L’AGOA au point mort ?

 L’AGOA au point mort ?
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« Forcer de nouvelles stratégies pour le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Afrique », tel est le thème du 17ème forum de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui s’est ouvert hier à Washington jusqu’au 12 juillet. Un thème qui semble à propos au regard des chiffres sur les importations américaines en provenance des pays africains de l’AGOA. Actuellement 40 pays africains disposent d’un accès sans droits de douanes et sans contingentement aux Etats-Unis sur 6 400 lignes tarifaires.

Renouveler pour dix ans en 2015 par Barak Obama, l’AGOA ne semble pas remise en cause, pour l’instant, par la nouvelle administration américaine. La fidèle devise du président Trump « América First » a tout même conduit les Etats-Unis à voir d’un mauvais œil les restrictions imposées par l’Afrique de l’Est, en particulier l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, sur les importations de vêtements d’occasion, mesures prises pour protéger leur industrie textile.

Pas de remise en cause mais Robert Lighthizer, le représentant au Commerce des Etats-Unis (USTR), devrait profiter du Forum pour lancer des discussions exploratoires avec les gouvernements africains sur un modèle post-Agoa lors de la réunion de gouvernement à gouvernement prévue demain, a affirmé Connie Hamilton, représentante adjointe au Commerce pour l’Afrique.

Reprise timide du commerce en 2017

Les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique sub-saharienne ont rebondi en 2017 pour atteindre $39 milliards, soit 5,8% de plus qu’en 2015, selon le rapport sur l’implantation de l’AGOA publié en juin par l’USTR. C’est moins qu’en 2014 et surtout bien inférieur au pic atteint en 2008 ($100 milliards).

Les exportations américaines reculent de 22% à $14,1 milliards, en partie en raison de ventes d’avion plus faibles, tandis que les importations américaines ont bondi de 24% à $24,9 millions suite à la hausse des prix des matières premières, en particulier le pétrole.

Source : USTR

Au niveau des exportations américaines, les principaux produits sont les machines ($2,3 milliards), les véhicules ($1,6 Mds), les avions ($1,4 Mds), le carburant ($1,4 Mds) et les machines électriques (864 millions) et les principaux pays destinataires sont l’Afrique du Sud ($5 Mds), le Nigeria ($2,2 Mds), le Ghana ($886 millions), l’Ethiopie ($873 millions) et l’Angola ($810 millions).

Les biens importés des pays d’Afrique sub-saharienne sont le pétrole ($11,2 Mds), les métaux précieux ($4,1 Mds), le cacao ($1,2 Md), les véhicules ($1,2 Md) et le fer et l’acier ($ 950 millions). Les principaux fournisseurs sont l’Afrique du Sud ($7,8 Mds), le Nigéria ($7,1 Mds), l’Angola ($2,6 Mds), la Côte d’Ivoire ($1,2 Md) et le Botswana ($772 millions).

Source : Agoa-Info

Les importations américaines de produits des pays d’Afrique sub-saharienne sous AGOA, y compris le SGP  (Système généralisé de préférence) ont totalisé $13,8 milliards en 2017 contre $9,3 milliards en 2015. Les exportations non pétrolières d’Afrique subsaharienne sous AGOA vers les États-Unis se sont élevées à $4,3 milliards en 2017, soit sensiblement au même niveau qu’en 2015 ($4,1 Mds). Les cinq premiers exportateurs étaient le Nigeria ($6,1 Mds), l’Afrique du Sud ($2,9 Mds), l’Angola ($2,3 Mds), le Tchad ($590 millions) et le Kenya ($408 millions).

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