La place de l’Ouzbékistan à prendre sur le marché du coton ?

 La place de l’Ouzbékistan à prendre sur le marché du coton ?
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Entre la volonté du gouvernement ouzbek d’accroître ses superficies dédiées aux cultures de fruits et légumes au détriment de la cotonculture, et la demande toujours croissante de ses filatures et industrie textile pour la fibre blanche, l’offre ouzbek de coton à l’export se réduirait comme peau de chagrin, souligne le Département américain de l’agriculture (USDA).

Pour la campagne 2018/19, pour laquelle les plantations ont déjà démarré, les superficies dédiées au coton seraient en baisse de 35 000 ha, à 1,17 million d’hectares (Mha) contre 1,2 Mha récoltés en 2017/18. L’objectif du gouvernement est de réduire les superficies cotonnières là où les sols sont les moins adaptés, notamment lorsqu’ils sont très salinisés ou montagneux. A la place, les autorités veulent inciter à la culture de fruits et légumes, de pomme de tette et de céréales. Selon le programme gouvernemental, 30 500 ha ont déjà été détournés du coton en 2016/17 et 50 000 ha en 2017/18. Le programme de reconversion court jusqu’en 2020 et, au total, les superficies cotonnières devraient avoir été réduites de 185 000 ha.

En raison des bonnes conditions météorologiques, la production atteindrait 3,81 millions de balles de 480 lb, soit 1,7 Mt de coton fibre en 2018/19, contre 3,58  millions de balles (1,6 Mt)  en 2017/18 et 3,725 millions (1,69 Mt) en 2016/17. Face à cela, la consommation nationale est galopante. Aujourd’hui, 60% de la production locale de coton est absorbée par le marché intérieur : en 2018/19, cette consommation atteindrait 2,5 Mb contre 2,3 Mb en 2017/18. On recense environ 500 entreprises textiles en Ouzbékistan et le gouvernement encourage vivement de nouveaux partenariats pour utiliser encore davantage de coton local. Entre 2015 et 2019, le gouvernement a pour objectif d’investir $ 1 milliard et encore $ 2,2 milliards jusqu’en 2022 afin de moderniser et de diversifier l’industrie textile locale.  Pour ce faire, il favorise la création de clusters afin d’intégrer verticalement la filière et attirer les investisseurs étrangers grâce à des mesures fiscales et douanières incitatives ; dans le cadre de ces clusters, le gouvernement accorde de la terre, encourage à filer et à confectionner. Pour le démarrage de la campagne 2018/19, 13 entreprises ont déjà été approuvées dans le cadre de ces clusters et 140 000 ha seront plantés en coton.

Mais où exporte l’Ouzbékistan ? Quels marchés serait-il bon à saisir ? Tout d’abord, quelques chiffres. Selon le Comité consultatif international du coton (CCIC/ICAC), les exportations ouzbèques sont passées de 690 000 t en 2012/13 à 340 00O t en 2016/17 et glisseraient à 330 000 t en 2017/18 ; selon l’USDA, les exportations en 2017/18 tomberaient à 250 000 t et seraient relativement stables en 2018/19 en raison de la hausse attendue de production.  

Les principales destinations à l’export du coton d’Ouzbékistan sont la Chine (44 000 t sur les six premiers mois de 2017/18) et le Bangladesh mais avec des volumes en baisse, souligne l’USDA qui précise qu’il n’existe pas de statistiques nationales officielles d’exportation de coton. Auraient également diminué les expéditions vers la Turquie (2 200 t sur le premier semestre 2017/18 contre 21 700 t sur la même période la campagne précédente) et l’Iran (8 200 t sur les 7 premiers mois contre 19 000 t sur la même période en 2016/17). Les volumes expédiés en Russie seraient de 2 600 t au premier semestre 2017/18.

Si les exportations de fibre se réduisent, en revanche, les ventes de fils et de textiles augmentent. A titre d’exemple, sur les 6 premiers mois de 2016/17, les exportations de fil de coton vers la Chine ont atteint 47 600 t (contre 42 000 t), 43 000 t vers la Russie, 22 000 t vers la Turquie qui a vu son volume doubler. L’Ouzbékistan est devenu un des fournisseurs majeurs de tissu en coton en Russie avec 41,5 millions de m2 exportés sur ces premiers 6 mois de 2017/18.

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