La Chronique Matières du Jeudi (8 décembre 2016)

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Le Royaume Uni est plein de rebondissements et le Brexit n'est peut-être pas pour demain. En effet, la Cour Suprême a décidé que le gouvernement ne pourrait pas entamer de négociations pour quitter l'Union européenne sans que le Parlement n'ait donné son accord. Une décision qui a fait grimper la livre sterling face au dollar. Quant au ciel, le phénomène météorologique La Niña  devrait être faible et disparaître en début d'année prochaine, estiment les météorologues américains.

CACAO

La perspective d'une récolte abondante sur la campagne 2016/17 continue à peser lourdement sur les prix du cacao. Ceci dit, une certaine méfiance reste de mise car la période sèche arrive et on craint son impact et celui de l'harmattan qui souffle, habituellement, de décembre à mars. Pour l'instant, il est léger mais l'année dernière, il avait beaucoup impacté la récolte.

Mercredi soir, Londres a clôturé à £ 1 861 la tonne, enregistrant sa 11ème séance consécutive de baisse et après avoir touché £ 1 837 la tonne, son plus faible cours depuis mai 2014. Vendredi dernier, la tonne avait clôturé à £ 1 926. A New York, la tonne termine mercredi soir  à $ 2 324, après être tombée à $ 2 295, son plus bas depuis août 2013 ; vendredi dernier, elle était à $ 2 378.

"Les fondamentaux continuent à indiquer des approvisionnements en hausse, et le négoce a pu acheter à des prix beaucoup moins élevés", explique à Reuters Jack Scoville, vice président de Price Futures Group à Chicago.

A priori, les élections présidentielles chez le n°2 mondial, le Ghana, même si elles sont serrées, n'auraient guère ému le marché.

Selon le rapport sur les perspectives 2017 des matières premières publiées lundi par Citigroup, les prix du cacao devraient continuer à baisser l'année prochaine, estimant que l'offre sera élevée et la demande faiblement à la hausse. Une demande impactée par la tendance à réduire la taille des barres chocolatées et autres confiseries, mais aussi par le prix plus élevé des autres ingrédients qui composent le chocolat comme le sucre, le beurre et le lait. Le déficit mondial 2015/16 ne serait que de 135 000 t contre les 170 000 t avancées précédemment, et on s'acheminerait vers un excédent estimé à 220 000 t en 2016/17.

Côté importations, la Russie a un peu plus importé de cacao sur les 10 premiers mois de l'année, à 38 500 t contre 35 200 t sur la même période en 2015, selon les données douanières.

CAFÉ

Que de soubresauts ! Après être tombé hier à son plus faible prix depuis 3 mois et demi sur le marché à terme de New York, l'Arabica a rebondi jeudi matin. Il avait clôturé mercredi soir à New York, à $ 1,417 la livre, après avoir touché $ 1,4075, le plus bas pour une seconde position depuis la mi-août ; vendredi dernier, il avait terminé à $ 1,455. Quant au Robusta, il cotait mercredi soir $ 2 030 la tonne à Londres, en hausse par rapport aux $ 1 994 vendredi dernier.

La perspective d'une bonne récolte au Brésil pèse sur les prix et les fonds d'investissements et spéculatifs révisent leurs positions haussières. En outre, depuis l'élection présidentielle américaine, le real a faibli, ce qui a toujours pour conséquence d'inciter les producteurs et exportateurs à vendre car leur café est plus compétitif sur les marchés mondiaux. Or, cette abondance de volumes sur ces marchés mondiaux font baisser les prix.

Selon le rapport sur les perspectives 2017 des matières premières publiées lundi par Citigroup, la hausse du prix de l'Arabica enregistrée en 2016 devrait ralentir en 2017, notamment à cause du real brésilien. Le département Recherche sur les commodities estime la production mondiale de café à 145 millions de sacs de 60 kg (Ms), en baisse de 2,9 Ms par rapport à 2015/16 en raison des baisses de production au Vietnam et en Indonésie. Le Brésil devrait récolter 51,3 Ms en 2016/17 contre 48,2 Ms en 2015/16.

La Côte d'Ivoire poursuit sa politique de relance caféière et a fixé à FCFA 750 le kilo son prix minimum garanti au producteur pour la campagne 2016/17 qui démarre contre FCFA 670 précédemment (lire nos informations).

Côté importations, la Russie a un peu plus importé de café sur les 10 premiers mois de l'année, à 137 600 t contre 126 700 t sur la même période en 2015, selon les données douanières.

CAOUTCHOUC

Rebond des cours du caoutchouc cette semaine après la première baisse hebdomadaire  sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom)  depuis quatre semaines, entrainée par la baisse prolongée du marché à terme de Shanghai.  Vendredi dernier, les cours clôturaient à 229,7 yens ($2,01) le kilo alors qu’il avait atteint mardi un sommet d’un an et demi à 246,6 yens le kilo. Dès lundi, les cours ont grimpé de 4,5%. Le Tocom a les jours suivants étendu ses gains soutenu par la publication d’une série de statistiques soulignant la reprise économique de la Chine, le premier acheteur mondial de caoutchouc, en novembre.

Les prix mondiaux du caoutchouc naturel devraient rester fermes à court terme en raison de la hausse des prix du pétrole brut et du fait que la croissance de la consommation dépasse la production, a déclaré l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC).

La consommation de caoutchouc naturel parmi les membres de l’ANRPC – qui représentent 90% de la production mondiale – a augmenté de 4,3 % à 7,387 millions de tonnes (Mt) de janvier à novembre tandis que la production n'a augmenté que de 0,4%, selon Nguyen Ngoc Bich, secrétaire général de l'ANRPC.

La production en 2016  ne devrait progresser que de 0,1% à 11,08 Mt, a estimé Nguyen Ngoc Bich.

La Côte d'Ivoire a exporté 326 668  tonnes de coton sur la période janvier-octobre, en en recul de 15% par rapport à la même période de l'année précédente, selon les données portuaires.

COTON

Début de semaine sans grande variation, les cours se situant autour de 71 cents la livre. Les investisseurs seraient en attente du rapport sur l’offre et la demande agricole mondiale (WASDE) du département américain de l’Agriculture (USDA) publié jeudi. Selon les données de la CFTC, les investisseurs ont encore augmenté leur position nette longue sur le coton de 744 lots à 101 392 lots dans la semaine du 29 novembre, marquant un nouveau record. Le contrat de mars a clôturé à 71,05 cents la livre mercredi.

La Côte d'Ivoire a exporté 416 231 tonnes de caoutchouc naturel sur la période janvier-octobre, en hausse d'environ 18% par rapport à la même période de l'année précédente, selon les données portuaires.

La production de coton au Pakistan devrait se redresser en 2016/17 à 8,25 millions de balles. Des prix plus élevés ont incité agriculteurs à lutter contre les insectes avec comme conséquence des rendements plus élevés.

HUILE DE PALME

Les cours de l’huile de palme ont subi une correction après les récentes hausses. Mercredi, les cours clôturaient à 3 142 ringgits ($709) la tonnes, en recul de 1,3% sous la pression également de la baisse du soja sur le Chicago Board of Trade. « Le marché semble  toujours haussier et les prix globaux grimpent encore, également grâce aux marchés de l'énergie, qui pourraient stimuler la demande de biodiesel », a déclaré un négociant.

Selon un sondage  réalisé par Reuters, la production d'huile de palme diminuerait de 2,8% pour atteindre 1,63 million de tonnes en novembre, et les stocks finaux augmenteraient de 7,4% à 1,69 Mt sur le mois. Quant aux exportations, elles diminueraient de 9,8% en novembre par rapport à octobre pour s'établir à 1,29 Mt. Une baisse imputable à la diminution de la demande indienne,  le principal consommateur mondial d'huiles comestibles  et le plus grand importateur d’huile de palme, suite au retrait de la circulation des billets de  grosses coupures début novembre.  « La démonétisation de l'Inde a affecté la demande d’huile de palme à court terme. Nous estimons que les choses se normalisent sous trois mois », a déclaré Alan Lim, analyste chez MIDF Research à Kuala Lumpur. Ajoutant « Nous prévoyons également que la demande de la Chine reprenne dans la seconde moitié de décembre entrainée par  la reconstitution des stocks avant le Nouvel an chinois ».

RIZ

Evolution contrastée sur le marché du riz asiatique cette semaine avec une baisse des prix à l’exportation en Inde et au Vietnam, la demande restant faible tandis que les prix se sont appréciés en Thaïlande sous l’effet du ralentissement de la récolte.

Les prix indiens du riz étuvé 5% ont baissé de $1 cette semaine pour s'établir à $347 -$351  la tonne, en raison de la faiblesse de la demande des acheteurs africains. « Nous ne sommes pas en mesure de signer de grandes nouvelles offres. Les prix sont fermes sur le marché local en raison de l'offre limitée. A ce niveau, il est difficile de trouver des acheteurs », a déclaré un exportateur basé à Kakinada dans l’Etat d'Andhra Pradesh. Ajoutant que la Thaïlande et le Vietnam étaient plus compétitifs.

La production de riz d'été de l'Inde est estimée à 93,88 millions de tonnes (Mt) en hausse de 2,81% par rapport à l'année précédente, a annoncé le ministère de l'Agriculture.

Les prix du riz vietnamien ont également diminué cette semaine, les acheteurs étant absents. Le Viet 5% a fléchi à $335-$340  la tonne contre $340-$350 la semaine dernière. « La compétitivité du Vietnam est plus faible que celle de la Thaïlande », a déclaré un commerçant à Ho Chi Minh-Ville.

En revanche, le Thaï 5% progressait à $360-$365 la tonne contre $360.

Le prix moyen du Thaï 5% entre janvier et novembre 2016 a augmenté de 2,5% par rapport à il y a un an, à $398  la tonne, tandis que le Viet 5% a baissé de 0,8% au cours de la même période pour s'établir à $349, selon la FAO.

SUCRE

Les cours du sucre ont chuté à 18,80 cents la livre mardi mais se sont repris depuis, avec le seuil de résistance toujours estimé aux alentours des 20 cents. La hausse hier, mercredi, a notamment été alimentée par l'annonce par l'entreprise publique pétrolière brésilienne Petrobras d'un relèvement du prix de l'essence et du diésel de 8,1% et de 9,5%, ce qui rend l'éthanol beaucoup plus intéressant à produire que le sucre pour les raffineries de canne.

Ainsi, le roux a clôturé mercredi soir à 19,63 cents la livre à New York, contre 19,12 cents vendredi dernier, et le blanc à $ 519,70 la tonne contre $ 511,80 le 2 décembre.

Selon le rapport sur les perspectives 2017 des matières premières publiées lundi par Citicorp, les prix du sucre roux n'augmenteraient plu en 2017/18 car al production en Asie augmenterait et que el déficit du marché mondial se réduirait.

Pour l'heure, les importations de sucre roux en Russie ont fortement chuté sur les 10 premiers mois de l'année, à 244 400 t contre 495 600 t sur la même période en 2015, selon les données douanières. La baisse a été légèrement moindre pour le sucre blanc, à 224 100 t contre 326 300 t.

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