Les huiles végétales sous tension

 Les huiles végétales sous tension
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Les huiles végétales flambent  et alimentent la hausse des produits alimentaires grevant le pouvoir d’achat des consommateurs de par le monde. C’est vrai de l’huile considérée comme la moins chère monde et par la même la plus consommée, l’huile de palme, mais aussi de  l’huile de soja, de tournesol et de canola. Une conjugaison de difficultés et d’accidents climatiques a resserré l’approvisionnement mondial en huile comestible avec comme résultante des stocks à leur plus bas niveau depuis une décennie. Un marché tendu et qui devrait le rester jusqu’à la fin de l’année.

Des niveaux record de prix pour l’huile de palme

La Malaisie est confrontée depuis plusieurs mois à une pénurie de main d’œuvre dans ses plantations, induite par la pandémie de la Covid-19 avec la restriction de la main d’œuvre migrante, provoquant une baisse des rendements et donc de la production. Selon la dernière estimation de l’’Office malaisien de l’huile de palme (MPOB) la production d’huile de palme brute en 2021 devrait tomber à 18 millions de tonnes  (Mt) contre 19,14 Mt  il y a un an. Les prix de l’huile de palme brute ont atteint des records au mois d’août,  en hausse de 62% en glissement annuel,  à 4 555 ringgits la tonne. Hier à la clôture sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange il ont clôturé  à 4 480 ringgits ($1 078,75) la tonne.

Le premier producteur mondial d’huile de palme, l’Indonésie, n’est pas confronté à un manque de main d’œuvre et sa production devrait  même augmenter à la faveur d’une hausse des superficies plantées.  Mai, les  unités de production d’huile de palme ont été affectées par les restrictions liées à la Covid-19.

Le directeur du MPOB, Ahmad Parveez, anticipe que les prix de l’huile de palme brute se situeraient en moyenne à 4 000 ringgits ($965,02) la tonne en 2021. Ils s’élevaient l’année dernière à 2 685 ringgits la tonne !

Conditions climatiques défavorables en Amérique

La Malaisie et l’Indonésie n’ont pas été les seuls pays à rencontrer des difficultés, ce qui a accentué la pression sur le marché des huiles végétales et sur les prix. Depuis, la mi-2020, les prix des huiles végétales a grimpé de 80% selon l’indice des prix de la FAO.

En effet, le Canada a été confronté à la sécheresse diminuant sa production de canola de 4,2 Mt pour la ramener à son plus bas niveau depuis 2012/13, soit 16 Mt. De même, le soja américain a été miné par la sécheresse ce qui devrait ramener les stocks aux Etats-Unis à un plus bas de 8 ans. Faut-il ajouter que l’ouragan IDA a endommagé des terminaux d’exportation clés autour de la côte américaine du golfe du Mexique, qui traitent environ 60% des expéditions de récoltes américaines, ce qui devrait retarder les expéditions, notamment de soja, d’au moins un mois. Une note positive est la hausse anticipée de la production de soja au Brésil en 2020/21.

De même, la récolte de tournesol de  l’Ukraine a été frappée par la sécheresse en 2020/21, limitant les disponibilités exportables mais la production devrait rebondir de 18% pour atteindre 6,35 Mt. en 2021/22.

 

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