Derrière la Sotra, l’indien Tata viserait-il les équipements agricoles en Côte d’Ivoire ?

 Derrière la Sotra, l’indien Tata viserait-il les équipements agricoles en Côte d’Ivoire ?
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Tata, le plus grand conglomérat indien ($ 110,7 milliards de revenus en 2017/18) et son n°1 dans la fabrication de véhicules personnels et commerciaux, s’intéresse de près à l’Afrique où il est présent sur le segment de la distribution automobile dans 12 pays. Lundi, à l’issue d’une audience avec le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, le président directeur général de Tata International, Noël Tata, a déclaré : “Nous sommes venus rencontrer le Premier Ministre pour lui exprimer notre volonté de renforcer notre coopération avec le gouvernement ivoirien, à travers la Sotra. Nous sommes satisfaits de nos relations, et voulons renouveler notre engagement avec l’entreprise“.

 

Selon le communiqué du gouvernement ivoirien, Tata entend non seulement renforcer le parc automobile de la Société de transport abidjanais (Sotra) qu’il a relancé il y a deux ans avec l’acquisition de 500 nouveaux autobus et la formation de mécaniciens, mais ambitionne également d’accompagner le gouvernement dans le renouvellement du parc automobile de façon générale. Au-delà du montage et de l’assemblage des véhicules, l’objectif est de parvenir très rapidement, selon le ministre des Transports Amadou Koné, à une industrialisation totale dans la production de véhicules en Côte d’Ivoire.

 

Quid des engins agricoles ?

Ce qui, en toute logique, devrait aussi porter sur les engins agricoles. Rappelons qu’au salon de l’agriculture en Afrique du Sud en mai dernier, le Nampo Agricultural Trade Show à Bothaville, les deux majors de l’industrie automobile indienne, Tata et Mahindra, étaient bien présents parmi les quelques 800 exposant.

 

Si l’exposition de tracteurs et d’équipement agricoles à Nampo était une première pour Mahindra, en revanche, Tata Automobile Corporation South Africa (Tacsa) en était à sa 11ème édition de Nampo. Et cette année, l’indien avait ajouté à sa gamme les camions du coréen Daewoo. Rappelons qu’en 2004, Tata Motors a acheté la branche camions du sud-coréen Daewoo.

 

L’équipement agricole est un segment que le directeur général de Tata Africa Holdings, Len Brand, basé en Afrique du Sud, entend développer, a-t-il confié à Business Live en avril dernier. Notre confrère rappelle que Len Brand a été nommé récemment au comité consultatif de l’Institut des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et dans ce cadre, il a déclaré vouloir s’intéresser très particulièrement au secteur agricole.

 

L’agriculture est un secteur où nous pouvons vraiment faire quelque chose pour lutter contre la pauvreté. Les rendements agricoles dans de nombreuses régions en Afrique sont environ le tiers de ce qu’ils devraient être. En les relevant, on peut faire une grande différence en matière de sécurtité alimentaire, de nutruition et de santé“, prenant en exemple ce que Tata fait au Nigeria dans le secteur agricole.

 

Rappelons qu’en 2017, Tata Africa s’est retiré du segment des véhicules légers et d’autres secteurs économiques dans lesquels le conglomérat indien intervient, mais qui ont très mal performés en Afrique. Il s’est repositionné sur les camions, les bus et autres véhicules lourds, améliorant son service après-vente et de pièces détachées qui était très critiqué. En mai dernier, Tata et Daewoo ont lancé d’Afrique du Sud la première plateforme d’e-commerce pour les pièces détachées de leurs engins.

 

Tata joue la carte de la robustesse de ses engins, habitués aux dures conditions indiennes, plutôt que celle de l’innovation technologique, précise Len Brand. Il fournit aussi une facilité financière pour l’acquisition. Et avec un certain succès. En Zambie, 70% des nouveaux camions achetés sont de la marque Tata.

 

Tata et John Derre sur le segment forestier d’Afrique de l’Ouest

 

Quant à l’Afrique de l’Ouest, Tata International a signé le 21 mars dernier un accord avec l’américain John Deere Construction & Forestry Company pour devenir son distributeur exclusif sur l’ensemble de la gamme des engins forestiers au Ghana, au Nigeria, au Bénin et au Togo.

 

Quant à la concurrence, rappelons qu’en mars dernier, le groupe marocain Premium a signé un partenariat avec le réseau français AD Poids Lourds, filiale d’Autodistribution, pour en devenir le représentant en Afrique. Le groupe Premium est implanté dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Togo) et devait s’établir en Guinée et au Bénin, soulignait en mars dernier Jeune Afrique. L’Italien Iveco, partenaire de Premium, cherche à se développer dans le segment tracteur-routier.

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