Face à la guerre, Afruibana appelle l’Europe à protéger son marché

 Face à la guerre, Afruibana appelle l’Europe à protéger son marché
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Face aux conséquences actuelles et à venir du conflit russo-ukrainien sur le marché européen de la banane demeure la destination de près de 90% des exportations africaines du fruit, l’Association panafricaine d’exportateurs de fruits (Afruibana) indique dans un communiqué publié aujourd’hui « déplorer la tragédie humaine » en cours et exprime « sa grande inquiétude ».

Tout d’abord, Afruibana rappelle son constat fait depuis plusieurs années maintenant : la dégradation ces dernières années du marché européen du fait d’une surabondance structurelle de bananes latino-américaines et d’une chute continue du prix des bananes desserts, au détriment des producteurs africains. Et l’Association de rappeler que « le prix moyen à la caisse (de 18,5 kg) était de €14,2 en 2015 contre seulement € 11,6 en 2020. Cette évolution dramatique, qui s’est encore amplifiée en 2021 (avec des prix tombant temporairement en-deçà de 10 euros). »

Une situation qui risque fort de s’aggraver, souligne l’Association, en raison du reroutage vers le marché européen de bananes latino-américaines habituellement commercialisées en Russie, en Biélorussie et en Ukraine (à hauteur de 1,8 million de tonnes). « Avec l’arrêt des activités du port d’Odessa ou la suspension de la desserte de ports russes majeurs par les grandes compagnies de transport maritime, des reroutages vers le marché roumain ont déjà eu lieu, où une baisse substantielle des prix a été relevée dès la fin du mois de février. Alors qu’agrégées les consommations européenne et britannique de bananes représentaient près de 6,7 millions de tonnes en 2021, cette vague de réorientations de flux commerciaux a le potentiel de déstabiliser en profondeur et durablement tout le marché européen.».

En conséquence, poursuit-elle, « A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : les producteurs africains de bananes appellent les institutions européennes et les gouvernements à une grande vigilance de supervision et envisager la mise en œuvre des instruments de régulation commerciale prévus par les accords de libre-échange signés par l’Union européenne ou relevant de l’Organisation mondiale du commerce. »

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