La Chronique Matières Premières Agricoles au 7 décembre 2017

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 7 décembre 2017
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Trois éléments pèsent sur les marchés monétaires et financiers en cette fin de semaine : l’annonce aujourd’hui par la Commission européenne d’une grande avancée dans les négociations entre le Royaume Uni et l’UE, permettant de passer à la seconde phase des discussions sur leurs futures relations commerciales ; la conviction des marchés que la Réserve fédérale américaine annoncera la semaine prochaine un nouveau relèvement de ses taux d’intérêt ainsi que la perspective d’un accord au Congrès sur une réforme fiscale d’ici au 22 décembre ; les importations et exportations chinoises ont augmenté de façon inattendues en novembre, témoignant d’un regain de dynamisme chez la deuxième puissance économique mondiale. Le dollar est à un pic de deux semaine face à un panier de monnaie.

Côté pétrole, la menace de grève au Nigeria a fait grimper le baril tandis que l’or a terminé hier soir à son plus faible niveau depuis juillet, à $ 1 243, 71 l’once.

CACAO

Une nouvelle semaine de chute pour les cours internationaux du cacao. Les marchés à termes de Londres et New York ont terminé hier soir respectivement à £ 1 391 et $ 1 880 la tonne (t) contre £ 1 489 et $ 2 041 vendredi dernier. Les cours du cacao ont chuté de 11% depuis le début de l’année, la deuxième année consécutive de baisse.

Une chute qui doit largement être attribuée aux rumeurs cette semaine d’un manque de disponibilités financières des banques, en Côte d’Ivoire, pour le cacao, ce qui porterait ombrage à l’achat des fèves, soulevant le risque de défaut. Selon certains exportateurs, des contrats à l’export représentant quelque 250 000 t seraient en jeu. Des rumeurs que le Conseil du café-cacao (CCC) a démenti mercredi. Ceci dit, des responsables du CCC et des banques devaient se rencontrés afin de débloquer des crédits pour l’achat de cacao, a bien déclaré un responsable du CCC mardi.

A ceci s’ajoutent les estimations des uns et des autres qui confirment que la campagne sera excédentaire mais de peu. Hier, c’était au tour du courtier américain JSG Commodities de donner ses chiffre, avec une production estimée à 4,655 millions de tonnes (Mt) pour la campagne en cours face à une demande de 4,52 Mt, laissant un excédent de 88 450 t, bien en-deçà des 347 600 t en 2016/17, cet excédent de l’année dernière pesant sur le marché aujourd’hui.

“Je ne vois vraiment aucune raison d’acheter actuellement. Je pense que la récolte se déroule bien et nous avons un excédent énorme de la campagne précédente“, a expliqué mardi un trader à Reuters.

En outre, d’importants volumes venant du Cameroun pèseraient sur Londres, expliquant l’actuelle prime de New York sur le marché à terme londonien, alors que les acheteurs préfèrent en général l’origine Côte d’Ivoire. “Les Camerouns, que personne ne veut vraiment, pèsent sur les cours à Londres”, poursuit le trader.

Côté marché physique, les arrivages de cacao aux deux ports ivoiriens auraient totalisé 510 000 t entre le 1er octobre et le 3 décembre contre 565 000 t sur la même période en 2016, selon les exportateurs.

En Indonésie, la province de Lampung a exporté 254 t de cacao en novembre contre 45 t en novembre 2016, selon les chiffres du commerce extérieur.

Quant au perspectives, Citi Group voit l’important excédent en 2016/17 évoluer vers un marché en équilibre en 2017/18 en raison d’une baisse de production en Afrique de l’Ouest et des broyages mondiaux en hausse. En moyenne sur l’année calendaire 2018, la tonne de fèves à New York serait à $ 2 150, estiment les analystes dans l’Annual Commodities Market Outlook 2018 de la banque paru en début de semaine.

Côté entreprise, c’est fait. Le suisse Barry Callebaut a effectivement acheté la division ingrédients de Gertrude Hawk Chocolates, Gertyrude Hawk Ingredients, comme il l’avait annoncé en septembre. Ceci renforcera son positionnement sur les segments spécialités et décorations en Amérique du Nord. Les prix devraient demeurer stables, aux niveaux actuels.

Le chocolatier belge Godiva a ouvert mercredi sa première boutique en Australie, à Melbourne. Au total, 20 magasins devraient s’ouvrir ces 5 prochaines années dans différentes villes du pays, a annoncé le directeur Asie-Pacifique, Jérôme Chouchan. A travers le monde, le chocolatier de luxe, présent dans 100 pays, compte 800 magasins dont 300 au Japon, avec des revenus d’environ $ 1 milliard.

Un marché australien du chocolat où il y a déjà beaucoup de monde, avec Max Brenner, Lindt, Haigh’s Chocolates, Guylian aux côtés de plus petits comme CBD Adora ou encore Just Willima, rapporte Reuters. Un marché de détail sous pression ces cinq dernières années car la concurrence est vive, notamment d’Amazon. Rappelons que Godiva est, depuis 2007, une filiale de la holding turque agro-alimentaire Yildiz.

CAFÉ

Le café Arabica a terminé sur le marché à terme de New York à $ 1,229 la livre, après être tombé en cours de séance à $ 1,221, son niveau le plus faible depuis le 23 juin; vendredi dernier, il avait clôturé à $ 1,2955. A Londres, le Robusta sur l’échéance janvier a terminé en baisse à $ 1 730 la tonne contre $ 1 753 il y a une semaine.

Il y a eu des réactions limitées du marché à l’annonce d’exportations brésiliennes au plus bas depuis 4 ans en cette fin 2017, car les acheteurs sont prêts à attendre que des approvisionnements additionnels arrivent”, estime BMI Research dans une note de marché, soulignant les belles perspectives de récolte en Colombie et au Brésil la campagne prochaine.

La Colombie qui entend accroître de 29% sa production de café pour atteindre les 18 Ms d’ici 2024, grâce à la rénovation de 100 000 ha de caféiers par an mais aussi en incitant ceux qui produisent du coca à se tourner vers le café, a expliqué le président hier Juan Manuel Santos. Selon l’ONU, les terres utilisées à la culture de coca ont bondi de 52%, à 146 000 ha.

Au Brésil, les stocks de fin de campagne 2017/18 de café, à juin 2018, devraient chuter de plus de moitié, à 1,035 millions de sacs de 60 kg (Ms) contre 2,635 Ms en juin 2017, estime la maison de trading Comexim. En effet, étant donné la faible récolte de Robusta cette année, les torréfacteurs ont puisé dans les stocks. D’ailleurs, la demande était telle que l’écart de prix entre les “vieux” conilons de qualité inférieure et les meilleurs grains est au plus bas en 60 ans. D’où l’intérêt pour ceux qui détenaient de vieux stocks de s’en débarrasser à bon prix. Selon Comexim, la récolte 2017/18 a été de 49,4 Ms dont 38,8 Ms d’Arabica et 10,6 Ms de Robusta. A titre de comparaison, le Département américain de l’Agriculture (USDA) estime la récolte 2017/18 à 51,2 Ms et les stocks à fin juin 2018 à 2,57 Ms.

Côté Robusta, “L’attente d’une récolte Robusta élevée au Vietnam (où la récolte vient de démarrer) et la perspective d’une production de Robusta bien meilleure au Brésil sont déjà des facteurs intégrés par le marché“, estime Commerzbank dans sa note de marché.

Le Vietnam aurait exporté 90 000 à 95 000 t de Robusta en novembre, estiment les traders, le gouvernement ayant estimé ces volumes à 85 000 t. Les exportations étaient de 79 000 t en octobre, au démarrage de la campagne.

Dans son Annual Commodities Market Outlook 2018, Citi Research estime à 152,5 Ms la production mondiale en 2017/18 contre 153,9 Ms en 2016/17. “Sans tenir compte de la croissance dans le reste du monde, aussi longtemps que la météo est favorable au Brésil, le monde pourrait potentiellement faire une pause après le cycle de 5 années de déficit, et avec une météo presque parfaite, nous pourrions même voir l’équilibre global devenir excédent”, selon le rapport.

CAOUTCHOUC

Suite à l’incendie vendredi dernier dans un entrepôt situé dans la province orientale du Shandong en Chine, les cours du caoutchouc ont bondi lundi à Tokyo à un plus haut de deux mois à la suite du rebond du marché de Shanghai aidé par un yen plus faible par rapport au dollar. Quelque 36 000 tonnes de stocks de caoutchouc ont été endommagées, ce qui représente environ 11% des stocks de caoutchouc logés dans les entrepôts surveillés par le Shanghai Futures Exchange. Le contrat de mai a clôturé lundi sur le Tocom à 209,3 yens ($1,85) le kilo et à 14 925 yuans ($2 255) la tonne à Shanghai. En outre, les inondations dans le sud de la Thaïlande pourraient affecter la production et/ou l’expédition du caoutchouc. S’ajoute la perspective de la réduction des exportations de caoutchouc à partir de la mi décembre suite à l’accord conclu fin novembre entre les principaux pays production de caoutchouc, annoncé jeudi dernier par l’International Rubber Consortium (IRCo). La semaine dernière les cours avaient déjà gagné 4% pour clôturer vendredi à 203,5 yens ($1,81) le kilo. Jeudi, le contrat de mai a clôturé sur le Tocom en hausse à 207 yens ($1,84) le kilo mais en baisse à Shanghai à 13 970 yuans ($2 112) la tonne contre 14 525 yuans vendredi dernier. « Les prix du caoutchouc devraient être orientés à la baisse car l’offre est abondante en Asie. Mais, il est difficile de prévoir leur direction en raison des mouvements imprévisibles des spéculateurs », a estimé un négociant basé à Tokyo.

En Inde, les fabricants de pneumatiques craignent un manque de caoutchouc naturel pour faire fonctionner leurs usines, qui consomment entre 65 et 70% de la production intérieure de caoutchouc. Or, cette dernière est actuellement inférieure à la demande, de l’ordre de 40%. L’office du caoutchouc avait projeté une production de caoutchouc naturel de 8 millions de tonnes (Mt) en 2017/18, en hausse de 16% par rapport à 2016/17 mais elle ne se situe aujourd’hui qu’à 3,2 Mt, soit seulement 5% de plus que l’an dernier. L’Association des fabricants de pneus pour l’industrie automobile (ATMA) estime qu’il n’y a pas d’autres moyens que d’avoir recours aux importations même si les droits élevés ont gravement nui à l’industrie (droit de 25%). Ainsi, l’ATMA réclame un contingent tarifaire, des droits ramenés à zéro et la suppression des restrictions portuaires, l’importation de caoutchouc naturel n’était autorisée que dans les ports de Chennai et J NPT.

Au Japon, les stocks de caoutchouc brut dans les ports s’élevaient à 6 262 tonnes au 31 octobre, en hausse de 8,3% par rapport à la dernière date d’inventaire, selon les données de l’Association japonaise du caoutchouc.

En Chine, les stocks de caoutchouc dans les entrepôts surveillés par le Shanghai Futures Exchange ont augmenté de 4,9% par rapport à vendredi dernier.

COTON

Les cours du coton ont continué à progresser cette semaine pour atteindre jeudi 74,23 cents la livre, un sommet de 7 mois. La semaine dernière, le coton avait enregistré sa sixième semaine consécutive de gain en progressant de 1,9% le contrat de mars clôturant vendredi à 73,28 cents la livre.

La superficie mondiale emblavée en coton progresserait de 11% à 32,5 millions d’hectares, selon le Comité consultatif international du coton (CCIC). Ainsi la production devrait augmenter chez les principaux producteurs – Chine, Brésil, Etats-Unis, Afrique francophone, Turquie, etc. – estimée à 25,74 millions de tonnes (Mt), en hausse de 12%. Quant à la consommation, elle devrait aussi augmenter de 3% à 25,2 Mt. Les stocks de clôture progressent à 19,24 Mt, contre 18,71 Mt en 2016/17. Toutefois, l’ICAC estime qu’en moyenne les prix progresseraient à 72 cents la livre (Indice A de Cotlook) contre 70 cents en 2016/ 17. Cotlook qui a revu son estimation de la production mondiale de coton à la baisse (-50 000 t.) à 25,973 Mt et laissé inchangé celle de la consommation à 25,184 Mt.

En Inde, la production s’élèverait à 29,8 millions de balles (480 lb) en 2017/18 sur une superficie de 12,3 millions d’hectares, selon le département américain de l’Agriculture (USDA). Les exportations de coton devraient ralentir, tandis que les programmes publics de soutien pourraient stimuler les exportations de vêtements en coton et de produits textiles. La consommation intérieure de coton devrait se redresser par rapport à l’année dernière, les usines utilisant les stocks existants.

En Ouzbékistan, la production est estimée à environ 3,7 millions de balles (800 000 tonnes) pour une consommation, en forte croissance ces dernières années avec l’augmentation des investissements dans le textile, évaluée à 2,3 millions de balles (500 000 tonnes), selon l’USDA. Les exportations devraient s’élever à environ 1,3 million de balles (300 000 tonnes). Une nouvelle plateforme électronique de vente du coton devrait être introduite en 2018.

Au Pakistan, l’estimation de la production est de 9,2 millions de balles (480 lb) en 2017/18 (août/juillet), en forte hausse par rapport à 2016/17 (+20%) stimulée par le programme de soutien de $625 millions (engrais, subvention, réduction des tarifs d’électricité, pour les pompes pour les puits tubulaires, réduction du taux d’intérêt et des taxes sur les ventes) et des prix rémunérateurs, selon l’USDA. Les importations devraient légèrement baisser à 2,3 millions de balles.

En Indonésie, les importations de coton, en hausse, s’élèveraient à 3,4 millions de balles en 2017/18 toujours selon l’USDA.

Au Mali, la prévision de la production de coton en 2017/18 a été revue à la baisse mais elle reste record (cf. nos informations).

HUILE DE PALME

Les cours de l’huile de palme ont accusé jeudi une quatrième session consécutive de baisse propulsant les prix à un plus bas de cinq mois. On se dirige donc vers une sixième semaine consécutive de baisse, les cours de l’huile de palme ayant perdu environ 10% de leur valeur depuis le 1er novembre. Ils ont clôturé sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 2 502 ringgits ($612,33) la tonne jeudi contre 2 603 ringgits ($636,82) la tonne jeudi dernier (les marchés étant fermés vendredi dernier). Une baisse qui s’inscrit dans le sillage de la chute du soja sur le CBOT et le Dalian. Mais pas seulement. Outre les variations monétaires, la faiblesse de la demande et la hausse anticipée des stocks pèsent sur les cours.

Les exportations sont ralenties. Elles ont chuté de 5,3% selon ITS et de 7,5% selon SGS en novembre par rapport à octobre. Le premier déclin mensuel en cinq mois. Quant aux stocks, ils pourraient atteindre leur plus haut niveau fin novembre en près de deux ans à 2,44 millions de tonnes (Mt), en hausse de 11,4%, selon un sondage réalisé par Reuters auprès de neuf négociants, analystes et producteurs. La production d’huile de palme devrait avoir atteint son pic en octobre (en hausse de 12,9% à 2 Mt) et pourrait donc fléchir d’environ 3% en novembre mais la baisse des exportations serait plus importante (-6%). La demande devrait être plus faible en l’Inde suite à l’augmentation des taxes à l’importation (cf. nos précédentes chroniques), de même que dans les pays de l’hémisphère nord compte tenu de la saison hivernale tandis qu’elle remontrait en Chine en janvier si le pays reconstitue ses stocks avant le Nouvel An chinois.

En Inde, la baisse de la production de colza pourrait stimuler la demande d’huile de palme, car le pays importe environ les deux tiers de sa demande en huile comestible. La production indienne de colza et de moutarde devrait baisser d’au moins 10 % pour la campagne agricole 2017/18 en raison des faibles précipitations et des températures élevées, qui ont incité les agriculteurs à opter pour d’autres cultures. Cela pourrait être un facteur de soutien des cours de l’huile de palme.

En Indonésie, la production d’huile de palme devrait atteindre 38,5 Mt en 2017/18 tandis que la production de 2016/17 a été révisée à la hausse à 36 Mt, selon l’USDA. Les exportations d’huile de palme sont donc également révisées à la hausse en 2016/17 à 27,5 Mt et celles de 2017/18 à 28 Mt. Ente janvier et septembre 2017, les exportations s’élèvent à 21,7 Mt, en hausse de 36% par rapport à la même période en 2016.

Greenpeace dans le rapport How palm oil industry is still cooking the climat affirme, après une enquête menée auprès de onze négociants en huile de palme, qu’aucun de ces négociants n’est en mesure de prouver qu’il n’y a pas de déforestation dans leur chaîne d’approvisionnement et donc de garantir la mise en place effective de leur politique zéro déforestation d’ici à 2020 (cf. nos informations : Huile de palme et déforestation un lien durable ?).

RIZ

Les cours ont bondi cette semaine en Inde grâce à la demande du Bangladesh tandis que les marchés en Thaïlande et au Vietnam étaient calmes.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé de $4 la tonne pour se situer entre $406 et $409. Alors que les approvisionnements sont en hausse avec la nouvelle récolte mise sur le marché, la demande bangladaise a soutenu les prix. Le Bangladesh importera 150 000 tonnes de riz à $ 440 la tonne en provenance de l’Inde dans le cadre d’un accord public, ont annoncé mercredi deux responsables du ministère de l’Alimentation. La Fédération nationale de commercialisation des coopératives agricoles (NAFED), gérée par l’État indien, fournira le riz dans les 60 jours suivant la signature de l’accord, qui aura lieu bientôt, selon les autorités. Le Bangladesh avait déjà conclu un accord avec une autre agence d’État en Inde, PEC, pour importer 100 000 tonnes à $455 la tonne.

En Thaïlande, le Thaï 5% se situe à $401-$405 la tonne contre $395-$400 la semaine dernière. La demande est restée relativement faible avec une offre plus ou moins constante en dépit de certaines pertes dues aux inondations.

Les négociants estiment que l’objectif fixé par le ministère du Commerce d’exporter 11 millions de tonnes (Mt) de riz d’ici à la fin de l’année, devrait être atteint à plus ou moins 5%. Du 15 au 20 décembre se déroulera le Thaï Rice Festival 2017, ce qui devrait avoir un effet positif sur la demande.

Au Vietnam, le Viet 5% se négocie à $395 la tonne, quasiment inchangé par rapport à la semaine dernière. Le marché du riz demeure calme en dépit de stocks bas. Comme en Thaïlande, le Vietnam serait en passe de réaliser son objectif d’exportation de 5,6 Mt en 2017.

Au Sénégal, le président Macky Sall a repoussé de deux ans son objectif d’atteindre l’autosuffisance en riz à 2019 (cf. nos informations : L’autosuffisance en riz du Sénégal repoussée de deux ans. Mais est-ce réel ?).

En Europe, l’Italie et sept autres pays européens – la France, l’Espagne, le Portugal, la Hongrie, la Grèce et la Roumanie- ont invoqué, le 24 novembre dernier, la clause de sauvegarde et demandé à la Commission européenne de les autoriser à limiter l’importation de riz du Cambodge afin de protéger leur industrie (cf. nos informations : L’Italie joue la carte du protectionnisme en matière de riz, pâtes, tomates).

SUCRE

Le sucre roux a terminé hier soir à New York à 14,31 cents la livre contre 14,98 cents vendredi dernier, tandis que le blanc à Londres était à $ 371,20 contre $ 388,9.

La perspective d’un excédent sucrier conséquent en 2017/18 pèsera sur les cours du sucre sur la première moitié de 2018, mais le fait que les raffineries au Brésil broieront plus de canne pour faire de l’éthanol que du sucre pourrait stimuler les prix du sucre plus tard en 2018, a résumé Citi Research dans son Annual Commodities Market Outlook 2018. Il estime l’excédent mondial à 6,7 Mt en 2017/18 contre 400 000 t en 2018/19. Aussi voit-il le prix du sucre roux à 15 cents la livre au premier trimestre, à 16 cents au second et grimper à 16 cents en fin d’année.

En effet, selon le trader Nick Penney, chez Sucden Financial, la perspective d’un important excédent sur 2018/19 provenant de belles récoltes dans l’hémisphère nord même si la production de sucre au Brésil, dans le centre-sud, sera moindre, pèse sur le marché. En outre, la faiblesse du real, la monnaie brésilienne, incite les opérateurs du n°1 mondial à exporter. Ainsi, malgré les volumes importants de canne qui vont plutôt à la production d’éthanol que de sucre au Brésil, le marché a les yeux rivés sur l’excédent mondial conséquent.

En Inde, les raffineries ont produit 3,95 Mt de sucre entre le 1er octobre et le 30 novembre, soit un bond de 42% par rapport à la même période l’année dernière. La raison ? Une disponibilité plus importante en canne ce qui permet à davantage de raffineries de tourner. Ainsi, à fin novembre, 443 raffineries étaient en opération contre 393 en novembre 2016, selon l’Indian Sugar Mills Association. Elle estime que la production sera de 25,1 Mt en 2017/18, soit au même niveau que la consommation, l’Inde étant le n°1 mondial.

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