La Malaisie sous la pression des Etats-Unis pour le travail forcé

 La Malaisie sous la pression des Etats-Unis pour le travail forcé
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Les Etats-Unis accentuent la pression sur le travail forcĂ© en Malaisie, notamment dans l’industrie de la fabrication des gants en caoutchouc et le secteur de l’huile de palme. Le dernier rapport annuel du dĂ©partement d’État amĂ©ricain sur la traite des personnes (“Trafficking in Persons”), publiĂ© le 2 juillet,  a rĂ©trogradĂ© la Malaisie au niveau trois pour ne pas avoir respectĂ© les normes minimales pour l’Ă©limination de la traite et ne pas entreprendre des efforts importants pour le faire. La Malaisie rejoint plus d’une douzaine d’autres pays dont la Chine, la Russie et la CorĂ©e du Nord.

La Malaisie figurait depuis trois ans sur une liste de surveillance. Les Etats-Unis avaient déjà pris des mesures l’année dernière pour interdire les importations des produits du premier fabricant mondial de gant en caoutchouc, Top Glove, ainsi que ceux des géants des plantations de palmiers à huile FGV Holdings Berhad et Sime Darby en raison d’allégations de travail forcé.

Le rapport amĂ©ricain considère que la Malaisie continue de confondre traite des ĂŞtres humains et trafic de migrants, ce qui a entravĂ© les efforts d’application de la loi contre la traite et d’identification des victimes Il estime aussi que la Malaisie n’a pas traitĂ© de manière adĂ©quate ou poursuivi pĂ©nalement les allĂ©gations crĂ©dibles de trafic de main-d’Ĺ“uvre, notamment dans l’industrie de la fabrication du caoutchouc et le secteur de l’huile de palme.

Le gouvernement malaisien a rapidement rĂ©agit et affirmĂ© qu’il s’engageait Ă  prendre des mesures pour Ă©liminer le travail forcĂ©.  Le ministre des Ressources humaines, Murugan Saravanan, a dĂ©clarĂ© que le gouvernement prenait le dĂ©classement au sĂ©rieux et avait intensifiĂ© ses efforts pour lutter contre la traite des ĂŞtres humains, notamment en augmentant les poursuites contre les entreprises impliquĂ©es dans le travail forcĂ©. Il a ajoutĂ© que le gouvernement Ă©tudiera les coĂ»ts imposĂ©s par les agences de recrutement pour s’assurer qu’il n’y a pas de frais cachĂ©s qui pourraient conduire Ă  l’exploitation des travailleurs et Ă  la servitude pour dettes. Pour amĂ©liorer le bien-ĂŞtre des travailleurs, les employeurs devront dĂ©sormais payer la sĂ©curitĂ© sociale pour toutes les aides domestiques. Il a Ă©galement prĂ©cisĂ© que pour lutter contre le travail forcĂ©, le gouvernement avait mis en place depuis le mois de mai une application mobile Working for Workers pour permettre aux travailleurs Ă©trangers de porter plainte directement auprès des bureaux du travail. Jusqu’Ă  prĂ©sent, 4 636 plaintes ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es, dont 3 502 ont fait l’objet d’une enquĂŞte et des mesures ont Ă©tĂ© prises.

En outre, des travaux sont menĂ©s conjointement  avec  l’Organisation internationale du travail (OIT)  pour Ă©laborer un plan d’action visant Ă  rĂ©soudre le problème du travail forcĂ© et du travail des enfants d’ici le quatrième trimestre de cette annĂ©e.

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