Menaces sur l’industrie de transformation du cacao au Nigeria

 Menaces sur l’industrie de transformation du cacao au Nigeria
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La hausse des cours de la fève couplée à une forte dépréciation de la monnaie nationale, le naira, menace fortement l’industrie de transformation du cacao au Nigeria. Taiwo Ayoade, directeur général de Plantation Industries Ltd.  à Ondo, le plus grand État producteur de cacao du Nigeria, a déclaré que l’activité de son usine d’une capacité de 25 000 tonnes avait réduite de moitié et qu’elle pourrait même fermer dans  deux à trois semaines. «Il existe trois usines à Akure, mais la seule exploitation en activité aujourd’hui est la notre, qui ne fonctionne qu’à 50% de ses capacités.  Si la situation perdure dans les deux ou trois prochaines semaines nous pourrions fermer », a déclaré à Reuters  Taiwo Ayoade.  Les deux autres usines, dont une appartenant au groupe Olam International, ont fermé il y a deux mois, avec la hausse des coûts de stocks  suite à l’appréciation des prix de la fève et de la  dépréciation de la monnaie, a-t-il ajouté.

Lundi, les cours du cacao ont attient un plus haut niveau depuis mars 2011 à 2 327 livres la tonne à Londres et $ 3 429 à New  York pour le contrat de mars.  Au Nigeria, les prix aux producteurs atteignent aussi des sommets  se situant entre 750 000 et  780 000 nairas (€ 3443 -€3 581) la tonne, contre 520 000 nairas il y a un an, en raison de la dépréciation du naira, indique Akin Olusuyi, directeur général  Cocoa Products (Ile-Oluji) Ltd.

Les transformateurs sont également confrontés à la pénurie de dollars et sont obligés de se procurer des devises sur le marché noir pour acheter les fèves destinées aux broyages alors les exportations des produits transformés, beurre et poudre, sont  payés au cours officiel, ce qui ne compense pas la faiblesse du naira, ajoute Akin Olusuyi dit. En effet, pour tenter de stopper la dépréciation du naira, la Banque centrale du Nigeria a imposé des restrictions sur le marché des changes.

Le secteur de la transformation du cacao fait face à des difficultés depuis plusieurs années. La  Cocoa Prosessors Association of Nigeria (COPAN) a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises : entreprises non compétitives,  très endettées – environ 40 milliards de naira – travaillant en sous-capacité – environ 25%.  En outre, les exportations de cacao nigérian transformé vers l’UE sont taxées ce qui grèvent leur compétitivité et rendent plus attractives les exportations de cacao brut, elles-mêmes exemptées de taxes sur le marché européen.

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