La Chronique Matières premières agricoles au 8 juillet 2021

 La Chronique Matières premières agricoles au 8 juillet 2021
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Les bourses européennes ont affiché de lourdes pertes hier en réaction aux dernières nouvelles sur la propagation du variant Delta et au regain d’inquiétude pour la reprise économique, deux facteurs qui ont détourné les investisseurs des actions. Il en a été de même de Wall Street qui a chuté notamment après l’annonce d’une augmentation inattendue des inscriptions au chômage et de la déclaration, la veille. Le président de la Réserve fédérale d’Atlanta, Raphael Bostic, a averti mercredi que le variant Delta pourrait entraver la reprise économique aux États-Unis.

« Le vent est en train de tourner sur les marchés, c’est certain”, les inquiétudes liées à la croissance remplaçant celles suscitées par l’inflation », écrit Rodrigo Catril, stratège de National Australia Bank. « La semaine aura été marquée par la capitulation apparente des tenants du “reflation trade”, le scénario de remontée de l’inflation à la faveur de la reprise économique qui favorisait la remontée des rendements obligataires sans compromettre celle des actions », souligne Reuters.

Sur le front monétaire, l’euro a affiché hier soir une hausse de 0,41% face au billet vert, à $ 1,1838.

Les cours du pétrole, orientés à la baisse en début de journée, sont repassés dans le vert après l’annonce d’une forte diminution des stocks de brut aux Etats-Unis (-6,9 millions de barils) la semaine dernière. Le Brent a terminé à $ 73,67 le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à $ 72,36. L’un et l’autre étaient tombés à leur plus bas niveau depuis trois semaines durant la journée d’hier.

CACAO CAFÉ CAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

C’est la grande glisse ! A Londres, la tonne de cacao a baissé, passant de £ 1608 vendredi dernier à £ 1 584 à la clôture hier soir en ayant même touché en cours de séance £ 1 572, son plus faible niveau de prix depuis un an exactement. New York a suivi la même tendance, passant de $2 319 en fin de semaine dernière à $ 2 268 la tonne hier soir ; mercredi, il a touché un plus bas en 8 mois.

Rien d’étonnant face à l’abondance de l’offre ivoirienne et ghanéenne ! Et même si les marchés s’attendent à de bons chiffres de broyages sur le second trimestre -dont la publication devrait se faire la semaine prochaine, cela ne parvient pas à compenser ces flux de cacao. Un analyste a confié à Reuters s’attendre à une hausse de 10% des broyages mondiaux par rapport au deuxième trimestre 2020, mais rappelons que le monde entier était alors paralysé par la pandémie et les broyages étaient en chute libre.

Donc le cacao abonde. En Côte d’Ivoire, les arrivages du 1er octobre au 30 juin ont atteint 2,025 millions de tonnes (Mt), en hausse de 6,2% sur la même période la campagne dernière, a indiqué le Conseil café-cacao (CCC). Quant au Ghana, les arrivages entre le 1er octobre et le 17 juin totalisent 981 222 t, soit 30% de hausse par rapport à la même période l’année dernière lorsqu’ils étaient à 754 800 t, selon les chiffres du Cocobod publiés mercredi.

Tout ceci laisse à penser que l’excédent 2020/21 sera important ce qui a, d’ores et déjà, conduit Commerzbank à abaisser de $ 100 ses prévisions de prix moyen au 4ème trimestre, à $ 2 400 la tonne, soit le premier trimestre de la nouvelle campagne 2021/22. Celle-ci risque d’être à nouveau plantureuse car des pluies au-delà des moyennes, conjuguées à un bel ensoleillement la semaine dernière dans les zones de production en Côte d’Ivoire, sont de très bon augure pour une nouvelle belle et abondante production à venir.

Côté broyages, au 30 juin en Côte d’Ivoire, 402 000 t l’ont été par les 6 plus importants broyeurs de la place sur un total de 12, soit un volume en baisse par rapport aux 420 000 t sur la même période la campagne dernière, souligne l’association des exportateurs Gepex.  Rappelons que la capacité installée de broyage chez le leader mondial de la fève est de 712 000 t.

CAFÉ

L’Arabica a mis fin mercredi à sa glissade qui aura duré cinq jours consécutifs. Partie de $ 1,5305 vendredi dernier, la livre (lb) a clôturé hier soir à New York à $ 1,5225. Le Robusta, quant à lui, a fait du sur place, terminant la période sous revue au même prix qu’il l’avait démarré, vendredi dernier, à $ 1 707 la tonne.

Selon le négoce, les torréfacteurs sont rassurés : les gelées au Brésil ont peu impacté le café. Donc ils s’attendent à ce que le prix de l’Arabica retombe à $ 1,40-1,45. Toutefois, les ventes des caféiculteurs au Brésil ont été au ralenti ces derniers jours, préférant attendre que les prix se ressaisissent. En outre, la pénurie de conteneurs et le coût élevé du fret perturbent considérablement les expéditions du Brésil et du Vietnam.

A noter que l’analyste Judith Ganes, qui est actuellement en tournée dans les zones de production au Brésil, estime que la production cette année chez le n°1 mondial pourrait être plus basse que ce que suggère la plupart des analystes.

D’ailleurs, Commerzbank a relevé ses prévisions de prix moyen de l’Arabica au 4ème trimestre, à $ 1,45 la livre, estimant que la sécheresse prolongée au Brésil cette campagne a pu endommager la prochaine récolte.

En Colombie, les exportations en juin d’Arabica lavé ont chuté de 11% à 986 000 sacs de 60 kg, a indiqué la Fédération nationale du café. Ceci dit, c’est nettement mieux que la chute de 52% enregistrée en mai par rapport à mai 2020, suite aux grèves et à la paralysie du pays.

En Asie, sur le front du Robusta, les prix ont carrément baissé par rapport à la semaine dernière face au regain de la pandémie en Asie et au coût toujours élevé du transport maritime en raison de la pénurie de conteneurs. A compter d’aujourd’hui, le Vietnam impose des restrictions très strictes dans son hub commercial de Ho Chi Minh City pour 15 jours pour faire face à la nouvelle vague de coronavirus. Ainsi, les très faibles volumes encore détenus par quelques producteurs dans les Central Highlands se sont vendus à 34 600-35 500 dongs le kilo contre 34 800-36 200 dongs la semaine dernière. Les traders ont proposé le Grade 2, 5% grains noirs et brisures, avec une décote de $ 60 à $ 100 la tonne par rapport à l’échéance septembre sur le marché à terme de Londres.

En Indonésie, le Robusta de Sumatra s’est vendu cette semaine avec une prime de $ 30 à $ 50 la tonne par rapport à l’échéance août à Londres, inchangé sur la semaine dernière. En revanche, par rapport au contrat sur septembre, le différentiel cette semaine pour le café indonésien est de zéro alors qu’il avait bénéficié d’une prime de $ 10 la semaine dernière. « Il y a beaucoup de café à vendre mais pas beaucoup d’acheteurs cette semaine », a souligne un trader interrogé par Reuters.

Pour la campagne 2020/21 qui s’achève, l’Organisation internationale du café (OIC) a relevé ses prévisions d’excédent mondial à 2,3 Ms contre les 2,01 Ms estimés précédemment. En effet, la consommation mondiale ne serait que de 167,20 Ms contre les 167,58 Ms annoncés auparavant et toujours bien en-deçà des 168,5 Ms consommés avant la pandémie. Quant à la campagne 2021/22, elle serait déficitaire car la production baisserait dans de nombreux pays, dont le Brésil, alors que la consommation se redresserait. Toutefois, l’OIC n’a pas chiffré le déficit attendu.

En mai, les exportations mondiales de café ont chuté de 10,1% à 9,8 Ms, selon l’OIC, mais les exportations sur l’ensemble des huit premiers mois de la campagne sont en nette hausse, à 87,3 Ms contre 85,4 Ms sur la même période en 2019/20.

CAOUTCHOUC

Sur le fil du rasoir est le marché du caoutchouc qui a près avoir chuté de 9% la semaine dernière avec une clôture à 218,2 yens le kilo sur l’Osaka Exchange  s’est à nouveau déprécié pour terminer hier à 217 yens ($2). Toutefois le marché de Shanghai a rebondi à 13 395 yuans ($2 067) la tonne hier contre 12 705 yuans  vendredi dernier. Un rebond attribué à une chute des stocks mais aussi à un réajustement à la hausse des prix à Shanghai qui sous-performaient par rapport à Osaka et Singapour.

Un marché du caoutchouc affecté par la propagation à travers le monde et en particulier en Asie du variant Delta de la Covid-19 avec des nouvelles restrictions dans certains pays.

Ainsi, la Malaisie a imposé la semaine dernière des restrictions plus strictes aux déplacements, entreprises et usines dans la capitale Kuala Lumpur et l’Etat voisin de Selangor jusqu’au 16 juillet pour lutter contre un pic de nouvelles infections au coronavirus. Une décision qui met à mal l’industrie des gants en caoutchouc. L’Association malaisienne des fabricants de gants en caoutchouc (Margna) a tiré la sonnette d’alarme suppliant le gouvernement d’autoriser le secteur à reprendre ses activités à Selangor.  Les plus grands fabricants de gants Top Glove Corp et Hartalega Holdings ont déclaré avoir suspendu leurs activités. “Nonobstant les énormes pertes économiques subies par la nation, nous avons néanmoins un devoir et une responsabilité plus importants de ne pas perturber cet produit médical très essentiel” a déclaré le président de l’association Supramaniam Shanmugam sachant que la Malaisie fournit environ 67% du total des gants consommés dans le monde.

Toujours en Malaisie, le dernier rapport américain sur la traite des personnes (Trafficking in Persons”) a rétrogradé la Malaisie au niveau trois pour pour ne pas avoir respecté les normes minimales pour l’élimination de la traite et ne faisait pas d’efforts importants pour le faire. Une rétrogradation prise très au sérieux par le gouvernement malais qui s’engage à intensifier ses efforts pour lutter contre le travail forcé notamment dans les secteurs du caoutchouc et de l’huile de palme (Lire : La Malaisie sous la pression des Etats-Unis pour le travail forcé).

COTON

Guère de changement sur le marché du coton cette semaine avec une clôture hier à 86,88 cents la livre contre 86, 97 cents vendredi dernier. Le marché a été surtout influencé par l’environnement extérieur, en premier lieu le sentiment négatif sur les marchés, en particulier des céréales et du soja, mais aussi  financier et plus généralement une certaine anxiété sur la propagation du variant Delta. 

La production de coton biologique en croissance depuis quatre ans a atteint son plus haut niveau en 2019/20 à  249 153 tonnes, selon Textile Exchange. Le mouvement devrait se poursuivre avec une hausse anticipée de 48% en 2020/21. Le coton biologique demeure un marché de niche mais la demande des marques et détaillants progresse sous la pression de l’exigence d’une plus grande durabilité et transparence des chaînes d’approvisionnement (Lire : Renouveau de la production de coton biologique).

La Chine a démarré le 5 juillet la vente aux enchères de ses réserves de coton. Elle durera jusqu’au 30 septembre avec une quantité totale d’environ 600 000 tonnes. Le prix de vente de base est fixé sur la base du  prix moyen du coton international et du coton domestique, qui sera ajusté chaque semaine. Pendant l’enchère, si l’indice des prix du coton national baisse de plus de 500 yuans/t au total pendant trois jours consécutifs, l’enchère sera suspendue le jour ouvrable suivant, et lorsque l’indice des prix du coton national ne baisse pas pendant trois jours consécutifs, l’enchère pourra redémarrer le jour ouvrable suivant.

En Zambie, le Conseil consultatif international du coton (ICAC)  et le Centre international du commerce (ITC) vont collaborer sur les trois prochaines années pour mener à bien un projet en Zambie qui a pour ambition de doubler les rendements d’au moins 50 000 producteurs de coton.

HUILE DE PALME

Après une remontée de 7% la semaine dernière, les cours de l’huile de palme sont quasiment inchangés sur la période sous revue à 3 791 ringgits ($909,3) la tonne hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange contre 3 794 ringgits vendredi dernier. Mais ils ont été volatils sous l’influence de la variation du ringgit, de l’évolution du marché du soja sur le Chicago Board of Trade et de l’évolution de la production. Si une enquête réalisée  lundi par Reuters montrait une hausse de la production d’huile de palme en Malaisie de 7% en juin, les prévisions de la Malaysian Palm Oil Association (MPOA) tablaient sur une augmentation mensuelle que de 1,6%. Sont  donc attendues  par le marché  les données de juin sur l’offre et la demande publiées la semaine prochaine par le Malaysian Palm Oil Board. “La production restera modérée au moins jusqu’en septembre, à moins qu’une solution immédiate ne soit trouvée pour accélérer la récolte“, estime Paramalingam Supramaniam, directeur de la maison de courtage Pelindung Bestari basée à Selangor. Les mois de production de pointe en Malaisie se produisent généralement au troisième trimestre, mais ils passeront probablement au quatrième trimestre de cette année en raison des arbres et des conditions météorologiques, a déclaré UOB Kay Hian dans une note.

Cette semaine a été marquée par une forte reprise de la demande de l’Inde après la levée des restrictions à l’importation et le réajustement à la baisse des  droits de douanes (Lire notre Chronique des Matières premières agricoles du 1er juillet 2021). En moins d’une semaine, l’Inde a acheté 170 000 tonnes d’huile de palme. AmInvestment Bank estime que les importations mensuelles du principal acheteur indien atteindront une moyenne de 850 000 tonnes au cours des trois prochains mois. Toutefois, la demande indienne devrait ralentir au quatrième trimestre, car les restrictions induites par le coronavirus nuisent à la consommation.

Pour la Malaisie, le département américain de l’Agriculture (USDA) a ajusté à la baisse des  prévisions de production d’huile de palme brute (CPO) pour 2020/21 en recul de 8 000 tonnes à 18,7 millions de tonnes (Mt). La Covid-19 a provoqué de graves pénuries de main-d’œuvre, car le gouvernement a suspendu l’admission de nouveaux travailleurs étrangers, tout en permettant aux travailleurs étrangers dont les permis de travail ont expiré de rentrer chez eux, exagérant ainsi les problèmes de main-d’œuvre. De même, les estimations des exportations de CPO en  2020/21 ont été revues à la baisse à 16,85 Mt,  soit 600 000 tonnes de moins,  en raison de la récente augmentation du prix du CPO, par rapport au prix du soja, rendant l’huile de palme moins attrayante que le soja . En outre, les marchés d’exportation traditionnels autres que l’Inde, notamment la Chine, l’Union européenne, les États-Unis et le Pakistan, reconstituent leurs stocks d’huile végétale à un rythme plus lent que la normale en raison de la lente reprise de la demande de CPO causée par la pandémie de la Covid-19.

L’Indonésie  a maintenu son programme national de biodiesel avec un taux de mélange élevé de 30 % d’huile de palme brute (CPO) à l’échelle nationale depuis 2020, malgré le défi financier de soutenir un écart de prix croissant entre les prix de l’huile de palme et du diesel pendant la pandémie de la Covid-19, souligne l’USDA. Après avoir fait face à d’importants déficits en 2020, le programme de subventions du Fonds CPO a généré des revenus record en raison des prix mondiaux élevés du palmier au cours du premier semestre 2021. La consommation intérieure devrait s’élever à 9,2 milliards de litre en 2021, en hausse de 9% par rapport à 2020.

Les exportations de biodiesel devraient rester faibles en raison des taxes à l’exportation, de la demande de diesel impactée par la Covid-19 en Europe, et un écart de prix CPO-diesel qui a fortement réduit la demande discrétionnaire de la Chine. En 2020, elles avaient chuté à 39 millions de litres  contre 1,772 milliard en 2019, et devraient demeurer faibles en 2021 à  100 millions de litre.

En Malaisie, le dernier rapport américain sur la traite des personnes (Trafficking in Persons”) a rétrogradé la Malaisie au niveau trois pour pour ne pas avoir respecté les normes minimales pour l’élimination de la traite et ne faisait pas d’efforts importants pour le faire. Une rétrogradation prise très au sérieux par le gouvernement malais qui s’engage à intensifier ses efforts pour lutter contre le travail forcé notamment dans les secteurs du caoutchouc et de l’huile de palme (Lire : La Malaisie sous la pression des Etats-Unis pour le travail forcé).

En France, TotalEnergies cessera d’utiliser de l’huile de palme dans sa raffinerie de La Mède et dans ses autres installations à compter de 2023, a déclaré son PDG, Patrick Pouyanné, dans un entretien publié  dans la Provence lundi. Le groupe français avait cessé le 1er janvier 2020 de commercialiser en France des biocarburants à base d’huile de  palme. Depuis son démarrage en juillet 2019, la raffinerie de la Mède traite un éventail de matières premières – huiles végétales, huiles résiduelles, huiles acides issus du raffinage ou encore résidus des industries papetières.

Côté entreprises,  avec la hausse des prix de l’huile de palme brute (CPO), certaines sociétés de plantation en Malaisie libèrent la valeur de leurs actifs. Cette semaine, NPC Resources Bhd a déclaré avoir accepté une offre non contraignante d’IOI Corp Bhd pour acheter ses terres agricoles de palmiers à huile à Sabah pour 281,22 millions de ringgits. De même, TSH Resources Bhd a cédé deux plantations de palmiers à huile couvrant un total de 7 341 acres et une usine de palmiers à huile à Sabah pour 248 millions de RM en espèces à la société de plantation de palmiers à huile Sharikat Keratong Sdn Bhd. La cession aiderait TSH à faire face à ses obligations immédiates en matière de dette et permettrait une nouvelle marge d’expansion. Enfin, le conglomérat malais Boustead Holdings Bhd envisagerait des options pour sa filiale cotée en huile de palme, Boustead Plantations Bh, y compris une vente.

RIZ

L’arrivée des nouvelles récolte qui se profile fait pression sur les prix du riz en Asie, notamment en Thaïlande où les prix sont au plus bas depuis 19 mois et au Vietnam depuis une année.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont tombés à $465- $470 la tonne contre $470-$475 la semaine dernière. Les approvisionnements intérieurs s’accumulent alors que les agriculteurs des provinces du delta du Mékong ont démarré leur récolte d’été-automne. De plus, face aux frais élevés d’expédition les importateurs réduiraient leurs achats, tandis que les ventes nationales de riz paddy sont également lentes en raison des restrictions de mouvement du à la pandémie du coronavirus.

Pour le  Vietnam, le département américain de l’Agriculture (USDA) a révisé à la baisse ses estimations des exportations pour 2020/21 à 6,1 millions de tonnes (Mt) en raison de prix non compétitifs faisant perdre des parts de marché.  « Selon les douanes vietnamiennes, les exportations de riz ont diminué de 15 % au cours des cinq premiers mois de l’année civile 2021 », observe l’USDA. Les Philippines demeurent le plus grand importateur de riz vietnamien, représentant 36% des exportations totales, bien que la quantité ait chuté de 27% à 944 000 tonnes en 2020/21. La baisse des exportations vers les Philippines et la Malaisie (-53%) a été partiellement compensée par des gains en Chine (12%), en Côte d’Ivoire (29%) et au Ghana (28%). Les exportations de riz devraient rebondir en 2021/22 pour s’établir à 6,4 Mt estime l’USDA. 

En Thaïlande, les prix du Thaï 5%  ont chuté à $410 -$425 la tonne contre $420-$422 la semaine dernière. La demande étrangère est terne tandis que la dépréciation du baht thaïlandais par rapport au dollar américain a entraîné une baisse des prix.

La Thaïlande n’a a exporté  que 2,2 millions de tonnes (Mt) de riz pour une valeur de  $1,38 milliard au cours du premier semestre 2021. Ceci représente une baisse de 21,03% en volume et de 28,14% en valeur par rapport à la même période en 2020. Le président de l’Association des exportateurs de riz thaïlandais (TREA), Charoen Laothamatas, estime que le volume total des exportations de riz de la Thaïlande cette année atteindrait 5,7 Mt, soit moins que l’objectif de 6 Mt. Une moindre performance attribuée aux prix élevés du riz thaïlandais par rapport à ses concurrents comme l’Inde ou le Vietnam, consécutifs à  l’appréciation du baht et à la sécheresse.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% se sont maintenus  à $367- $371  la tonne cette semaine mais sont dans un creux de plus de sept mois.  Les semis des cultures d’été s’accélèrent dans la plus grande partie du pays et en particulier dans l’Est.

L’Indonésie ne prévoit pas d’importer du riz à court terme, les stocks de riz  étant suffisants a déclaré lundi le ministre du Commerce Muhammad Lutfi. L’agence nationale d’approvisionnement alimentaire Bulog dispose actuellement de 1,39 million de tonnes  (Mt) de stocks de riz, qui sont suffisants pour être utilisés pour des mesures de stabilité des prix pendant au moins 12 mois, a souligné le ministre.  Ajoutant que la récolte de cette année devrait également être supérieure à celle de l’an dernier à 33 Mt. L’Indonésie a signé en mars un accord d’achat de riz d’un million de tonnes par an avec la Thaïlande pour un stock tampon, mais le président Joko Widodo a déclaré qu’il ne s’attendait pas à le mettre en œuvre avant au moins juin et visait à maximiser l’absorption du riz des agriculteurs locaux.

Le Bangladesh a importé 1,3 million de tonnes (Mt)  de riz au en  2020-21 (mai-juin)  selon le ministère de l’Alimentation, le plus élevé depuis 2017/18 lorsque le pays a acheté un record de 3,8 Mt.

SUCRE

Après avoir atteint un pic de prix à 4 mois, le sucre s’est rétracté en fin de semaine. Le sucre blanc a terminé hier soir à New York à 17,45 cents la livre (lb) parti de 18,15 cents vendredi dernier. Il en a été de même pour le sucre blanc qui est passé de $ 450,30 la tonne à $ 433,20 hier soir à Londres.

Une baisse qui s’explique premièrement par une activité commerciale plutôt atone car le coût du fret est très élevé, d’autre part car les gelées au Brésil n’ont apparemment pas fait trop de dégâts du moins sur la canne et, toisièmement, parce que la demande n’a pas repris aussi fortement que certains l’imaginaient avec la fin généralisée des confinements mais alors que d’autres régions commencent à se reconfiner.

D’ailleurs, le géant allemand Suedzucker confirme une chute de 20,1% de ses revenus au premier trimestre par rapport à début 2020, à € 49 millions, en raison de la pandémie, bien que le n°1 européen s’attend toujours à voir ses bénéfices grimper à € 300 ou 400 millions sur l’ensemble de son exercice fiscal contre € 236 millions l’exercice précédent.  « Nous nous attendons à une amélioration sur le marché européen du sucre à partir d’octobre 2021 et attendons aussi des prix de ventes du sucre plus élevés sur la deuxième moitié de l’exercice fiscal », a indiqué le porte-parole du groupe. « L’UE devrait rester un importateur net de sucre avec un approvisionnement européen plutôt étroit. Avec des prix mondiaux fermes, ceci signifiera des prix européens du sucre plus élevés. » Les superficies emblavées du groupe ont augmenté de 3,1% en 2021 à 356 000 ha.

Dans l’UE, la production de sucre blanc est estimée croître en 2021/22 à 15,5 Mt contre 14,5 Mt la saison dernière, ce qui devrait gonfler les stocks, a annoncé mardi la Commission européenne. Les rendements sont attendus à 74 t/ha, un niveau similaire à la moyenne sur les 5 dernières années mais en hausse de 10% sur la dernière campagne. La superficie consacrée à la betterave est en progression de 1%, à 1,5 Mha. Les stocks en fin de campagne 2021/22 sont attendus à 1,4 Mt, soit 28% de plus que les 1,1 Mt il y a un an. La consommation alimentaire européenne per capita resterait stable à 14,8 Mt toujours en 2021/22 mais avec une tendance baissière douce à long terme. On connait maintenant l’impact précis de la pandémie sur la consommation européenne de sucre qui est tombée à 14,8 Mt en 2020/21 contre 16,4 Mt en 2019/20.

 

 

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