Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 9 novembre 2022

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 9 novembre 2022
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L’actualité des énergies renouvelables est dominée par la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) qui s’est ouverte dimanche à Charm el-Cheick, en Egypte et qui clôturera le 18 novembre. A cette occasion, le département recherche de Bloomberg, BloombergNEF, a pésenté un rapport soulignant l’essoufflement net de l’investissement dans les énergies renouvelables en Afrique. Parmi les nombreuses annonces faites durant ces premiers jours de la COP27, on a relevé  l’alliance de CrossBoundary Energy avec Bank of America pour accroître ses investissements dans le solaire et l’éolien en Afrique.

Par ailleurs, notons le financement de l’Agence française de développement pour améliorer l’accès à l’électricité rurale au Sénégal, tandis que le Niger lance son Projet d’accélération de l’accès à l’electricité (Haske).

COP27

Alors que les investissements dans les énergies renouvelables à l’échelle mondiale auraient augmenté de 9 % entre 2020 et 2021 pour atteindre un niveau record, ces investissements en Afrique auraient chuté de 35 % d’une année sur l’autre, selon une étude de BloombergNEF (BNEF) présentée lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP27 qui se réunit cette semaine en Egypte (lire notre article : COP27 : le financement des pertes et dommages liés au climat à l’ordre du jour),  rapporte PV Europe.

Or, plus de la moitié de l’Afrique subsaharienne n’a toujours pas accès à l’électricité malgré ses ressources naturelles exceptionnelles, la croissance rapide de sa demande en électricité et l’amélioration des cadres politiques. Seulement $ 2,6 milliards ont été déployés pour de nouveaux projets de production d’énergie éolienne, solaire, géothermique ou renouvelable en 2021, le plus bas depuis 2011. Le continent ne représente que 0,6 % des $ 434 milliards investis dans les énergies renouvelables dans le monde.

En outre, les investissements sont fortement concentrés sur une poignée de marchés. L’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc et le Kenya représentent depuis 2010 près des trois quarts de tous les investissements dans les énergies renouvelables, soit $ 46 milliards. Tous les autres n’ont obtenu que $ 16 milliards au cours de cette période.

Le rythme des nouveaux projets de production d’électricité ajoutés aux réseaux africains a ralenti depuis 2018. La croissance de la capacité installée d’une année sur l’autre a été en moyenne de 6,6 % par an de 2011 à 2018, mais seulement de 3,8 % sur la période 2019-2021.

Le gaz, le charbon et le pétrole représentaient 75 % de l’électricité produite en Afrique en 2021, dont 41% pour le gaz, 27% pour le charbon, 18% pour l’hydroélectricité et 5% pour l’éolien et le solaire combinés. Au moins 28 pays satisfont au moins la moitié de leur demande d’électricité avec des combustibles fossiles, dont 16 dépendent des fossiles pour 80 % ou plus de leur électricité.

L’essor du solaire

Malgré son potentiel d’énergie solaire abondant, l’Afrique n’abrite que 1,3 % de la capacité solaire mondiale. La capacité existante est de 13 GW, les deux-tiers étant en Afrique du Sud, en Égypte et au Maroc.

Ceci dit, l’utilisation solaire augmente, indique encore le rapport. En 2021, pas moins de 24 pays ont installé au moins 1 MW d’énergie solaire – un nouveau record après cinq années de stagnation. Le solaire était également la principale technologie pour la nouvelle capacité ajoutée dans 11 pays de la région en 2021. La nature modulaire du PV, ainsi que la forte baisse des prix des équipements sur une décennie, ont contribué à stimuler le déploiement de la technologie.

Des politiques et une application inadéquate limitent les opportunités d’investissement. La part des pays africains ayant des objectifs d’énergie propre à long terme en vigueur est passée de 57 % en 2019 à 86 % en 2022, mais la mise en œuvre de mécanismes d’application pour garantir que les objectifs sont atteints a été faible. En outre, des politiques de facturation nette, qui permettent aux propriétaires de systèmes solaires distribués d’être indemnisés pour la production excédentaire qu’ils réinjectent dans le réseau, sont en vigueur dans 29 % des pays africains.

AFRIQUE

CrossBoundary Energy, société américaine d’investissement dans des projets d’énergie renouvelable en Afrique, a annoncé hier à Charm el-Cheikh, en Égypte, à l’occasion de la COP27 Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, son intention d’explorer des solutions de financement avec Bank of America, afin d’augmenter rapidement ses investissements dans des solutions d’énergie renouvelable pour les entreprises commerciales et industrielles à travers l’Afrique. La collaboration sert d’exemple de transaction de financement mixte générant des flux de capitaux vers les marchés émergents et soutiendra la livraison par CrossBoundary d’environ 255 MW de production solaire et éolienne et de 50 MWh de projets de stockage.

CrossBoudary a près de $ 230 millions de projets en Afrique avec des entreprises notamment agroalimentaires telles que Unilever Tea, Diageo, Heineken et AB InBev, etc.

SÉNÉGAL

Le Sénégal et l’Agence française de développement (AFD) ont signé samedi dernier une convention de financement visant à améliorer l’accès à l’électricité dans les concessions d’électrification rurale de la Société nationale d’électricité (Senelec) de Matam et de Ziguinchor. Ce projet permettra à terme d’offrir ou d’améliorer l’accès à l’électricité à plus de 22 000 ménages, soit environ 195 000 personnes, et autant d’entreprises et institutions. Ce financement s’inscrit dans un programme d’accès à l’électricité plus global, d’un montant total prévisionnel de € 80 millions d’euros (FCFA 52 milliards), dont le cofinancement sera assuré par l’Union Européenne et est envisagé par la Banque européenne d’investissement. Il bénéficiera également de l’appui opérationnel de la GIZ.

Par ailleurs, le programme permettra, grâce à une sous-composante spécifique, de favoriser l’égalité femme-homme, de promouvoir l’entreprenariat féminin avec le recrutement de femmes à des postes techniques au sein du ministère en charge de l’énergie et de la Senelec.

Un programme dont l’impact sur le monde agricole et la petite agroindustrie devrait être majeur.

NIGER

La 1ère réunion du Comité de pilotage du Projet d’accélération de l’accès à l’electricité (Haske), s’est tenue samedi à Niamey. L’objectif tend à accélérer l’accès à des services énergétiques modernes au Niger aux moyens de solutions d’énergie en réseaux et hors réseaux, ainsi que des solutions de cuisson propre. 7

Financé par la Banque mondiale à hauteur de $ 317,5 millions, le projet a une durée de cinq ans et porte sur les huit régions du Niger. Il se décline en cinq composantes : le renforcement et l’expansion des réseaux de transport et de distribution pour accroître l’accès à l’électricité du réseau ($ 195 millions); le renforcement de l’écosystème pour le développement des mini-réseaux solaires pour l’électrification rurale ($ 40 millions); l’amélioration de l’accès à l’électricité solaire, hors réseau, pour les Institutions publiques, les ménages, les usages productifs et aux solutions de cuisson propre et efficaces ($ 50 millions) ; l’amélioration opérationnelle des services publics et l’assistance technique ($ 32,5 millions) ; l’intervention immédiate dans le cadre d’une urgence.

Quatre-vingt marchés doivent être passés au cours des 18 prochains mois, les appels d’offres ayant déjà été lancés, a indiqué le coordonnateur du projet Haské, Liman Gamadadi.

Le projet vise aussi la construction ou la réhabilitation de 9 MW de capacité de production d’énergie renouvelable par le biais de mini-réseaux solaires et de systèmes autonomes hors réseau, ce qui devrait réduire les pertes.  D’autre part, 270 km de lignes de transmission seront construites ou réhabilitées ainsi que 5 150 km de lignes de distribution

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