite, Plasmodium falciparum , transmis à l’homme par des moustiques femelles (appelés vecteurs) du genre Anopheles . Ces dernières se nourrissent de sang (humain et animal), mais aussi de sources naturelles de sucres végétaux, comme le nectar des plantes.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *