Le nouveau président du Nigeria voit l’autosuffisance en riz et blé d’ici 2018

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Le chef de l'Etat nigérian est déterminé : l'objectif visé est l'autosuffisance en riz d'ici 2 ans et en blé d'ici 36 mois. En outre, le gouvernement fédéral garantirait aux produits agricoles un marché assuré. Tel est la teneur d'un passage sur l'agriculture d'un document de 5 pages émanant des bureaux du président Muhammadu Buhari et obtenu par l'agence Reuters.

Le  président sortant Jonathan Goodluck avait déjà pour objectif l'autosuffisance en riz et la fin des importations fin 2015. Pour ce faire, il avait lancé en 2012 l'Agenda pour la transformation de l'agriculture (ATA) et avait relevé les droits d'importation à 40% pour le riz poli et à 110% pour le riz blanchi, rappelle oryza.com. Une politique qui a eu pour conséquence une montée en flèche des importations frauduleuses, ce qui a conduit le gouvernement à un rétro-pédalage et à  réduire ces droits de douane respectivement à 30% et 70% en juillet 2014.

Le pays est le deuxième importateur mondial de riz avec un record importé de 2,3 Mt en 2012 ; des importations qui représentent,  bon an mal an, environ la moitié de sa consommation nationale estimée à 6 Mt. Mais les progrès sont considérables : l'année dernière, il a produit 2,9 millions de tonnes (Mt), soit 52% de plus qu'en 2013 (1,9 Mt). Sur 2015/16 (octobre à septembre), l'USDA estime la production à 2,709 Mt et les importations à 3 Mt.

Quant au blé, la production a été de 64 000 t de blé, selon les chiffres du Département américain de l'Agriculture (USDA). Le Nigeria figure parmi les plus importants clients de blé américain. En 2012, Abuja a importé 4,1 Mt de blé, le double du volume en 2000.

La banque centrale a limité l'accès aux devises pour l'importation de 41 catégories de produits, dont le riz, afin de  limiter la dégringolade de la monnaie nationale, le naira.

Rappelons que le président Buhari a pris ses fonctions le 29 mai 2015 et devrait annoncer cette semaine l'attribution des portefeuilles ministériels. Avec un tel agenda, les défis qui les attendent sont d'autant plus majeurs que le pays a connu un ralentissement de sa croissance économique, notamment avec la chute des cours du baril de pétrole. Rappelons aussi que Muhammadu Buhari avait fortement renforcé les contrôles aux frontières lorsqu'il a pris le pouvoir en 1983, par un coup d'Etat, et l'a exercé jusqu'en 1985.

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